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Puel-Aulas : « Marche ou crève ! »

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Puel-Aulas : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Marche ou crève !<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Le score un peu étroit (2-0) de la victoire ne rend pas assez compte de l'éclatante démonstration lyonnaise contre Toulouse hier à Gerland. Un OL impressionnant qui par moments a renoué avec les années de gloire. Grâce aux joueurs et à un collectif retrouvés. Mais aussi grâce à la tenaille de fer Aulas-Puel. Explications...

Le précédent Alain Perrin

Jean-Michel Aulas ne parle jamais dans le vide, pour ne rien dire. Tout de suite
après le nullissime 3-0 encaissé par son club contre Schalke il s’en est pris d’abord à son équipe : « Pus qu’un problème de dirigeant ou d’entraîneur, je crois que c’est un problème de joueurs et certains d’entre eux doivent être à même de faire en sorte que l’équipe corrige le tir » . Traduction : le « dirigeant » , c’est lui-même, JMA, et « l’entraîneur » , c’est Puel… Signal fort en forme d’avertissement : les joueurs sont coupables ! Une fois de plus, depuis que le président avait maintenu son coach quelques semaines plus tôt, Aulas liait encore son sort solidairement à celui de son technicien… contre ses joueurs ! Le président et l’entraîneur prenaient dans l’étau des responsabilités une équipe qui s’imaginait peut-être que la solution à ses problèmes résidait dans le départ du coach. Niet ! Aulas a déjà donné avec Alain Perrin : en prêtant l’oreille aux récriminations des joueurs, Aulas avait viré celui qui avait pourtant décroché le doublé coupe-championnat 2008. Le boss de Lyon s’était juré qu’on ne l’y reprendrait plus.

Malgré les doutes et les interrogations du président au cœur de l’automne meurtrier où il a évidemment envisagé sérieusement de se séparer de son coach, Aulas lui a maintenu sa confiance. On le répète : quelque part, Aulas a été complètement bluffé par Puel. Dans la tourmente, il a vu Puel ne jamais paniquer, ne jamais perdre son sang-froid. Puel n’a jamais cédé face à la meute des journalistes qui lui prédisaient sa mise à mort prochaine. Mieux ! Puel ne s’en est jamais pris à ses joueurs, ne les a jamais accusés de quoi que ce soit, les défendant même (Makoun et Gomis, notamment). Mais surtout, Puel n’a jamais attaqué le club et son président pour sauver sa peau. Le respect absolu de “l’institution OL” avant tout : une sacrée leçon de courage administrée de façon indirecte par Puel à un Aulas qui, justement, perdait les pédales par moments (voir le pétage de plomb présidentiel après le sinistre 1-1 à Arles-Avignon).

Le précédent De Gaulle-Pompidou

Depuis, Aulas fait corps avec Puel, renvoyant l’équipe à ses responsabilités sur le terrain : marche ou crève ! « Vous gagnerez avec Puel ou vous perdrez avec Puel mais de toute façon ce sera lui et pas un autre ! C’est à prendre ou à laisser… » Quelque part on ne peut qu’apprécier que le fameux “pouvoir des joueurs” soit enfin barré par une attitude forte. Combien de présidents lâchent subitement leur entraîneur après trois défaites ? Combien de présidents sacrifient celui ou ceux qu’ils ont eux-mêmes choisis aux premiers sifflets des tribunes, aux premières colères du public ? A ce propos, on se souvient de l’attitude téméraire d’Aulas au micro, tentant de raisonner les Bad Gones à Gerland. Aulas “faisait face”, lui aussi : comme Puel “faisait face” aux journalistes qui se pourléchaient les babines à l’idée de le voir craquer. Le résultat : depuis le derby perdu à dom contre Sainté, Lyon gagne quasiment tous ses matchs en L1 et est passé de la 18ème à la 3ème place.

Au vu des derniers matchs, il semblerait que les “frondeurs” (Cris, Lisandro) soient rentrés dans le rang. Quand on les interroge sur leurs rapports avec Puel, tous deux ont les mêmes déclaration symétriques : « Nous avons de bons rapports professionnels avec le coach » . Doux euphémisme… Mais, bon, voilà : basta ! Pas besoin de s’aimer pour gagner : le boulot d’abord et on fera le point à la fin. On en est là : Aulas et Puel ont verrouillé le système. Pas d’échappatoires, pas de fausses excuses bidon : marche ou crève. On repense au Général de Gaulle en Mai 68 reprenant en main la situation désastreuse de l’Etat UDR (ancêtre de l’UMP). Un simple message radio avec des mots forts : « Je ne démissionnerai pas et Georges Pompidou reste Premier Ministre ! » De Gaulle avait lui aussi été bluffé par le sang-froid de son premier ministre, fidèle au poste et manœuvrier hors pair au cœur des “événements de Mai”. Par son allocution radio, le Général avait sifflé la fin de la récré, achevé le mouvement contestataire avant de triompher par les urnes aux législatives de juin 68…

