« Certains disaient qu’il était pathétique »
À l’été 2010, le Aubameyang « Michael Jackson » du CFC n’existe pas. Et ce n’est pas une image de « kéké » que le natif de Laval se traîne comme un boulet, mais celle d’un Nolan Roux. Prêté par le Milan à Dijon puis à Lille, PEA montre en France des qualités qui le rapprochent plus de Christophe Lemaître que d’un buteur. Arrivé en Italie grâce à son footballeur de papa devenu recruteur chez les Rossoneri, le fiston crapahute de club en club et a mangé son pain noir, notamment dans son bled de L’Huisserie, où il passait ses journées à taper dans le ballon en se prenant pour un joueur du grand OL sans savoir s’il allait devenir pro. Logique donc, que le gosse arrive avec la banane à La Turbie, où sévit la belle moustache de Guy Lacombe depuis 2009. Une embellie pour Aubam’ puisque l’Aveyronnais apprécie son profil. « C’est un garçon que j’ai voulu avoir, se rappelle l’ancien coach de Sochaux. Mais combien de fois à Monaco, ils m’ont demandé pourquoi je le faisais jouer ! » Pas forcément apprécié de tous sur le terrain, la flèche gabonaise met même son coach dans la panade. « Moi, je savais très bien qu’il avait le potentiel. Au bout d’un mois, je leur ai dit qu’il fallait lever l’option d’achat. Ils ne m’ont pas écouté. Certains disaient qu’il était pathétique... »
Liés, les destins de Lacombe et d’Aubameyang prennent du plomb dans l’aile le 8 janvier 2011. Défaits à Chambéry en Coupe de France et complètement à la ramasse en championnat - 17es à égalité de points avec Lens, premier relégable -, les Monégasques ont besoin de changement. Comme souvent dans ces cas-là, c’est l’entraîneur qui saute, sauf que Pierre-Emerick Aubameyang perd gros dans l’histoire. « Dès que je suis parti, ils l’ont mis de côté » , avoue Lacombe. En effet, Laurent Banide, pas fan de PEA, met fin à son prêt après 19 rencontres de Ligue 1, deux buts et trois passes décisives. Rien d’extraordinaire en somme, mais suffisant pour que Saint-Étienne réclame un prêt pour la fin de saison. La suite est connue de tous et ceux qui ont déposé un peu d’argent sur leur PEA ont touché le jackpot. Putain de monde de la finance.
Par Swann Borsellino Propos de Guy Lacombe recueillis par SB
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