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Quel milieu pour le Real ?
C'est là que les choses se passent. C'est donc ici qu'il faut s'attarder pour comprendre le Real 2011-2012. L'arrivée de Sahin a à la fois tout et rien changé. Tant pis pour Kaka.
Les lois du milieu
« Je suis un entraineur pragmatique » . Mourinho ne se cache pas. Les dogmes footballistiques, c’est bon pour le Barça. Ici chaque match est différent et demande une organisation propre. Chaque action provoquera une réaction de son 11. Loin des feuilles de matchs idéologiques de Pep, ici c’est Madrid et « le style du Real c’est la gagne » (Pedja Mijatovic, ex-directeur sportif). Mais le cœur des socios a ses limites. Trois milieux défensifs alignés le même match (Khedira-Alonso-Lass à Auxerre ou même Lass-Alonso-Pepe contre Barcelone) c’est beaucoup trop pour un socio au regard pétri de Di Stefano, Michel ou Zidane. La composition du milieu de terrain 2011-2012 donne quelques pistes sur la physionomie du Real la saison prochaine. Le Mou va s’adapter. Mais à quoi ?
Sahin, son œuvre
Le mercato à peine officiellement ouvert, le Real s’est précipité sur un lingot turc négocié à bon prix (10 millions, soit autant que Varane). Même Marca est pris de vitesse et rate le scoop. Sahin renvoie la politesse à son futur boss: « avoir Mourinho comme entraineur c’est comme avoir touché le gros lot » . Entre ces deux-là, une histoire est née. Car il faut être clair. Si Sahin vient en Castille, c’est pour prendre les clés de la bagnole. Mourinho lui a promis. Le turc remplira les trous dans les canalisations madrilènes laissées au loisir des adversaires entre les 6 joueurs défensifs et la bande à Cristiano Ronaldo aux avant-postes. Mais Sahin n’est pas un plombier, c’est un architecte. Il vient dessiner le lien entre Alonso et Ozil en phase de contre et solidifier les colonnes et passes courtes en phase placée. Il vient soutenir Ozil – Mister dernière passe – et apporter de la sérénité à l’équipe dans le jeu intérieur. Avec un milieu Alonso-Sahin/CR7-Ozil-Di Maria, le Real de 2011-2012 sera une équipe de peloteros, un must au pays du toque. Une révolution culturelle pour le Mou ?
Avec un K comme Kasserole
Mais la solution Khedira-Alonso n’est pas morte, surtout lors de ces matchs où le Mou croient plus dans les muscles que dans le talent (Champion’s et autre clasicos). D’autant que Sahin n’est pas le genre de mec à se jeter dans les pieds de n’importe qui. Du coup, le magicien turc monterait d’un cran, CR7 à gauche et Di Maria ou Ozil prendrait sa droite, histoire d’aller pêcher les diagonales dans le dos de la défense. Evidemment, plus de Canales ni de Pedro Leon. Altintop dépannera très bien côté droit et Callejon jouera à être Ronaldo de temps en temps sur l’aile gauche. Il est temps que les deux minots quittent la Maison Blanche. Pas de place ici pour les mélancoliques ou les rigolos. Même les anciens ballons d’or sont à deux doigts de la porte. « Je veux triompher au Real » , n’a de cesse de répéter Kaka, l’ex-joueur de foot. Quand Mourinho parlait du brésilien en fin de saison, on aurait dit Toril, l’entraineur de la réserve: « ce que réalise Kaka cette saison lui servira certainement à devenir meilleur l’an prochain » . Merci pour lui. Pour l’instant le Mou « n’a pas de problème sur le fait que Kaka reste » . Traduction : s’il vous reste 40 millions à la fin de l’été, il ne sera pas trop tard pour faire affaire.
Théorie de l’adaptation en milieu mourinhien
Conformément aux principes du chef, « l’équipe ne doit pas trop changer l’an prochain. Deux ou trois nouveaux joueurs seront suffisants » , l’arrivée de Sahin ne bouleverse rien. Au contraire, elle donne une amplitude tactique au jeu du Real. Cette saison les merengues n’auront pas peur de garder le ballon s’il le faut. Les mobylettes Ronaldo et Di Maria pourront s’économiser quelques kilomètres. Il restera Khedira-Alonso (et Lassana Diarra si son mal-être s’éclaircit) pour les muscles, Alonso-Sahin-Ozil pour la classe et puis Granero, Altintop et Callejon pour la bonne volonté. Encore une fois, le schéma tactique de Mourinho n’est pas idéologique mais pragmatique. Ce qui compte c’est le contexte et les nécessités de chaque rencontre. Et le Special One de prêcher pour son clocher: « un grand entraineur doit pouvoir s’adapter à une culture et à une façon de jouer au football » . Prends-ça, Guy Roux.
Le milieu du Real 2011-2012
Plan A : Alonso-Sahin/CR7-Ozil-Di Maria
Plan B : Khedira-Alonso-Lass (ou Altintop ou Granero)
Plan C : Alonso-Khedira/CR7-Sahin-Di Maria (ou Ozil)
Plan D : Alonso/CR7-Ozil-Sahin-Di Maria
Plan E : Alonso/Granero-Sahin/Ozil
Thibaud Leplat, à Madrid
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