L'Alexandre Letellier du PSG
Non, Marcin Bulka n’est pas devenu en une séance de tirs au but meilleur que Gianluigi Donnarumma ou que Keylor Navas. Mais lorsqu'il débarque en 2019 dans la capitale en provenance de Chelsea, le portier polonais alors âgé de 19 ans ne s’attendait probablement pas à être titulaire, mais au moins d’avoir sa chance de temps en temps en coupe ou dans un avenir proche. Sauf que celle-ci ne s'est jamais préentée. Ou presque. Il y a bien eu ce match du 30 août 2019 où, en raison d’un départ d'Alphonse Areola, Marcin Bulka avait été titularisé à Metz en Ligue 1 (victoire 2-0 du PSG). Et un autre en septembre 2020 où une hécatombe lui avait permis de jouer à Lens, qui s’était imposé 1-0 grâce à un but d'Ignatius Ganago après une mauvaise relance du Polonais. Pour le reste, il y a eu un premier prêt à Carthagène en D2 espagnole, puis un autre à Châteauroux où il a connu la descente en National. Histoire de gagner un peu de temps de jeu, puisque Paris ne pouvait lui proposer que l’occasion de prendre des frappes de Kylian Mbappé, Neymar et Di María pendant l’échauffement avant de filer s’installer en tribunes pour laisser place à Keylor Navas sur le terrain et Sergio Rico sur le banc. Soit ce que fait désormais Alexandre Letellier à Paris. Finalement, c’est avec le maillot de l’OGC Nice que Marcin Bulka a foulé pour la première fois la pelouse du Parc des Princes dans la peau d’un titulaire.

Une histoire d'ex
À Nice, Marcin Bulka n’a pas forcément augmenté son temps de jeu puisqu'il n'avait jusque-là disputé qu’une rencontre : un troisième tour de Coupe de France contre Cholet (1-0). Et à écouter Christophe Galtier en conférence de presse, la présence sur le terrain du Polonais ce lundi soir n’est pas qu’une question de compétition puisqu'il ne lui a pas promis une titularisation en Coupe de France, mais plutôt un pari sur l’avenir : « J’avais besoin de voir Marcin dans un match avec un adversaire plus important que Cholet. Il y a une seule raison à ma décision, c’est le fait que Marcin a eu la Covid et pas Walter Benítez. Et vu qu’il peut y être confronté, je voulais que Marcin ait des repères s’il devait entrer en championnat. » L’ancien coach du LOSC a ensuite salué son entraîneur des gardiens Nicolas Dehon, passé lui aussi par le Paris Saint-Germain.
Un hommage, très vite suivi d’un second, puisque Marcin Bulka, venu en conférence de presse, a, lui aussi, donné du mérite à son entraîneur dans un français presque parfait : « On a analysé les tireurs. J’ai écouté Nico. Je l’écoute à chaque fois. Après, c’est moi sur le terrain qui prends la décision, mais ça aurait été encore plus difficile sans lui. » Homme du match, Bulka a ensuite reconnu qu’il y avait « plus d’émotions car c’était à Paris » et qu’il « voulait absolument jouer ce match » tout en écartant d'un revers de ses grandes paluches les questions sur son avenir, puisque Nice possède une option d'achat à l'issue de son prêt. Une chose est sûre, Marcin Bulka va probablement avoir l’occasion de jouer face à l’Olympique de Marseille en quarts de finale où il pourra encore profiter du mur Dante-Todibo pour passer une soirée tranquille. À moins que Christophe Galtier ne le fasse entrer seulement pour les tirs au but.
Par Steven Oliveira, au Parc des Princes
Vous avez relevé une coquille ou une inexactitude dans ce papier ? Proposez une correction à nos secrétaires de rédaction.