Fred Déhu : « On n'était même pas outsiders à la base. »
Au final, le Racing arrache le nul et un titre au goal average devant le FC Metz de Robert Pirès. La consécration d'une saison exceptionnelle bâtie sur les cendres d'un exercice 1996-1997 cauchemardesque. Fred Déhu : « On sortait d'une saison délicate, on avait failli descendre avant que Roger Lemerre et Daniel Leclercq ne reprennent l'équipe. La saison suivante, Lemerre étant reparti à la DTN, Leclercq devient seul maître à bord. » Et il impose ses ambitions, en affirmant à l'ensemble du club qu'il vise le haut de tableau. Aidé par quelques recrues de poids comme Stéphane Ziani et Anto Drobjnak, son équipe renverse des montagnes. « On n'était même pas outsiders à la base, mais au fil des matchs, on a compris que l'on pouvait faire quelque chose » , assure Déhu. Aidé par le public de Bollaert, les Artésiens comprennent que leur destin est de remporter le titre après une dernière confrontation contre Metz : « Les gros n'arrivaient pas à suivre le rythme, et on s'impose à Saint-Symphorien, plus rien ne pouvait nous arriver. » Sans avoir une équipe de rêve, Lens devient le tube de l'année, « parce qu'on se basait sur des valeurs humaines. Pas mal de nos joueurs comme Jean-Guy Wallemme ou Cyrille Magnier n'étaient pas reconnus à leur juste valeur, mais quand ces garçons sont partis, on a senti que c'était plus difficile » , assure Leclercq.
Standing ovation de l'Abbé-Deschamps
Ce titre de champion de France pour Lens, c'est aussi la victoire d'une certaine vision du football alors que la France s'apprête à gagner la Coupe du monde. D'où les applaudissements de l'Abbé-Deschamps pour les Lensois, quand bien même ceux-ci ont mis fin à leurs ambitions européennes. « C'était beau, malgré notre déception, de voir le public applaudir Lens, même si on a perdu, on a pu vivre une finale par procuration grâce à ce match » , se souvient Compan. Pour le coach vainqueur, cet hommage tenait à la ressemblance entre les deux clubs, familiaux et champions à deux ans d'intervalle. Mais pour Fred Déhu, une telle réaction de fair-play ne serait plus forcément possible en 2015 : « Les mentalités ont évolué. À l'époque, les Auxerrois se reconnaissaient sûrement dans le RC Lens. » Aujourd'hui, elles ne sont pas si loin, croisant toutes deux le fer en Ligue 2.
Par Nicolas Jucha // Tous propos recueillis par NJ
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