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Adil Rami : « Je crois en ma bonne étoile »

Propos recueillis par Maxime Brigand, au stade Loujniki
Adil Rami : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Je crois en ma bonne étoile<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Seul joueur de champ à ne pas avoir disputé la moindre minute lors de ce Mondial, Adil Rami est bien champion du monde. Quelques heures après la victoire des Bleus face à la Croatie, à Moscou, le défenseur de l'OM est donc venu ouvrir son cœur.

On a l’impression que ta moustache a encore porté chance à Antoine Griezmann…(Rires.) Ça, c’est le destin. Honnêtement, je n’ai jamais vu un groupe pareil, c’est extraordinaire ce qu’il se passe. Je vois des similitudes avec des moments que j’ai vécus au FC Séville, il y a quelques années, où on chantait avant la finale de la Ligue Europa face à Liverpool. Là, c’était pareil : avant le match, ça dansait dans le vestiaire, les gars chantaient… Il y a beaucoup de jeunesse, pas mal d’insouciance, mais avant la finale, je me suis dit que ce n’était pas possible. Moi, j’ai de l’expérience, mais putain, l’expérience, ça fait trop réfléchir. Les gamins, là, j’ai eu l’impression qu’ils allaient jouer un tournoi inter-quartiers, il faut les laisser faire, c’est leur destin.

Comment te sens-tu ce soir ?C’est dur, je suis trop heureux en fait. Ce qui est compliqué, c’est que tu es dans une bulle et que tu ne te rends pas vraiment compte de ce qu’il se passe en France. Mais après la demi-finale contre la Belgique, on a vu des images et ça met un shot d’adrénaline.

Tout le monde s’attend à ce qu’il y ait du talent, des petits ponts, des grands ponts, des passements de jambes, mais le football, ce n’est pas ça. Le foot, tu transpires, tu donnes ton corps à la science et y a des matchs comme ce soir où tu dois mettre le bleu de chauffe.

C’est quelque chose qui nous a permis de monter en pression.

Du coup, maintenant que tu es champion du monde, tu vas devoir défier Teddy Riner. T’es prêt ?Il va me tuer. Je suis mort, mais ça ne m’enlèvera pas mon titre de champion du monde… (Rires.)

Est-ce vraiment la dernière fois que l’on te voit avec les Bleus ?J’ai 33 ans (32, en fait, N.D.L.R.), je suis fier d’avoir fait mon taf, mais dans deux ans, j’en aurai 35 et il vaut mieux laisser des jeunes en pleine bourre prendre la place. Je peux encore jouer dans le monde professionnel, mais de là à enchaîner les matchs, pas sûr. Ce soir, je pense aussi à un club qui me tient à cœur, l’OM, et je préfère garder tout mon jus pour l’OM.

Vraiment ?Oui, la retraite, c’est ce que j’ai en tête. J’ai déjà dit ce que je pensais aux joueurs. Tout le monde s’attend à ce qu’il y ait du talent, des petits ponts, des grands ponts, des passements de jambes, mais le football, ce n’est pas ça. Le foot, tu transpires, tu donnes ton corps à la science et y a des matchs comme ce soir où tu dois mettre le bleu de chauffe. Tout le monde l’a compris, notamment Paul Pogba. Je ne sais pas comment, je ne sais pas d’où, mais Paul avait ça en lui : durant ce Mondial, c’est devenu un vrai leader technique. Ce soir, il a aussi énormément aidé l’équipe à défendre. Il a aidé la France. La technique, c’est bien, mais le mental, c’est encore plus important.

Est-ce que tu as été surpris par le détachement que tu as trouvé en arrivant dans ce groupe ?Bien sûr, mais cette sérénité, c’est le coach. Il nous a laissé beaucoup de liberté, c’est quelqu’un de très humain. On le connaît, il est très dur, très professionnel, mais parfois, on ne peut pas tous être professionnels comme lui… C’est compliqué à tenir quoi. Mais s’il y a eu une aussi bonne ambiance pendant toute la compétition, c’est grâce à lui. Il nous a permis d’être naturels, notamment avec les médias. L’avis des Français dépend aussi de ce que vous leur rapportez et on a su leur montrer que l’on était avant tout des humains. C’est bien de pouvoir se parler sans se dire que vous allez nous la mettre par derrière ensuite.

Tu es aussi un symbole de la France multiculturelle, c’est le message de la génération 2018 ?Oui, parce qu’on a aussi vécu des moments difficiles, le pays a connu des moments de crise… Moi, je suis d’origine marocaine, et ce soir, c’est la diversité qui est championne du monde. On a dix-sept ou dix-huit joueurs de l’effectif qui ont des origines, plus Antoine Griezmann qui serait uruguayen. Mais on aime la France, sincèrement.

Oui, la retraite, c’est ce que j’ai en tête maintenant. J’ai déjà dit ce que je pensais aux joueurs.

Quelque chose pourrait vous faire revenir chez les Bleus dans les prochains mois ?Je ne sais pas… Ce soir, je suis excité, mais je sais qu’il faut que je laisse ma place. Après, si le sélectionneur me demande de revenir pour apporter mes qualités, je pourrais le faire, car même si je ne suis pas le meilleur défenseur du monde, j’ai d’autres qualités. Je peux apporter des choses.

Que vous ont dit Laurent Koscielny et Dimitri Payet dans le vestiaire ce soir ?Dimitri était content, mais on ne l’a pas laissé parler. (Rires.) C’était un peu compliqué en fait… J’estime être une personne saine, honnête et je me dis que ça aurait peut-être dû être Laurent à ma place. C’est aussi la vie du footballeur de haut niveau. Je crois en ma bonne étoile : j’étais dans le groupe en 2010 et j’ai eu la chance de voir Raymond Domenech m’en sortir avant le fiasco. J’espère avoir contribué à embellir l’image de l’équipe de France, mais en tout cas, je sais que je ne l’ai pas salie.

Dans cet article :
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