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Quels scénarios pour le PSG contre Chelsea ?
Petite victoire, défaite cuisante, nul chiant : avant le premier round de la confrontation entre le PSG et Chelsea, les pronostics se font pessimistes ou nourris d'espoirs. Pourtant, le déroulé du match pourrait réserver bien des surprises et dépasser les attentes.
L’humiliation
Sur le bord de la touche, la détresse est palpable. Touillette sur les chaussures, Laurent Blanc est hagard et affiche un regard plus vide que d’ordinaire. Dans son dos, Jean-Louis Gasset déchire une à une les feuilles de son carnet avant de se les introduire dans le gosier. Avalés, les plans tactiques du PSG viennent de définitivement voler en éclats avec le 4e but inscrit par Diego Costa, son deuxième personnel, à la 85e minute. La fin d’une soirée cauchemardesque où le PSG aura failli sur tous les plans. Au milieu d’abord, où le trio Verratti-Rabiot-petit Matuidi n’a rien ratissé, laissant même Fàbregas toucher 142 ballons. À l’origine du premier but grâce une passe limpide plein axe, l’Espagnol se fend quelques minutes plus tard d’une réalisation, mettant en lumière les lacunes d’une charnière Luiz-Silva plus occupée à haranguer le Parc qu’à soigner le marquage. 2-0, le choc est déjà rude, mais n’attend qu’un corner pour se faire plus violent. Dépassé par Cahill au retour des vestiaires, la défense parisienne sombre et n’est même pas sauvée par Cavani, qui lors de sa 5e frappe non cadrée de la rencontre, atteint Nasser en pleine face. Évacué dans un salon privé, le président parisien reçoit toutefois la visite de Frédéric Thiriez : « Sorry, can’t do anything for the arbitrage » . Dure loi de la Ligue des champions. À l’année prochaine.
Pastore, le messie
Lorsque l’espoir se fait mince, la situation désespérée, seul un grand peut se muer en sauveur. Et si le Parc attend son messie, celui-ci porte un nom : Javier Pastore. Une tête anti-charismatique, des pieds christiques, une odeur que certains décrivent comme puant le football alors qu’elle flotte au-dessus des prés… Oui, Javier est doué, et le sera même sur une jambe face à Chelsea. Entre dribbles chaloupés et passes distillées avec douceur, l’Argentin va fasciner. Un enroulé du droit, une percée plein axe, et Pastore met à genoux des Blues qui n’ont pas le quart de son talent du bout de leurs 110 doigts de pied. Adoubé, scandé, pleuré dans les travées, Javier s’écroule au bout de son récital de 90 minutes. Incapable de se relever après l’effort, il observe les cieux, sourire en coin, comme si le génie qui venait de le traverser ne pouvait avoir d’autre origine que le divin. Mais mollo, quand même : il reste un match retour à disputer.
La révolte des coiffeurs
En galère depuis l’hécatombe de blessures subie face à Caen, le groupe parisien s’avance très affaibli face à Chelsea. Lucas, Aurier, Cabaye out, sans doute Matuidi, Pastore, Marquinhos diminués… la liste est aussi longue que le tableau de chasse de Loana à 16 ans. Mais Laurent Blanc n’est pas entraîneur, c’est un visionnaire. Exit le peu de titulaires restants, Lolo joue le tout pour le tout en alignant tous les jeunes et coiffeurs à disposition. Ainsi, Maignan, Camara, Diaw (gardien avancé en défense centrale pour l’occasion), Kimpembé, Bahebeck et Augustin accompagnent Rabiot, Verratti, Lavezzi, Motta et Zlatan, qui aurait de toute façon refusé de céder sa place pour des raisons commerciales. Si les vingt premières minutes et le dégagement du poing de Diaw au duel avec Costa laissent craindre le pire, Paris prend pourtant le contrôle des opérations. Verratti, après avoir dribblé 4 joueurs dans le rond central, être revenu dans sa surface, puis fait une course de 80 mètres en 1min42, glisse à Bahebeck. Plat du pied, sécurité, le PSG est devant, et va tenir bon. Intenable sur son côté droit, Kimpembé rate même le break après avoir déposé Azpi, mais se heurte à Courtois. Qu’importe. Car dans les buts, Maignan, qui a switché avec Diaw, réalise parade sur parade et préserve le score. Enfin consacré, le génie tactique de Laurent Blanc est même salué en conférence de presse par son homologue portugais : « I’ve never seen a coach like that. He’s the real Special One » . Un adoubement.
David Luiz, l’infiltré
Et si le coup était préparé depuis des mois ? Dans le stade, la rumeur se propage, comme une traînée de poudre. Mais comment ne pas être circonspect ? Car les images ne trompent pas. Des courses dans le vent, un manque d’engagement inhabituel et des bourdes : David Luiz n’est pas dans son match. Pire, il affiche un air satisfait, presque moqueur. Et les doutes ne tardent pas à se confirmer. Lâche au marquage de Willian sur corner, le Brésilien va faire pire après que Cavani s’est chargé de l’égalisation à la 84e. Sur un centre anodin, David s’écroule et pousse lentement le cuir dans ses propres buts, précipitant la défaite du PSG. Tandis que Mourinho bat le record du monde du 400 mètres en 42’53 sur le bord de la touche, le défenseur relève son tee-shirt : « Always Blue » . Car contrairement aux apparences, David Luiz n’a jamais été un mercenaire, attiré par le plus offrant. Non, le Brésilien est un soldat, fidèle, qui a accepté le coup fumant imaginé par José. Un simulacre de rejet, un transfert à prix d’or, et David Luiz a pu se muer en agent infiltré, attendant l’inévitable confrontation entre les nouveaux ennemis européens pour se dévoiler. Une sale affaire qui précipite la chute de Nasser et le rapatriement pour 70 millions de Mamadou Sakho. Le seul vrai.
Par Raphael Gaftarnik