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Que deviens-tu, Diego Maradona Junior ?

Eric Maggiori
Que deviens-tu, Diego Maradona Junior ?

Il porte sur lui le nom du plus grand joueur de football de tous les temps. Pourtant, Diego Maradona Junior, fils de, n’a pas connu la même carrière. Après avoir longtemps évolué en sixième division italienne, il se fait aujourd’hui plaisir sur le sable.

De loin, on se laisserait presque berner. Même taille, même dégaine avec le cul légèrement en arrière, même pied gauche. De près aussi, d’ailleurs. Mêmes yeux, même sourire. Et pourtant, Diego Armando Maradona Junior, ou plutôt Diego Sinagra, du nom de sa mère, est loin d’avoir suivi la même carrière que son illustre paternel. Mais en même temps, comment pouvait-il en être autrement ? Il n’y a qu’un seul Maradona et ça, même son fiston l’a rapidement compris. Et semble très bien vivre avec. « Mon nom a toujours été un problème pour les autres, mais pas pour moi, assurait-il il y a quelques années dans un reportage sur Sky Sports. Moi, j’ai toujours été tranquille et conscient de ne pas être Maradona. Moi, je suis Diego, un garçon qui a très envie de jouer au football et de s’entraîner au maximum. Je suis juste un garçon normal. » Normal, pas tout à fait, quand même. Car sa carrière, en soi, est déjà atypique. Après avoir fait ses débuts chez les jeunes du napoli, où on espérait qu’il allait devenir le nouveau Maradona, Diego Jr est parti faire ses armes dans les divisions inférieures… pour ne plus jamais en revenir. À partir de 2008, parallèlement à sa carrière pro, il s’est même lancé dans le beach soccer, un sport où il est désormais reconnu comme l’un des meilleurs au monde. Une petite victoire pour lui, vu le poids du nom qu’il porte depuis sa naissance.

Du Napoli à la sixième division

Mais gare à penser que Diego Maradona Junior est un fils à papa qui a tenté de profiter de la réputation de son illustre père pour se faire un prénom. Il est tout l’inverse de ça. D’ailleurs, la première rencontre entre les deux hommes date de 2003. Diego Sinagra a alors 17 ans, et n’est véritablement reconnu comme le fils de Diego que depuis quelques années. Car, pendant très longtemps, Maradona, le vrai, n’a pas reconnu ce fils qu’il a eu avec une Napolitaine, Cristiana Sinagra. La jeune femme a toujours affirmé que Diego Jr était bien le fils du Pibe, et elle s’était même soumise à un détecteur de mensonges lors d’une émission réalisée par la RAI. Maradona était alors intervenu, et avait formellement interdit à la RAI de diffuser cette émission, sous peine de ne plus jamais leur donner d’interview. Mais difficile de cacher longtemps le lien de parenté, tant la ressemblance physique est frappante. Du coup, c’est avec le soutien de sa mère et cette étiquette de « fils caché » que Diego Sinagra commence sa carrière dans le football. Dès l’âge de 11 ans, il intègre les jeunes du Napoli. Il reste là-bas sept ans, et obtient même une convocation en équipe première en 2003, pour un match de Coupe d’Italie contre Pescara. Mais en 2004, le Napoli fait plouf. Banqueroute, faillite, disparition du club, et renaissance sous le nom Napoli Soccer, avec le président De Laurentiis.

Diego Junior est contraint de partir et s’engage avec le Genoa après avoir pensé à arrêter sa carrière. Il s’entraîne quelques mois avec le club génois, puis décide d’aller se confronter à la réalité du football à Cervia, équipe de… sixième division. Là-bas, il ne va pas franchement faire d’étincelles, et on comprend que le fiston n’effectuera jamais une carrière au haut niveau, malgré un indéniable talent. Il passe ensuite à l’Internapoli (D6), à Quarto (D6), puis à Venafro (D5). C’est à cette période-là, en 2008, qu’il se lance dans le beach soccer, avec l’équipe Mare di Roma. Il est d’ailleurs convoqué en équipe nationale de beach soccer, où il démontre tout son talent. Étrangement, le beach soccer lui convient mieux, et Diego Jr passe à deux doigts du Scudetto avec Mare di Roma. Les dirigeants de la Juve Stabia, en Lega Pro (D3) viennent alors le voir pour lui faire signer un contrat. Mais après un test de quelques semaines, le joueur n’est pas conservé. Il retourne en D6, à Forio d’Ischia, puis à l’Arzanese, en D5. La lose.

Un Scudetto de beach soccer

Peu de rayons de soleil, dans cette triste carrière. Ah si, un. Le 21 janvier 2008, Diego Junior inscrit un but exceptionnel contre l’Olympia Agonese : une frappe de 40 mètres qui va se loger dans la lucarne, et qui, du coup, fait le tour des journaux télévisés italiens, car il rappelle à tous le but inscrit par Papa Diego, 23 ans auparavant, face au Hellas Vérone. Mais cet éclair reste l’un des seuls de sa carrière. Aujourd’hui, Diego Sinagra évolue toujours en D6, à l’ASD San Giorgio, dans la région de Naples. Mais c’est surtout sur le sable qu’il s’épanouit. En 2008, il décroche la médaille d’argent lors de la Coupe du monde de beach soccer disputée à Marseille. Par la suite, il signe au Napoli Beach Soccer, club avec lequel il inscrira 31 buts en 18 rencontres. Prends ça, Messi. Diego Sinagra a finalement remporté son premier Scudetto il y a deux jours. Au début de l’été 2013, il est engagé par la Lazio Beach Soccer. Lors de la finale Scudetto disputée face à la Roma (décidément, l’année des derbys romains en finale), le joueur se distingue et offre le Scudetto à la Lazio.

De quoi redonner envie à un club plus renommé de miser sur lui ? A priori, non. À 27 ans, le petit Maradona est désormais trop âgé pour espérer autre chose. Sa carrière dans le beach soccer va se poursuivre, tout comme celle dans le football amateur. Des regrets ? Non, à en croire le joueur, qui a toujours été considéré comme quelqu’un de très humble par tous ceux qui l’ont cotoyé. « Mon père a été le joueur le plus fort du monde, selon moi. Moi, je n’ai jamais aspiré à lui ressembler. J’ai toujours voulu me sentir bien, et être serein dans ma tête. Aujourd’hui, je le suis, donc tout va bien » , a-t-il assuré. Serein, il le sera de toute façon toujours plus que son père : dimanche soir, pendant que Junior remportait le Scudetto de beach soccer, Diego Senior a agressé un photographe en lui assénant deux violents coups de pied. Comme quoi, tout ne se transmet pas par l’ADN.

Après la trêve internationale, place au festin !

Eric Maggiori

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