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Quand Ginola était breton

Par Martin Grimberghs et Paul Piquard
Quand Ginola était breton

Ginola, c’est le mec qui s'est fait taper par Matt Pokora dans Danse avec les Stars, qui a joué au PSG à l'époque du sponsor Liptonic, qui a soutenu publiquement Nicolas Sarkozy en 2007 et qui a, pour Houllier, empêché la France d'aller aux States pour le Mondial 1994. Mais certains l'ont oublié, Ginola c'est aussi un jeune qui a vécu à Gouesnou et qui a vu son premier enfant, Andréa, naître à la clinique Saint-Louis de Brest. Bref, un homme que la pointe de la Bretagne a incontestablement marqué.

« Avec le recul, je me dis que c’était un passage obligé !(…) J’ai le sentiment que mon séjour à Brest était écrit, fallait que j’y passe » , racontait, il y a un an, Ginola au journal Ouest-France. Guidé par sa bonne étoile ? Peut-être, mais Ginola sera surtout convaincu par les propos du président d’alors, François Yvinec – « Je lui ai dit : « Je ferai de toi une star. Tu travailles, on te fait travailler et tu deviens une » » – ainsi que par le bel effort financier consenti par le club. Décidé, Ginola, le Varois, accepte de se plonger dans l’aventure bretonne : « J’étais venu à Brest pour travailler et la météo m’importait peu. Dans le Sud, le soleil rend un peu fainéant et là, à Brest, j’ai bossé comme un malade. » En plus de se transformer en bête de travail, le futur international découvre une région qu’il apprécie. Épanoui, son adaptation s’en trouve forcément facilitée : « Son intégration dans la région s’est très bien déroulée, il venait même voir les matchs de l’équipe B. Il n’était pas bling-bling, au contraire. On le croisait, il faisait des balades en bord de mer et mangeait des fruits de mer » , raconte Claude Marzin, président de l’Amicale des anciens joueurs du Stade Brestois. Le début d’un conte de fée sur fond de gambas qui ne durera, en fait, que quelques mois. Pas grave, parce que sous les ordres de Slavo Muslin, entraîneur de l’époque, Gino s’éclate : « A Toulon et au Matra Racing, David avait gardé l’étiquette d’éternel espoir. Brest a été son tremplin. Slavo Muslin prêchait un football ultra offensif, en 3-4-3, qui permettait à David de se régaler offensivement » , précise encore Claude Marzin. Et de fait, dès son arrivée, Ginola scintille autour des Jos Van Herpen, Maurice Bouquet et autre Bernard Ferrer. 4-0 contre Nice et Bordeaux, 5-0 contre Caen. Fin octobre, Brest joue l’Europe et Ginola est forcément convaincu d’avoir fait le bon choix : « Nous avons réalisé des performances fabuleuses. J’ai le souvenir de voir Francis Le Blé en ébullition ! » La suite est tristement connue et le Brest Armorique finira finalement cette première saison de l’ère Ginola sur une relégation administrative. De quoi donner des regrets éternels à Gino Le Magnifique : « Cette équipe, avec deux ans de plus, était au sommet. Je pense même que le Brest Armorique aurait été le FC Nantes des années 90 ! Rageant… »

A footballer, not a movie star

Pourtant, le Brest Armorique redeviendra vite le Stade Brestois et ne sera jamais champion de France. À l’été 1991, le club subira les exodes des prometteurs Claude Makelele et Stéphane Guivarc’h. David, lui, restera six mois de plus malgré ces départs, cumulés à ceux de Muslin et François Yvinec. « Ça s’est mal terminé au club, malheureusement pour lui. Il est resté à contrecœur » , avoue, sincère, Yvinec. Pas suffisant pour faire oublier à Ginola les joies inhérentes à cette première saison, comme le confirme Claude Marzin : « Les six derniers mois ont été compliqués, mais il a fait son job jusqu’au bout. Lors du dernier match à Guingamp, il a pris la parole au micro pour calmer les supporters. Il était présent au tribunal lors de la liquidation judiciaire du club. Alors que son intérêt sportif était que le club coule pour pouvoir partir. » Sans surprise, le club finira donc par prendre l’eau et implosera en ce mois de novembre 1991. Deux mois plus tard, Ginola, libre et gratuit, rejoint le PSG. Mais l’important est ailleurs. Footballeur talentueux, David Ginola serait donc aussi un être attachant. Yvinec, amoureux, confirme : « C’était quelqu’un d’extraordinaire. Il fait partie de ces individus hors norme. » Eh oui, en Bretagne, David Ginola, c’est bien plus qu’un centre raté un soir de novembre 1993 ou un mouvement répété de mèche accompagnant encore un anglais hésitant dans un spot pour L’Oréal. Plus de vingt ans après son départ de Brest, Ginola reste, de fait, l’icône ultime d’un club trop souvent délaissé par les graines de star : « Pour moi, il y a deux légendes à Brest, Cabanas et Ginola. En plus d’être des attaquants hors norme, ils avaient un côté showmen. C’étaient des joueurs fantasques qui transcendaient le public » affirme, sûr de lui, Claude Marzin. Et si Ginola transcendera encore les foules, les Bretons devront, eux, attendre un bon paquet d’années avant de pouvoir à nouveau idolâtrer un des leurs. D’ailleurs, Ginola jouit aujourd’hui d’une popularité qui ne semble jamais faiblir. « Dans la discothèque près du port, il y a encore une photo de lui accrochée au mur » , témoigne même Claude Marzin, histoire de confirmer que si Brest a marqué la carrière de Ginola, l’inverse est tout aussi vrai.

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Par Martin Grimberghs et Paul Piquard

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