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Quand les Bleus débutent en Coupe du monde…

Par Mathieu Faure
Quand les Bleus débutent en Coupe du monde…

Les Bleus ouvriront le bal de leur Coupe du monde contre le Honduras. Avec l'équipe de France, un premier match est toujours un évènement. La première fois donne toujours des indications sur la suite de la compétition. Et quand le navire s'apprête à couler, les signes avant-coureurs sont, parfois, là.

1958 : France – Paraguay : 7-3

Le match : une boucherie. Menés 3 buts à 2 à la pause, les Français font tomber la foudre en seconde période avec 5 buts en une demi-heure. Just Fontaine est partout et Kopa régale de sa classe. Un Kopa d’ailleurs surnommé le « Napoléon du football » par le journaliste anglais Desmond Hackett. Pour son entrée dans la compétition, la France scalpe le Paraguay avec un état d’esprit très offensif. La défense ? On s’en fout. L’important, c’est de claquer des buts. Beaucoup de buts.
Les enseignements : Just Fontaine est déjà chaud comme la braise avec un triplé dès le premier match. C’est écrit. Ces Bleus iront loin, mais ils prendront une chiée de buts dans le buffet. Moralité, la France termine ce premier tour avec sept buts encaissés (onze marqués). Logiquement, ils se feront broyer par le Brésil en demi-finale 5 buts à 2. Vavà ouvrira d’ailleurs le score après 120 secondes de jeu. Pas grave, ils ont envoyé du rêve au pays. « Jamais nous n’avons joué les gagne-petit. Jamais nous ne nous sommes recroquevillés en défense. C’est cette générosité qui caractérise cette équipe » , dira même Kopa après le match pour la troisième place où les Bleus passent un set de tennis à la RFA (6-3).

1978, Italie – France : 2-1

Le match : on a marqué trop tôt. Le genre de conneries que tout le monde aime dire. Et pour le coup, c’est vrai. Les Bleus avaient ouvert le score par Bernard Lacombe dans les premières secondes du match. Sauf qu’à Mar Del Plata, les Italiens se vexent et sonnent la révolte. Rossi puis Zaccarelli donnent à la Nazionale une victoire précieuse dès le premier match. Au sein des Bleus, Platini est impuissant. Collé comme une sangsue par un Tardelli qui ne laisse pas respirer le meneur de jeu français. « Il me suivait partout. Lorsque je décrochais, il venait avec moi. Jusque dans mes 18 mètres. Chaque fois que je me retournais, je le trouvais dans mon dos. Impossible de jouer. Il y avait un match dans le match, ce jour-là, à Mar Del Plata. Je l’ai perdu » dira le Français à la fin de l’aventure.
Les enseignements : la France apprend dans la douleur. À l’image d’un Michel Platini encore trop tendre. Placée dans le même groupe que l’Argentine, le pays organisateur, la France sera éliminée dès le deuxième match avec une deuxième défaite contre la bande à Mario Kempes (2-1). La France tombe la tête haute, comme aime le titrer L’Équipe de l’époque. Grosso modo, les Bleus ont payé pour apprendre en Argentine. Une chose est certaine, elle s’est trouvé un patron : Michel Platini. Horrible contre l’Italie, le numéro 10 a été nettement meilleur contre l’Argentine et la Hongrie. C’est écrit, Platoche a pris rendez-vous avec la suite. Et la France aussi.

1982, France – Angleterre : 1-3

Le match : 27 secondes et Bryan Robson a déjà trouvé les filets d’Ettori. Contre l’Angleterre, la France prend une rouste : 3-1. Le constat est criant : cette équipe a raté son match. Surtout en défense, où le back four du Coq multiplie les cadeaux. Rien ne fonctionne dans cette première rencontre de poule. Derrière, ça roupille sec. Et pendant 90 minutes. Avant le match, un journaliste anglais avait même osé demander à Michel Hidalgo si Jean-Luc Ettori n’était pas trop petit pour les attaquants anglais. À Bilbao, c’est l’équipe entière qui est trop petite.
Les enseignements : un trompe-l’œil. Voilà ce qu’est le match de Bilbao. Dans la chaleur espagnole, les Français ont raté leur match. Et le coupable est désigné : Jean-Luc Ettori. Trop petit, trop lent, trop inexpérimenté. Mais cette défaite a surtout le mérite de vexer les Bleus. Ils n’étaient pas prêts. La mise en route est laborieuse, mais il faut un déclic. Les deux prochains matchs vont être compliqués : victoire contre le Koweït avec un prince Al-Jabber qui descend sur la pelouse demander l’annulation d’un but et le nul miraculeux contre la Tchécoslovaquie lors du dernier match. Les Bleus passent au tour suivant par la petite porte et avec un Platini blessé. Pas grave, derrière, ils iront jusqu’à Séville et chuteront contre une RFA plus physique que la moyenne. Une équipe est née.

1986, France – Canada : 1-0

Le match : il fait chaud. Trop chaud. À la fin du match contre le Canada, l’unique buteur Jean-Pierre Papin a perdu 4 kilos. « Par moments, c’était, terrible. Le manque d’air, la gorge sèche… j’étais cuit. Mais il fallait repartir » lâche-t-il en zone mixte. Longtemps maladroit durant la rencontre, le jeune avant-centre français est récompensé à la 79e minute et claque son premier but en Bleu lors d’une Coupe du monde. L’histoire est belle.
Les enseignements : après cette petite victoire, la France tient en respect l’URSS (1-1) avant de marcher sur la Hongrie sans forcer (3-0). Il se passe quelque chose. Dès la fin du match contre le Canada, on sent les Bleus sereins. Entre la fougue des nouveaux (Papin, Bats) et les anciens qui arrivent à maturité (Platini, Rocheteau, Amoros, etc), la France peut aller loin à condition de sortir tranquillement de sa poule. C’est chose faite. La suite est un régal. Les champions du monde italiens se font démonter en huitièmes, le Brésil explose en quarts et seule la RFA, encore et toujours, empêche la France d’aller en finale.

