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Putain, c’est quoi ces scores ?

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Putain, c’est quoi ces scores ?

En ce début de saison, la Premier League ressemble à une joyeuse fête foraine où ça canarde à tout-va avec des tableaux d'affichage de tennis. Une bizarrerie qui ferait presque douter du niveau du plus grand championnat du monde. Du calme, du calme, l'affaire est un peu plus complexe.

Frédéric Antonetti a trouvé la bonne excuse pour expliquer le triste match nul (0-0) de Rennes face à un Saint-Etienne faiblard. « Les 6-0 d’Arsenal et Chelsea, en France y’en n’a pas ». Mauvais joueur peut-être mais faut bien le reconnaître, il n’a pas forcément tort. Car les deux premières journées de Premier League ont déterré une idée ancienne : le Championnat d’Angleterre serait d’une immense faiblesse derrière les quatre ou cinq écuries de tête. Soyons honnête, depuis la reprise, il faut être attentif pour ne pas confondre les scores outre-manche et ceux de Federer à Toronto ou Cincinnati. Comme autant de coups de cisaille dans la crédibilité de la Premier League. Pourtant, même si deux petites journées de compétition ne permettent pas nécessairement de tirer des enseignements définitifs, quelques tendances se confirment.

Le royaume des attaquants

Antonetti n’a effectivement pas tort de pointer le caractère défensif de la Ligue 1 par rapport à sa consœur anglaise. Mais cela n’est pas qu’une affaire d’état d’esprit. L’Angleterre du football brasse un fric fou, trois fois plus que la France dont Thiriez tire pourtant 120% du potentiel. Et sur le pré, ce pognon est avant tout investi dans des attaquants de grande classe, ceux que l’Hexagone ne verra probablement plus jamais. Les entraîneurs l’expliquent régulièrement : défendre c’est avant tout un état d’esprit, attaquer, c’est d’abord du talent. Une denrée rare qui coûte cher. Et forcément quand ce talent s’empile dans certaines équipes, l’addition peut être salée. Ainsi, Didier Drogba n’a même pas eu besoin de scorer lui-même lors de l’avoinée passée par Chelsea contre Wigan (6-0). Car à ses côtés, il y avait du Malouda, Anelka, Kalou, Lampard en-veux-tu-en-voilà. Ajoutez à cette force de frappe, une certaine idée du football où la passe en retrait fait de vous une baltringue certifiée et chacun aura compris qu’Albion est une terre propice aux élans offensifs. Mais en soi, cela suffit-il pour en conclure que cela dévalue le championnat anglais ? Pas sûr. Après tout, des 6-0 ou des 6-1, le Barça et le Real en réussissent des tombereaux chaque saison (une centaine de buts chacun l’an dernier) et pourtant personne n’en déduit que la Liga est une compétition surcotée.

Un marathon à deux vitesses

Et puis tout le monde l’aura noté, les jupes plus courtes, les regards plus aguicheurs, moins de monde sur le périph’ : oui, c’est l’été. Et en football aussi, la période est particulière. Prenez Arsenal et son équipe de jeunes jouvenceaux. Frustrés de titres, remplis de sève, les Gunners démarrent souvent pied au plancher et profitent des premières semaines de compétition pour démonter à tour de bras. Souvenez-vous l’an passé, Everton s’était fait désossé devant son public (1-6) dès la première journée. Les explications sont multiples. Les gros sont souvent prêts très vite car depuis bientôt une décennie, le marathon anglais ne pardonne guère un quelconque retard à l’allumage. Mais pour le reste, l’histoire est un brin plus complexe. Régulièrement, les effectifs ne sont pas encore tout à fait calés, avec un mercato où l’on joue de plus en plus la montre jusqu’au 31 août en espérant faire baisser les prix. Et puis on l’a dit, la Premier League est un marathon, mais à deux vitesses. Il y a les gros qui ne doivent pas perdre de temps à démarrer et les autres qui doivent veiller à bien finir. Et pour cela, il s’agit aussi de ne pas se lancer à corps perdus dans des combats homériques d’entrée, joutes qui se paieront comptant un peu plus tard. D’où, sans doute, un certain renoncement quand les événements tournent mal et qui, du coup, virent à l’hémorragie.

Si, si, la Premier League est plus forte

Mais ces explications possibles ne doivent pas occulter une autre réalité : la Premier League est trop large. Les vingt clubs n’ont pas tous le niveau exigé par l’élite. Si le haut du classement a connu un léger resserrement avec un Big Four plus ouvert qu’il y a deux ans, la cave du Championnat ressemble de plus en plus à un sous-sol qui ne dit pas son nom. Auparavant, les quatre ou cinq gros étaient intouchables et tous les autres se battaient à armes plus ou moins égales. Désormais la tendance veut que les forces intermédiaires (Bolton, Sunderland, Blackburn, Birmingham…) paraissent elles aussi trop fortes aussi pour les nouveaux venus ou les équipes des bas-fonds. Si l’on met de côté la danse prise par un Aston Villa qui a la tête à l’envers (un coup j’avoine, un coup je me fais démonter) par Newcastle qui n’est pas un promu classique (puissance de feu digne d’une D1), ce n’est pas un hasard si les clubs martyrisés s’appellent Wigan (tout près de la relégation l’an dernier), West Bromwich Albion et Blackpool (promus). La Premier League est devenue si puissante dans son ensemble (alors qu’on l’a dit, le quatuor ne l’est pas forcément) que le Championship, pourtant loin d’être ridicule en terme de structures et de moyens financiers, ne fait plus le poids. Et ceux qui en sortent sont de plus en plus promis à l’abattoir une fois dans l’élite.

Mais on peut le parier, quand les grosses écuries retrouveront la Ligue des champions, que les petits commenceront à sentir l’odeur de la D2, les combats devraient recommencer à devenir plus féroces et moins prolifiques. Et on entendra les mêmes détracteurs du moment émettre de nouveau doutes : « C’est quoi ce championnat où l’on marque si peu ? Serait pas un peu surcotée la Premier League ?
 »
.

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