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Quand Zizou rencontrait son maître

Par Thomas Goubin
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Quand Zizou rencontrait son maître

Le 26 novembre 1996, Zinedine Zidane exauce un rêve : il rencontre son idole et sa grande source d'inspiration, Enzo Francescoli. Un élégant numéro 10 sans lequel la France n'aurait peut-être jamais été championne du monde...

L’un vivait son crépuscule, l’autre commençait son ascension vers les cimes du monde. Ils étaient deux esthètes dans un football où l’organisation ne semblait plus compatible avec la créativité. Deux taiseux aussi. Leur première rencontre n’enfantera donc pas un dialogue nourri. Il faut dire que les circonstances n’aidaient pas non plus à un échange serein. Car, quand le fan, Zinedine Zidane, s’approche de son idole, Enzo Francescoli, les deux hommes sont sur le point d’entrer sur la pelouse du stade national de Tokyo pour disputer la finale de la Coupe intercontinentale 1996, qui oppose River Plate à la Juventus. « On ne s’est pas dit grand-chose, se souvient Francescoli. Il riait, me touchait, il me disait « Je ne peux pas le croire ». » Fin du dialogue. Les deux hommes se sont toujours mieux exprimés un ballon entre les pieds.

Le timide Yazid a commencé à en pincer pour l’Uruguayen quand celui-ci importe son toucher de balle raffiné dans ce qu’on appelle alors la première division. El Principe quitte River Plate en 1986 et signe au Matra Racing, le nouveau riche du football français. Mais la passion du jeune Zidane va gagner en intensité quand Francescoli débarque à l’OM, en 1989. À défaut de le rencontrer, l’enfant de la Castellane peut déjà approcher son idole. Celui qui est déjà pensionnaire du centre de formation de l’AS Cannes ne rate ainsi aucune occasion de se rendre au Vélodrome ou aux entraînements de l’OM. Mais plus qu’en fan béat, c’est en disciple discret que l’espoir de 17 ans admire le génie charrua. « Tout ce qu’il faisait sur le terrain, je voulais le reproduire, a déclaré Zidane à Fox Sports. J’aimais particulièrement son élégance, et en plus il jouait à l’OM, qui était mon club, je n’avais pas d’autre modèle. » Francescoli ne s’éternisera pas à Marseille – une petite année et puis s’en va -, mais Zidane restera accroc …

Vidéo

Avant que la Juventus ne débarque à Tokyo, Francescoli ignorait toutefois tout de l’admiration que lui vouait le Français, qui avait même poussé le culte de sa personne jusqu’à prénommer « Enzo » son premier enfant, né l’année précédente. Au terme de la rencontre remportée par la Juventus (1-0), c’est tout naturellement que les deux esthètes échangent leur maillot. « C’est pour ton fils » , lui dit Francescoli. Mais Zidane a beau avoir 24 ans, être marié et avoir un enfant, il reste ce fan de la première heure. « La femme de Zidane m’a confié qu’il s’est mis à dormir avec mon maillot, s’amuse l’Uruguayen. Il l’utilisait même comme un pyjama lors de la Coupe du monde, et un jour, elle a dû lui dire « Enlève ce maillot, j’ai l’impression de dormir avec un footballeur » (rires). »

Ce 26 novembre 1996, Zidane exauce son rêve in extremis. Car, à 35 ans, les jours sur les terrains de Francescoli sont comptés. El Principe raccrochera d’ailleurs les crampons l’année suivante. Cette rencontre au Japon ne sera toutefois pas la dernière. « On a dû se voir une dizaine de fois, confiait l’Uruguayen à El Grafico, en 2008. Mais comme nos personnalités sont assez similaires, ce sont des moments plutôt ennuyants (rires). » Pour le célèbre magazine argentin, Francescoli n’arrêtait pas là l’analogie : « Zinedine est un type taiseux, qui peut passer pour pédant, mais c’est un fou à l’apparence de sage. Il peut disjoncter, comme on l’a vu au Mondial. (…) Enfin, moi aussi, j’ai pu péter les plombs. Je me suis quand même fait expulser à la 20e minute de la finale de Copa América 87 (remportée par l’Uruguay, ndlr). J’ai mis un coup de tête à un Chilien qui venait d’agresser un coéquipier. Mais ce qui est étonnant avec Zizou, c’est qu’il est revenu sur ses pas (pour donner son coup de tête). Normalement, tu le fais dans l’instant. »

« Demande à ton vieux, j’ai tout appris de lui »


Pour Francescoli, Zidane traverserait encore aujourd’hui des océans. En 2008, il accourt ainsi à Buenos Aires pour une présentation du maillot de River Plate, club dont l’Uruguayen est une idole absolue, notamment pour avoir été de l’épopée des deux premières conquêtes de la Copa Libertadores (1986, 1996). En 2010, les deux génies se retrouvent, cette fois, en Espagne, pour jouer les juges pour un show télé de détection d’espoirs du football. À chaque fois, Zidane ne se fait pas prier pour rappeler qu’il reste un fan, et Francescoli pour confier à quel point il est honoré d’être admiré par un tel joueur. « L’élève a dépassé le maître » , ne se lasse pas de répéter El Principe. Une relation tout en retour de politesse. « Un jour, à Genève, j’ai présenté mon fils à Zidane, conte Francescoli. Et il lui a demandé comment il faisait pour contrôler le ballon aussi bien, et Zidane lui a répondu : « Demande à ton vieux, j’ai tout appris de lui. » »





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Par Thomas Goubin

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