La leçon de foot contre Toulouse

En guise de bilan intermédiaire de la longue reprise en main Aulas-Puel, quels enseignements majeurs tirer de ce match contre Toulouse ? Le sourire, déjà. Makoun, Lloris, Kallström, Lisandro, Bastos, Gomis… Les voir sourire après une action sublime, un but tout fait raté, un lob de fou (Kallström), un poteau qui sauve (Lloris), voilà un signe qui ne trompe pas. Lyon qui retrouve le sourire… Sinon, solidarité énorme : l’OL rejoue en bloc, un bloc plus homogène et une équipe qui n’est plus coupée en deux. Plus de densité devant et un meilleur repli défensif collectif. On oublie que le Téfécé est une équipe monolithique, hyper difficile à jouer, à bouger. Et pourtant, Lyon a réussi plusieurs fois à faire reculer ce bloc, à trouver des failles. En jeu long (Kallström sur Gomis qui plante le deuxième but), en une-deux (Gomis-Lisandro, Licha qui achève d’une superbe volée un peu trop enlevée), en jeu en triangle (Bastos-Lisandro-Kalltröm (le Suédois achève d’un missile sous la barre, but refusé pour un très léger hors-jeu).

On a aussi vu des remontées de balle ultra rapides à une touche de balle. Au fait qui se rappelle que l’OL avait déjà joué un gros match de C1 contre l’Hapoël mardi soir ? OK, quatre jours de récup mais deux gros matchs à enjeu quand même et dimanche, les Lyonnais avaient la caisse, attaquant de la première à la dernière minute… D’un point de vue tactique, Gomis en 9 et Lisandro sur le côté, ça fait des dégâts : il fallait oser, fallait y penser et surtout il fallait le faire accepter à “Licha”, qui se voit d’abord en pur attaquant axial. Puel a imposé ce changement à Lisandro, comme il a fait confiance à Gomis, devenu aujourd’hui un des héros de l’OL… après avoir été longtemps ruiné par les sifflets de Gerland. Là non plus Puel n’a pas cédé. Idem avec Makoun qui ré-émerge : Puel non plus ne l’avait pas lâché…

Un Lion blessé en vaut deux ?

Et demain ? Demain, c’est après la trêve. Lyon récupérera Gourcuff et Toulalan. Mais aussi Delgado et Ederson ! Puel va se retrouver dans la situation idéale que tout entraîneur recherche : l’émulation-concurrence au sein du groupe. Comme avec le PSG de Kombouaré… De la concurrence exacerbée à plusieurs postes, notamment au milieu : Kallström, Makoun, Gonalons, Gourcuff, Ederson, Pjanic, etc. On pourrait même imaginer que dans ce contexte ultra concurrentiel, Toul redescende dans l’axe défensif… Après tout, pourquoi pas ? Si la paire Cris-Toulalan offre de meilleures garanties qu’avec Lovren (bien en vue contre le TFC, ceci dit) et Diakahté, pourquoi s’en priver si on peut gagner un titre cette saison ? Et merde à Laurent Blanc qui n’envisage Toul qu’au milieu !…

De plus, comme Kombouaré au PSG, Puel dispose d’un calendrier alléchant : hormis la Coupe de la Ligue, Lyon est encore en course en L1, C1 et Coupe de France. Concurrence-émulation + calendrier à multiples compétitions, rien de tel pour booster un groupe. On s’inquiète à juste titre du tirage de C1, vendredi qui arrive, mais tout bien réfléchi, au vu de l’homogénéité collective retrouvée, à part le Barça (avec élimination assurée), l’OL est capable de faire mal. On verra bien vendredi… On verra surtout dimanche : Lyon se rend au Vélodrome pour y affronter l’OM. Ensuite l’OL finira 2010 le 22 décembre en accueillant l’AJA. OM et Auxerre : deux matchs tests qui donneront un aperçu plus précis de sa force retrouvée ou non. En tout cas, on ne peut pas s’empêcher de penser que les concurrents directs de l’OL ont peut-être commis l’erreur de ne pas avoir su profiter de la situation catastrophique lyonnaise au classement du début d’automne. L’OL est à deux points du leader lillois. Puel souhaitait à tout prix que son équipe soit sur le podium avant la trêve : c’est fait. Qui se méfie assez d’un lion blessé mais pas mort ?…

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