- Coupe de France
- 1/2
- Quevilly/Rennes (2-1)
Quevilly tape Rennes et décroche sa finale
Il y aura donc un club de National en finale de la Coupe de France et il se nomme l’US Quevilly. Les hommes de Régis Brouard sont venus à bout du Stade Rennais (2-1), presque naturellement. Les Bretons attendent toujours un trophée depuis quarante-et-un ans…
Quevilly – Rennes : 2-1
Buts : Herouat et Laup pour Quevilly. Feret pour Rennes.
Bon déjà, au coup d’envoi de cette seconde demi-finale, les hiérarques de la Ligue et de la fédération sont soulagés : ils n’auront pas une finale de Coupe de France entre deux clubs du troisième niveau national. Cela aurait fait tache, surtout depuis que le PSG a changé de mains en juillet dernier. Le Graët, Thiriez et leurs homeboys y croyaient dur comme fer. L’hexagone allait en remontrer à ses voisins immédiats (Italie, Allemagne) avant d’aller taquiner les cadors (Espagne, Angleterre). On a surtout vu les deux Olympiques, Marseille et Lyon, se qualifier à l’arrache contre Dortmund et Zagreb en poules, avant de se ridiculiser à Nicosie et à Munich. On a encore constaté que le Portugal nous avait pris cette cinquième place qu’on croyait éternelle. On a bêtement cherché la présence d’une équipe d’ici en 16e de finale de la ligue Europa : en vain. Ce n’était pas arrivé depuis la saison 1976/77 ; une paille. Si la sélection de Blanc ne passe pas le premier tour en Ukraine cet été (pour la troisième fois de rang), peut-être aura-t-on le droit de parler de déclin, de faire table rase des mauvaises habitudes, de revoir la politique de formation tout ça…
Les Rennais en sont encore à théoriser à ce point. Ils tissent à peine leur toile d’araignée que sur une action quelque peu confuse, Erding sert M’Vila en retrait : la frappe de l’international français percute le poteau avant que Féret ne la pousse au fond du but (1-0, 8e). Plat du pied. Les Quevillais répondent via un tir enroulé de Laup aux vingt mètres que Costil attrape difficilement (15e). Comme le Gazélec hier, Quevilly fait jeu égal dans cette première demi-heure même si on sent que les Bretons peuvent les punir à chaque instant. Capelle envoie une deuxième décharge à ras de terre sur le but visiteur et Costil repousse en corner (32è). Féret maintient le cap et frappe au-dessus (35e). Tettey tutoie le poteau gauche de Coulibaly (41e) à son tour. Le Stade Rennais a une grosse possession pour un bénéfice minimal. Comme le Gazélec hier, Quevilly a son Colinet : celui-là ne se fait pas expulser, il expédie une volée prometteuse… contrée (43e). Citrons.
On s’excite à la reprise. Pitroipa slalome entre trois défenseurs normands et centre pour Boyle qui dévisse de la tête (56è). En guise de réponse, Hérouat, qui vient de remplacer Valéro, envoie un missile du cercle de la surface, Costil repousse encore en corner (59e). Le rythme est enlevé. Féret est à deux doigts de réussir un doublé sur une frappe liftée à ras-de-terre (63e). Sur la contre-attaque, un joli mouvement à trois permet à Jouan de servir Hérouat : le super-sub trouve la lucarne (1-1, 64e). Le stade Michel-D’Ornano, badigeonné en Jaune et Noir hurle sa félicité. Les crampes assaillent les joueurs de Régis Brouard mais les doutes sont clairement du côté des Rennais. Chaque équipe voit son passé défiler à toute vitesse. Reine du monde amateur dans les 60’s, l’USQ d’aujourd’hui rêve de faire mieux que ses devancières de 1968 et 2010, demi-finalistes. Les Bretons attendent d’aller à dame depuis 1971, leur dernier trophée, la dernière finale à Colombes, un pénalty d’André Guy, tout ça. Ce sont pourtant les Quevillais qui essaient de se rapprocher du paradis. Ouahbi se démène côté droit, centre pour Laup qui allume Costil qui sauve encore (90e +1). Dans la continuité ou presque, lancé à toute blinde, Laup est à la lutte avec Boyle mais réussit à frapper croisé en écrasant quelque peu son shoot (90e +3). Cette fois, Costil est battu : Quevilly est au paradis et il n’y a rien de plus logique.
Par Rico Rizzitelli