Il y a juste un détail que n’avait pas prévu Carlos Vela au moment de son transfert au Los Angeles FC : l’arrivée de Zlatan Ibrahimović chez le rival du Los Angeles Galaxy. Une rivalité apparaît alors automatiquement dès la troisième journée de MLS, lorsque le derby de Los Angeles accouche d’une victoire 4-3 du Galaxy avec un doublé pour les deux hommes. Mais tout s’est accéléré lors du coup d’envoi de cette saison 2019. Large leader de la conférence Ouest, le Los Angeles FC et son attaquant Carlos Vela (meilleur buteur du championnat avec 21 buts en 21 journées) n’en finissent plus d’épater le pays de Donald Trump. Sauf que cela ne plaît pas à l’ami Zlatan Ibrahimović, qui a rappelé son statut au micro d'ESPN deux jours avant le derby de Los Angeles : « Oui, je suis de loin le meilleur joueur du championnat. Parce que si Carlos Vela est au mieux de sa forme... Quel âge a-t-il ? 29 ans ? Il joue en MLS alors qu'il est dans la fleur de l'âge. Quand j'avais 29 ans, où étais-je ? En Europe. Exactement, c'est une grosse différence. » Du Zlatan dans le texte, en somme.
Zlatan 3 - Vela 2
Contrairement à l’attaquant suédois, Carlos Vela n’est pas dans la provocation. Il n’a d’ailleurs pas voulu alimenter ce pseudo-clash, en rappelant par exemple à Zlatan de jeter un coup d’œil au classement des buteurs. Il paraît pourtant évident que lorsqu'il s’est fait faucher dès la troisième minute par le portier David Bingham avant d’ouvrir le score dans la foulée sur penalty, l’attaquant mexicain a dû penser aux propos de l’ancien buteur du PSG. Sauf que généralement, lorsque Zlatan Ibrahimović parle avant un match, il assume dans la foulée.
Cela n’a pas raté puisque quatre minutes plus tard, le Suédois a claqué un coup du sombrero sur Eduard Atuesta avant d’envoyer une sublime demi-volée au fond des filets de Tyler Miller. Le début du show Zlatan, qui a enchaîné avec un coup de boule et une frappe du gauche pour donner la victoire au Galaxy. La réduction du score de... Carlos Vela en fin de match ne lui servira finalement qu’à conforter son statut de meilleur buteur de MLS avec cinq buts d’avance. Sur Ibrahimović, évidemment.
La publicité par le bas
Quelques minutes après le coup de sifflet final, Zlatan Ibrahimović est revenu sur ses propos d’avant-match en zone mixte : « J’ai beaucoup de respect pour Vela. C’est un bon joueur, mais vous avez fait une erreur en le comparant à moi. C’est votre plus grosse erreur. Je crois en moi. Les ignorants appellent cela de l’arrogance, les intelligents appellent cela de la confiance. » Un discours que le Suédois a assorti d’une photo de lui sur Twitter, accompagnée d'un petit jeu de mots : « I AM LA!!! » Des propos loin d’être surprenants lorsque l’on connaît le personnage, et qui vont pouvoir alimenter les arguments de ses détracteurs. Et inversement pour ces adorateurs.
Mais finalement, que l’on aime ou pas Zlatan Ibrahimović, force est de constater qu’il n’y a pas de meilleure publicité pour un championnat en manque de reconnaissance. Oui, il dénigre la MLS à chaque interview. Comme quand il fanfaronne sur ESPN en se qualifiant de « Ferrari au milieu des Fiat » , en estimant qu'il est « plus grand que toute la MLS » ou encore en rappelant son palmarès : « J'ai gagné 33 trophées dans ma carrière. C'est probablement plus que tous les joueurs de MLS réunis. » Un procédé qui rappelle celui qui était le sien, lors de son passage en Ligue 1. Mais finalement, ces phrases qui font le buzz font parler de la MLS – comme ils ont fait parler de la Ligue 1 v et incitent les non-convertis à regarder si Zlatan est bien à la hauteur de ces propos. Et comme souvent, Ibrahimović se montre largement à la hauteur.

par Steven Oliveira
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