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Rémy Vita : « Ce qui me manque, c’est la sauce algérienne »

Propos recueillis par Tanguy Le Séviller
Rémy Vita : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Ce qui me manque, c&rsquo;est la sauce algérienne<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Rémy Vita enquille les sprints dans son couloir gauche au Fortuna Sittard. Son quatrième club pro... à 21 ans seulement. Rencontre.

Tu n’as que 21 ans, tu en es à ton quatrième club chez les pros (Troyes, Bayern Munich, Barnsley et Fortuna Sittard), t’es en excès de vitesse, non ?Non, franchement, je ne suis pas allé trop vite, je trouve. Au Bayern, c’était une étape où j’ai beaucoup appris défensivement et offensivement. Désormais, je suis au Fortuna jusqu’en 2026 et je suis content. Plusieurs clubs, surtout en Championship, me voulaient l’été dernier, mais surtout en prêt. Et je voulais être stable. Au Bayern, je n’étais pas dans les plans du coach (Julian Nagelsmann, NDLR).

Comment tu te sens au Fortuna Sittard cette saison ?Franchement, dès le début, on m’a mis grave à l’aise, même si ça ne s’est pas passé comme prévu avec l’ancien coach (Sjors Ultee), qui ne me faisait pas beaucoup jouer. Avec le nouveau (Julio Velazquez), j’ai plus de temps de jeu et j’ai mis deux buts. Le coach aime bien ma polyvalence, c’est ça qui lui plaît. C’est vrai qu’à la base, je suis latéral gauche, mais je peux jouer un cran plus haut ou même milieu droit. En ce moment, je suis milieu gauche et j’aime bien, ça me permet d’attaquer, de percuter, d’aller de l’avant et de dribbler. Le coach comprend le foot, il est réputé pour ça. Depuis qu’il est arrivé, on a tout gagné (3 victoires et 2 nuls en réalité). J’aime beaucoup ce qu’il propose.


Il paraît que le néerlandais, c’est compliqué à apprendre et à parler. Comment te débrouilles-tu ?Il y avait quelques francophones en début de saison, Samy (Baghdadi), qui est parti à Dunkerque, Mickaël (Tirpan) qui est en Turquie (à Kasımpaşa) et Richie (Musaba), mais sinon je parle anglais. J’ai surtout appris quand j’étais à Barnsley. Je parle plutôt bien désormais, donc ça aide.

Ils aiment trop le vélo ici. Qu’il vente ou qu’il neige, ils sont dessus.

Est-ce qu’il y a des choses qui t’ont marqué depuis que tu es aux Pays-Bas ?Ils aiment trop le vélo ici. (Rires.) Qu’il vente ou qu’il neige, ils sont dessus. Sinon, moi, j’habite à Maastricht, à 25 minutes de Sittard. C’est une ville calme, je m’y plais bien. Tu peux te promener sans souci. Liège, en Belgique, n’est pas très loin non plus. Je suis pas encore allé voir le Standard, mais ça pourrait venir.

Concernant la nourriture, y a-t-il des choses qui te manquent ?Je vais faire mes courses à Liège, et là-bas, c’est comme en France. On trouve tout ce dont on a besoin. Ah si, y a un truc qui me manque : la sauce algérienne ! (Rires.)

On est au téléphone là, mais on entend que ça rigole derrière, t’es au club ?Ouais, ça joue au ping-pong, là ! Moi, je pense être dans le top 5 du club. Le plus fort, c’est Ivor (Pandur), le gardien. Je ne l’ai jamais battu. Burak Yılmaz joue de temps en temps aussi, mais je ne l’ai jamais affronté.

Burak Yılmaz est un très bon gars, il aide beaucoup les jeunes. C’est un vrai leader. Ça peut aussi lui arriver de crier en revanche.

En parlant de lui, tiens, il paraît qu’en début de saison, il payait lui-même les primes de match, tu confirmes ?Alors, franchement, je ne suis même pas au courant. En ce qui le concerne, c’est un très bon gars, il aide beaucoup les jeunes. C’est un vrai leader, comme tous les grands joueurs. Ça peut aussi lui arriver de crier en revanche.

Au Fortuna Sittard, tu portes le numéro 61, un numéro peu commun, pourquoi ?C’est un hommage à l’endroit d’où je viens, Perseigne, dans l’Orne (dont le numéro de département est le 61). C’est la ville où j’ai grandi. Tous mes potes me demandent des maillots. (Rires.)

À 10 ans, je voyais juste tous mes copains partir jouer les matchs le samedi ou le dimanche. Et sur un coup de tête, j’ai demandé à mon père de m’emmener.

Est-ce que tu peux revenir sur ton parcours ? Comment as-tu commencé le football ?Ça a démarré très tard pour moi, puisque j’ai commencé le football à l’âge de 10 ans. En fait, je n’avais pas grand-chose en tête à cette époque-là. Je voyais juste tous mes copains partir jouer les matchs le samedi ou le dimanche. Et sur un coup de tête, j’ai demandé à mon père de m’emmener. C’est comme ça que l’aventure a démarré. Et assez rapidement, j’ai effectué des essais, au Stade Malherbe de Caen notamment. Ensuite, à 16 ans, je suis parti à Angers. Mais je n’y suis resté que deux ans, car j’avais fait quelques bêtises avec un ami, Aristode Youlou (désormais en réserve à Sochaux, NDLR). Là-bas, j’ai côtoyé Rayan Aït-Nouri. J’étais milieu, il était derrière. Ça allait assez vite sur le côté gauche. (Il se marre.)