1998, France – Afrique du Sud : 3-0

Le match : dix mois que le pays attendait ce 12 juin 1998 à Marseille. Dix mois. Sans aucun doute le plus beau match d’ouverture des Bleus. Tout y est : la réussite offensive, l’envie d’aller de l’avant, un adversaire très limité et ce brin de chance. Comme sur cette tête de Christophe Dugarry sur corner qui vient heurter le poteau avant d’entrer dans le but. 1-0. La suite appartient à Pierre Issa. Deux buts contre son camp et les Bleus ont déjà trouvé leur score du Mondial 98 : 3-0. Aimé Jacquet a mis 4 ans pour être prêt le jour J. Les Bleus entament LEUR Coupe du monde par une probante victoire. Aussi bien dans le jeu que l’état d’esprit. C’est solide derrière, expérimenté au milieu et talentueux devant.Les enseignements : la France est lancée vers sa destinée. Organiser un Mondial à la maison, c’est bien. Le gagner, c’est mieux. Contre l’Afrique du Sud, le plus dur était de gagner. Mais la manière est là. C’est un signe. Djorkaeff et Zidane sont les patrons techniques, la charnière Blanc-Desailly verrouille tout, Barthez est sur un nuage et Deschamps gère le tempo. Tous les ingrédients sont déjà là pour aller loin, très loin. Six matchs plus tard et un dernier but d’Emmanuel Petit, la France est championne du monde contre le Brésil. Comme l’a toujours dit Francis Cabrel : c’est écrit.

2002, France – Sénégal : 0-1

Le match : le couac. Pourtant, la France présentait des arguments offensifs avec les meilleurs buteurs des championnats de France, Italie et Angleterre (Cissé, Trezeguet et Henry). Mais sans Zidane, blessé, et sous une chaleur incroyable, les Bleus se font marcher dessus par un Sénégal complètement euphorique et décomplexé. Thierry Henry n’arrive pas à prendre en main la sélection. Pas encore. Les Bleus, sans doute un peu trop sûrs d’eux, chutent d’entrée contre une sélection inexpérimentée, mais qui en voulait plus. C’est unique. Sur un contre, Bouba Diop marche sur tout le monde dans la surface française et perfore Barthez de près. Rien à redire, la France a raté son match.Les enseignements : sans Zidane, amoindri, et avec une certaine melonite aiguë, la France est déjà dos au mur avant même le deuxième match. Intouchables depuis 1998, les Bleus sont en fin de cycle. Les deux matchs suivants : Uruguay et Danemark sonneront le glas de cette équipe. Le champion du monde et d’Europe sort du Mondial sans gagner le moindre match et sans marquer le moindre but.

Vidéo

2006, France – Suisse : 0-0

Le match : fermé. Cadenassé. Ennuyeux. Peu de choses positives à retenir de ce match d’ouverture. La France débute sa compétition au petit trot face à des Suisses qui ne font même pas figure d’outsider. Sans idée, la France flippe quand Frei touche le poteau en première période. L’équipe n’arrive pas à trouver son rythme. On s’ennuie ferme… À tel point que les excuses bidons sont déjà là. Domenech parle de « pelouse trop sèche » . Ok.
Les enseignements : Zinedine Zidane arrêtera le football à la fin de ce Mondial. C’est un diesel, il a besoin de temps. En gros, il faut que ses petits camarades sortent de poule et il prendra les choses en main par la suite. Sauf que cette équipe de France peine à enclencher la seconde vitesse. C’est mou. Lent, mais il y a une petite lueur. Un Franck Ribéry insouciant. Un Thierry Henry en pleine possession de ses moyens mais, surtout, un énorme patron au milieu : Patrick Vieira. La suite, on la connaît. Un nul contre la Corée du Sud, une victoire aux forceps contre le Togo et trois récitals : Espagne, Brésil, Portugal. Trois victoires magiques avant le dénouement final dramatique : la défaite contre l’Italie et le coup de tête de Zizou. Cette équipe-là marche à l’orgueil. Au mental. Contre la Suisse, elle n’a pas voulu accélérer, car elle n’en avait pas – encore – les moyens. Mais l’appétit vient en mangeant.

2010 : France – Uruguay : 0-0

Le match : Zzzz. Zzzzzzzzzz. Zzzzzzzzzzz. Un match de merde. Fermé. Cadenassé. Bref, il ne se passe rien sur le terrain et l’équipe de France y est pour beaucoup. Incapable d’accélérer. Face à une équipe d’Uruguay solide et dangereuse en contre, les hommes de Raymond Domenech offrent le minimum syndical. À l’exception d’une bonne occasion de Govou en début de rencontre, on n’a rien vu. Il manque l’étincelle. Zidane n’est plus là, Henry est sur le banc, Anelka dézone et Ribéry est cramé. Patrice Évra, nouveau capitaine, n’arrive pas à mobiliser ses troupes. Ce match est révélateur de l’état d’esprit du jour : on assure le point du match nul. Gagne-petit.Les enseignements : on va s’ennuyer ferme. La France n’est pas prête au combat et le collectif est cramé. Pis, chacun joue pour sa gueule. Ça sent le sapin pour la suite. Les Bleus vont perdre les deux prochains matchs et s’offrir une grève en 16/9. Sans Nicolas Anelka, parti à la maison se laver la bouche après avoir insulté Raymond Domenech à la mi-temps du match contre le Mexique. Le bordel, quand on entre sur la piste.

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Par Mathieu Faure

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