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Quand Carpi et Sassuolo gisaient en D4

Par Valentin Pauluzzi
Quand Carpi et Sassuolo gisaient en D4

Aujourd'hui en Serie A pour un derby inédit, ces deux clubs n'avaient aucune intention de gravir les échelons du football italien il y a un quart de siècle, lorsqu'ils respiraient la poussière des champs de patates des plus basses divisions professionnelles.

6 février 2000. Sassuolo s’impose 2-0 sur son terrain face à Carpi. C’est à ce jour la dernière rencontre en date entre ces deux équipes séparées seulement par 34 km et l’autoroute A1. Cet après-midi, ce derby aura lieu en Serie A pour la première fois de l’histoire, mais il y a quinze ans, le contexte était l’anonymat de la défunte Serie C2 (quatrième niveau de l’époque). En Italie, personne n’ose alors imaginer ces deux équipes s’affronter à un niveau supérieur. Une hypothèse encore moins plausible entre la fin des années 80 et le débuts des années 90, lorsque l’attaquant Cosimo Francioso porte ces deux maillots en l’espace de quelques saisons.

Des 300 spectateurs de Sassuolo…

Le ton amusé est facilement perceptible à l’autre bout du fil. Typique buteur transalpin ayant roulé sa bosse un peu partout dans les tréfonds du Calcio, le natif des Pouilles se replonge volontiers dans sa jeunesse : « Je jouais à la Pro Italia Galatina et mon président avait des relations étroites avec celui de Sassuolo car ils bossaient tous les deux dans la céramique. C’est comme ça que j’ai atterri là-bas en 1987. Je connaissais à peine le nom de la ville et suis tombé dans un club qui n’avait aucune ambition à part celle de se sauver. » Les Neroverdi ont découvert le professionnalisme seulement trois ans plus tôt grâce à un organigramme aux 144 équipes pros, dont la moitié évoluait en Serie C2. « On avait tous un contrat en règle, ce n’était pas du semi-pro » , confirme l’intéressé.

Nous sommes évidemment à des années-lumière de la machine actuelle. « Squinzi et la Mapei n’étaient pas encore là, d’ailleurs, je pense qu’il ne savait même pas ce qu’était le foot ! Le président s’appelait Sassi si mes souvenirs sont bons. Il y avait beaucoup de mecs du coin et on s’entraînait sur un terrain de fortune derrière le stade qui sert maintenant de terrain d’entraînement. » Francioso ne reste que deux mois avant de filer à l’Avellino, suffisant toutefois pour faire connaissance avec la ferveur locale : « Je crois que les habitants n’étaient pas au courant qu’ils avaient une équipe pro, raconte-t-il hilare, il devait y avoir 200 ou 300 spectateurs dans les tribunes. » Dans cette génération, on retrouve Marco Schenardi, vu en Serie A avec Bologna et Vicenza dans les 90’s, et personne d’autre. Sassuolo descend, est repêché, puis redescend encore et ne verra la Serie B qu’en 2008.

…aux 700 de Carpi

Trois ans plus tard, ce bon vieux Cosimo revient dans le coin, mais à Carpi. Le contexte est un poil différent : « C’était une équipe connue et appréciée chez les joueurs évoluant dans ces divisions-là, elle squattait la Serie C2 ou C1 depuis des années. Moi quand j’y vais, elle est en troisième division. » Malgré une tradition plus marquée, l’ambiance n’y est pas forcément plus bouillante que chez les voisins : « On pouvait peut-être monter à 600, 700 personnes. En fait, les habitants du coin préféraient aller voir le Milan et l’Inter, car San Siro n’est qu’à une heure et demie de route. » Cette fois, Francioso pose ses valises toute la saison. « Ça restait une ville à dimension humaine, personne ne vous calculait quand vous sortiez. Le foot était la dernière préoccupation des gens et une montée parmi l’élite quelque chose d’impensable. »

Les moyens ne manquent pourtant pas dans cette ville où fleurissent des fleurons de la mode, mais les couturiers se désintéressent totalement du football : « J’ai le souvenir d’un sponsoring de Blu Marine, mais rien de plus. » Carpi finit la saison à la 13e place, à égalité avec le Chievo, autre petit poucet à l’avenir radieux : « Je me rappelle les déplacements là-bas, il n’y avait quasiment personne. On ne peut pas dire que cela ait beaucoup changé aujourd’hui. » Gardant beaucoup d’affection pour ces expériences formatrices, Francioso avoue ne jamais être retourné dans le coin depuis : « On va dire que ce n’est pas un endroit où passer ses vacances hein » , conclut-il le sourire en coin. Absolument. Mais pour voir une rencontre de Serie A chaque week-end, oui.

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