Et finalement, tu atterris à Troyes ensuite…C’est mon ancien agent qui m’a placé là-bas, car il avait déjà un joueur à l’ESTAC et il connaissait bien le directeur du centre de formation. En plus, j’avais joué contre cette équipe en play-offs. J’ai commencé par les U19, la réserve, puis j’ai repris avec les pros. Des U19 aux pros, ça s’est fait assez naturellement en réalité. Le stage de préparation avant la saison, je ne pensais pas y aller, mais une fois convoqué, je ne me suis jamais dit que je n’étais pas au niveau. Il ne fallait surtout pas que je me prenne la tête, il fallait que je joue mon jeu.

Et premier match de la saison en Ligue 2, boum, tu es titulaire.C’est un de mes grands souvenirs, oui. C’était contre Le Havre ! J’avais fini la rencontre avec des crampes. Ma famille n’était pas là, mais elle s’est rattrapée ensuite lors du match face à Pau.

Elle a bien fait, car trois matchs plus tard, tu étais déjà parti au Bayern Munich…J’avais vu les rumeurs à l’époque, mais je n’étais au courant de rien. Et puis ça s’est fait assez vite.

Raconte-nous comment s’est déroulée ton arrivée dans ce club mythique ?La première année ne s’est pas trop bien passée. Je ne parlais pas la langue, et même si j’avais un traducteur, je n’arrivais pas à bien jouer mon football. En fait, c’est Dimitri Oberlin (international suisse, NDLR), qui parlait français, qui m’a remotivé. Il m’a redonné l’envie de jouer. Il m’a juste dit : « Le seul truc qui change par rapport à avant, c’est le pays. » Et le déclic s’est fait comme ça.

Au Bayern, je ne me suis jamais dit « Wahou ». C’étaient des personnes comme nous. Je n’étais pas impressionné.

Étais-tu impressionné par ce que tu voyais aux entraînements ?J’ai eu la chance de m’entraîner de temps en temps avec l’équipe première. Mais je ne me suis jamais dit « Wahou » . C’étaient des personnes comme nous. Je n’étais pas impressionné. Celui qui m’a le plus marqué, c’était Leroy Sané. Tous les un-contre-un que j’ai eu à disputer face à lui, il les a gagnés. C’est là où je me suis dit qu’entre la télé et la réalité, ce n’était pas pareil.

Y a-t-il d’autres joueurs qui t’ont tapé dans l’œil au Bayern ?Jamal Musiala, avec qui je jouais en réserve, était au-dessus de tout le monde. C’est un crack. Ce n’est pas un joueur qui va faire beaucoup de passements de jambes, mais tout ce qu’il faisait était propre. Il a la classe sur un terrain. Et les autres joueurs qui ont percé que j’ai connu là-bas, c’est Josip Stanusic (Bayern Munich), Gabriel Vidovic (Vitesse Arnhem) et Scott Christopher (Anvers). Scott, lui, il dansait l’afro. Il maîtrise. Moi aussi, un peu, vu que je lui ai tout appris. (Rires.)

Pourquoi tu n’es pas resté plus longtemps au Bayern ?La saison où j’arrive, la réserve a terminé championne. Elle était en D3, mais comme le Bayern était en Bundesliga, la réserve ne pouvait pas monter plus haut. Je dispute la saison, et on finit par descendre. Je ne me voyais pas jouer en quatrième division. J’ai donc demandé à être prêté. Je devais partir au Havre, tout était quasiment fait. Mais mon rêve, c’était l’Angleterre. Et à la dernière minute, Barnsley, en Championship, fait une proposition. J’ai foncé. En plus, il n’y avait pas de latéral gauche là-bas, j’étais quasiment sûr de jouer. Il y avait des francophones aussi, Claudio (Gomes), Amine (Bassi), Aaron Leya Iseka, le frère de Batshuayi, Obbi Oulare et Will Hondermarck.

À Barnsley, le public était incroyable. Ça m’a choqué. Ce ne sont pas les mêmes supporters qu’en France.

Et comment c’était l’Angleterre ?Le public était incroyable. Ça m’a choqué. Ce ne sont pas les mêmes supporters qu’en France. Tous les stades sont remplis, c’est un kiff. Bon, j’ai pas eu de chanson à mon nom en revanche. (Rires.) Mais j’ai pu jouer contre Fulham, j’avais été élu homme du match d’ailleurs. J’ai affronté Sheffield United, Middlesbrough. Il y avait beaucoup d’intensité. Il y a tout là-bas en fait. Mon rêve, c’est la Premier League. Didier Drogba m’a fait kiffer Chelsea à l’époque. Je regardais pas mal de ses matchs quand il était là-bas.

Au fait, tu avais des idoles quand tu étais gamin ?Mon idole, c’est Robinho ! Et Douglas Costa aussi. Je n’ai pas eu la chance de le côtoyer au Bayern Munich, il était prêté à la Juventus cette saison-là. Ce sont des gros dribbleurs, qui percutent beaucoup.

Pour terminer, on va évoquer tes origines et Madagascar, une sélection que tu pourrais rejoindre rapidement ?Je parle beaucoup avec le sélectionneur, Nicolas Dupuis, le directeur sportif aussi. On est encore en discussion. C’est grâce à mon père, Daniel, qui est mahorais-malgache. Dans l’équipe, sinon, je connais Rayan Raveloson, qui était avec moi à Troyes. Mais pour le moment, rien n’est fait avec la sélection.

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Propos recueillis par Tanguy Le Séviller

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