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Quand Philippe Saint-André était un bon coach

Par Quentin Moynet
Quand Philippe Saint-André était un bon coach

À 23 heures ce samedi, après une défaite prévisible contre la Nouvelle-Zélande en quarts de finale du Mondial, Philippe Saint-André sera officiellement le pire sélectionneur de l'histoire du XV de France. Pourtant, PSA n'a pas toujours été cet entraîneur sans idée, sans charisme et sans corde vocale.

À moins de refaire le coup de 1999 et 2007, le XV de France va quitter l’Angleterre et la Coupe du monde, ce samedi en quarts de finale, après une défaite contre la Nouvelle-Zélande à laquelle les joueurs et le staff semblent déjà résignés. La conclusion de quatre années catastrophiques pour le rugby tricolore. Quatrième des Tournois des six nations 2012, 2013 et 2015, dernière du Tournoi 2014, la France a gagné moins d’un match sur deux depuis le Mondial 2011 (20 victoires en 44 rencontres, soit 45,5% de succès), quand elle tournait à 60% sous les ères Marc Lièvremont (60%), Bernard Laporte (63,3%), et le duo Jean-Claude Skrela – Pierre Villepreux (63,8%). Au-delà des statistiques, les Bleus jouent surtout très mal. Ou plutôt ils ne jouent plus. À tel point qu’une défaite de vingt points à Twickenham en mars dernier (55-35) devient le match référence d’une équipe sans repère qui a vu plus de 80 joueurs porter son maillot en quatre ans. À sa tête, Philippe Saint-André. Le sélectionneur n’a pas quitté le navire, mais n’a jamais su le conduire.

« Le style de Saint-André, c’était de s’adapter à l’adversaire »

Les sceptiques des premières heures se frottent les mains, mais eux non plus n’imaginaient sans doute pas un tel désastre à l’annonce du remplacement de Marc Lièvremont par PSA en 2011. L’entraîneur restait sur une année décevante à Toulon (8e en Top 14, quart de finale en Hcup), mais sa première saison sur la Rade (demi-finaliste en Top 14, finaliste du Challenge européen), son passage à Bourgoin (2002-2004) et surtout ses années britanniques à Gloucester et Sale avaient plutôt bien rempli son CV. Et lui avaient donné la réputation d’un coach de haut niveau. « Quand il est arrivé à Sale en 2004, le club jouait le bas de tableau. Je me souviens qu’en début de saison, les pronostiqueurs nous annonçaient dixièmes sur douze. Au final, on est allés jusqu’en demi-finales, seulement battus chez les Wasps. Et on a aussi gagné le Challenge européen contre Pau » , se souvient Sébastien Bruno qui a côtoyé Saint-André lorsqu’il était talonneur à Sale, puis à Toulon. Dès l’année suivante, en 2006, Le Goret remporte le titre de champion d’Angleterre et est élu entraîneur de l’année outre-Manche.

Et déjà à l’époque, il s’appuie sur la conquête pour construire ses équipes. « Nous, notre style de jeu, c’était clair, gros pack, grosse conquête, grosse défense, explique Olivier Milloud, ancien pilier à Bourgoin. On s’adaptait aussi à l’adversaire. Saint-André avait fait venir quelques joueurs, notamment un très gros centre, très physique, Norm Berryman, qui créait les points de fixation. » « Il ne voulait pas imposer un style de jeu. Son style, c’était de s’adapter à l’adversaire, de le contrer, ajoute Sébastien Bruno, désormais entraîneur des avants à Lyon. On avait des joueurs suffisamment forts pour le faire. Il avait recruté des Français devant, pour avoir une grosse conquête, de l’agressivité, de l’expérience. » Comme avec le XV de France, en fait ? « Je ne répondrai pas à cette question » , sourit Milloud.

« C’était un meneur d’hommes »

Pourtant, ceux qui le connaissent l’assurent, Philippe Saint-André aime faire jouer ses équipes. « Philippe était un joueur très offensif. C’était le garçon qui pouvait changer le cours d’un match par une action individuelle. Quand on a toujours été offensif dans sa carrière, on ne devient pas restrictif en passant de l’autre côté de la barrière » , assure Laurent Seigne qui a été son coéquipier en équipe de France avant de devenir son adjoint à Gloucester et Bourgoin. Un argument qui se heurte au bilan du jeu français depuis son intronisation il y a quatre ans. « Je pense que Philippe est meilleur entraîneur que manager, lâche Seigne. Il aurait dû s’imposer plus tôt dans l’entraînement de XV de France. C’est là qu’il est le meilleur, proche du terrain, avec son groupe. Il est très pertinent dans les entraînements, il apporte une vraie plus-value. Il voit les choses avant les autres, c’était déjà le cas en tant que joueur où il était très opportuniste et transformait les ballons de merde en essai. La France serait meilleure aujourd’hui s’il avait eu la charge totale du sportif depuis le début. »

Ses anciens joueurs se souviennent en effet d’un coach très présent et très actif lors des séances d’entraînement. « Il arrivait d’Angleterre et il a immédiatement imposé un gros professionnalisme à l’entraînement, raconte Olivier Milloud. Il a fait évoluer pas mal de choses, notamment au niveau des installations. » « À Sale, il travaillait beaucoup avec les trois quarts, alors même qu’il y avait un entraîneur adjoint pour les lignes arrières, poursuit Sébastien Bruno. Il était assez directif, sans être agressif. Il ne poussait jamais de coup de gueule. Il était à l’écoute, il discutait beaucoup avec les cadres. C’était un meneur d’hommes. » « Bien sûr qu’il était capable de gueuler, évidemment, corrige Laurent Seigne. Mais c’est vrai qu’il n’a pas forcément une autorité naturelle comme d’autres. » Une autorité qui a semble-t-il totalement disparu, puisqu’à en croire les dernières rumeurs en provenance du pays de Galles, le vestiaire des Bleus s’est mis en autogestion pour le quart de finale contre les Blacks.

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Par Quentin Moynet

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