Alors ? D'où vient le malaise ? Essentiellement dans la différence entre les deux mi-temps : une première parfaitement maîtrisée et une deuxième, vague, floue, superficielle, nonchalante. Comme contre le PSG, mercredi soir... En première période, tout le bon côté d'un OL qui renoue depuis quelque temps avec ses fondamentaux : bloc plus haut, plus resserré, agressivité à la récupération, resserrement entre les lignes, plus de densité dans les trente derniers mètres adverses (Gomis n'est pas trop isolé). Plus intéressant : un jeu long, souvent dans le dos des défenseurs sochaliens, terriblement gênés. A la réception, Bastos et Briand, très vifs et volontaires, ou bien Gomis dans l'axe, hélas, trop souvent pris au hors-jeu. Ce jeu long est servi par Gourcuff, Kallstrom, Gonalons, et même Diakhaté et Lloris ! Pressing agressif poursuivi par des attaques construites et classiques et un jeu long qui finit de désorganiser l'adversaire. Résultat : Sochaux ne vit pas, complètement pris à la gorge. Juste une action doubienne dangereuse à la 30ème, quand Boudebouz achève un raid magistral sur une frappe à ras du poteau que Lloris détourne d'une manchette miraculeuse dont il a le secret. Pas le temps de gamberger : contre-attaque avec Gomis, Gourcuff lance Bastos, qui s'échappe et pénètre dans la surface où il fusille le jeune Cros à ras de terre, ras du poteau : 1-0...
Lyon chanceux ? Oui et non, vu la domination et quelques actions dangereuses (dont Gourcuff 15ème). Et puis si Lyon possède l'un des meilleurs gardiens du monde, qui peut l'en blâmer ? Ce n'est pas de « chance » ou de « manque de chance » dont on va parler en deuxième mi-temps, mais plutôt de relâchement coupable. Bastos, touché et sorti à la 40ème (remplacé par Lacazette), manquera dans le jeu lyonnais. Mais c'est l'attitude idiote, le cul entre deux chaises (attaquer encore pour marquer un deuxième but ou bien gérer ?), qui va voir Lyon subir bêtement un Sochaux repêché du néant. Avec l'entrée en jeu du très bon Butin au milieu à la 46ème, les Jaunes vont s'enhardir. Première banderille avec Ideye qui place une bonne frappe vicieuse que Loris repousse (50ème) puis égalisation logique, plus tard, toujours du même Ideye à la 66ème : 1-1... Du pur remake ultra stupide de OL-VA (1-1) du début de saison. Remarque : Kallström en latéral gauche est catastrophique, trop souvent baladé par Boudebouz. Autant faire jouer Réveillère à gauche et mettre Gassama à droite. Ou bien Lovren d'entrée à gauche, comme il sera effectué par Puel à la 78ème... Heureusement, là encore, pas le temps de gamberger : Lacazette redonnera l'avantage aux siens sur une action pleine de rage et de puissance : tir repoussé à suivre et frappe dans la lucarne aux dix mètres (69ème) : 2-1, score final. « Score final » parce que ce Sochaux n'est pas assez costaud pour renverser des montagnes : malgré quelques offensives bien articulées, Lloris ne sera plus vraiment inquiété.
Que dire ? Déjà, que l'OL offre toujours un double-visage qui le fait passer alternativement de bonne équipe intraitable à équipe de milieu de tableau. Ce qui n'est plus le cas vu que les Gones sont provisoirement 8èmes avec 15 points, soit à 6 unités seulement du surprenant leader brestois (OM-Rennes a été reporté pour cause d'intempéries). Donc Lyon est toujours dans le flou et même dans ses temps forts a manqué de vitesse, de percussion. Mais le « léger mieux » est bien là. C'est tout ce qu'on peut dire pour aujourd'hui. Rappel : beaucoup de jeunes, côté lyonnais, ce soir. Gonalons et Grenier étaient titulaires : OK pour le premier et « encourageant » pour le second. Lacazette a marqué son premier but en pro. Pied est entré à la 72ème à la place de Gomis ( « moyen » ?) et Lovren à la 78ème. Toute cette jeunesse résume aussi l'OL 2010-2011 : des bons jeunes talents, mais pas des « super » talents. Qui pourra le reprocher à Puel, qui prend l'initiative d'exposer et donner leur chance aux « produits maison » ? Qui pourra reprocher aussi à Puel la nonchalance des joueurs en deuxième mi-temps ? On est loin du groupe autogéré et killer du Lyon des années Juninho : en quoi Puel est-il responsable de ce manque d'engagement des joueurs d'aujourd'hui ? Mais on objectera aussi à Puel que son équipe est incapable de faire tourner tranquille à 2-1 face à de jeunes Sochaliens désordonnés mais en mesure de récupérer la chique trop facilement... Lyon est toujours convalescent.
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