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Pourquoi Quevilly va gagner la Coupe de France ?
Ce samedi, les amateurs de Quevilly dispute la finale de Coupe au Stade de France, face à Lyon. Un exploit pour les jaunards venus de National, qui ont déjà tapé deux clubs de Ligue1. La France aime les dictons, alors « jamais deux sans trois », et Quevilly soulèvera la Coupe de France. Tout sauf un hasard, y’a au moins 15 raisons d’y croire.
1- Parce que Quevilly a déjà joué une finale : En 1927, les Normands jouent et perdent une finale de Coupe de France contre l’OM (0-3). Ça tombe bien, Quevilly vient de zigouiller les Phocéens en quart de finale cette année (3-2). Donc ils n’ont plus rien à craindre, l’histoire leur donne raison.
2- Parce qu’un club amateur l’a déjà perdue : Première année du siècle, le petit poucet s’appelle Calais. Comme Quevilly il joue en jaune, comme Quevilly il torpille deux clubs de Ligue 1 en quart et en demi-finale (Strasbourg, et Bordeaux). Mais le petit poucet perd en finale, larme à l’œil, le capitaine calaisien est invité par Mickaël Landreau à venir soulever le trophée avec lui en guise de récompense. L’heure de la revanche a sonné, cette fois c’est Cris qui sera invité à venir soulever le trophée avec le vainqueur : sous l’œil dépité de Jean-Michel Aulas.
3- Parce que c’est le vrai vainqueur des élections: Entre « Le changement, c’est maintenant » de François Hollande, et « La France forte » de Nicolas Sarkozy, il y a Quevilly. Le petit poucet qui vient faire chier les gros, comme un fantasme à la Mélenchon.
4- Parce que la France n’aime pas le football pro : le Français moyen voit d’un très mauvais œil les salaires hors-norme des footballeurs. Bah ouais, c’est la crise. Alors le Français moyen apprécie le parcours d’un petit club, qui vient battre des équipes pros et leur rappeler les vraies valeurs du sport. Toujours bandant de voir des jardiniers, maçons ou plombiers tabasser des millionnaires. Alors il y aura 66 millions de personne derrière Quevilly samedi. Consciemment, ou pas.
5- Parce que ça fera vendre des journaux : Comment relancer le pouvoir d’achat ? Comment relancer l’intérêt pour la presse papier ? Suffit d’un exploit. Les Bleus avaient permis la vente de plus de 1,6 millions d’exemplaires de L’Equipe le lendemain de leur victoire en Coupe du Monde 1998. Bon, si Quevilly n’en vendra pas tant, s’attendre à des titres chocs, du genre : « Fantastique » , « Incroyable » , « L’exploit » … Et bim, succès assuré dans les kiosques. Par contre si Lyon gagne, le plan tombe à l’eau…
6- Parce que ça ne sera jamais la Ligue des Champions : Comme tout le monde tu as vu les demi-finales de la Ligue des champions, comme tout le monde tu as pu kiffer le niveau, les buts, le suspens, les tirs aux buts, Christian Jean-Pierre. Et boum tu redescends sur terre, OL-Quevilly. Juste pour ça Quevilly mérite de remporter la coupe de France. À défaut d’être spectaculaire, ça sera drôle.
7- Parce que la Normandie : La dernière fois que la Normandie a remporté une Coupe de France, c’était avec le Havre en 1959. Une éternité. L’humiliation a assez duré, les Normands de Quevilly ont l’obligation de rentrer avec la coupe, pour redonner de la fierté à toute une région. La seule ligne à leur palmarès ? Malika Ménard, Miss France 2010. Sa beauté ne remplacera jamais le « charme » de la Coupe de France, jamais.
8- Parce que Zanké Diarra : L’OM a battu l’OL en finale de Coupe de la Ligue, avec Alou Diarra en milieu défensif. Quevilly battra l’OL en finale de Coupe de France, avec Zanké Diarra, frère de, en milieu défensif encore. Tellement limpide.
9- Parce qu’Alain Perrin : Le dernier entraineur à avoir remporté un titre avec l’Olympique Lyonnais s’appelle Alain Perrin, même deux en une saison, en 2008. Historiquement c’est le seul entraineur à avoir réalisé le doublé Coupe/Championnat du coté de Lyon. Manque de pot, sa tronche ne revenait à personne, ni aux dirigeants, ni aux joueurs. Mais depuis sa liquidation, rien, nada, pas un seul titre. Et si la malédiction Perrin perdurait…
10- Parce que l’OL n’aime pas le jaune : Cette saison, Lyon a du mal le jaune. Premièrement, c’est la seule équipe à perdre à Sochaux, alors que les Doubistes sont au cœur d’une série noire. Et puis Nicosie…
11- Parce que Gravelaine : L’ancien joueur a toujours aimé les petites équipes, jusqu’à ne pas en dormir la nuit. Parce qu’il a toujours soutenu Quevilly dans cette campagne, aussi. Et surtout, parce que Xavier va quitter France Télé, et commentera son dernier match. Alors pour son jubilé, sûr que Quevilly…
12- Parce Quevilly ira à New-York: Le règlement de la LFP ne prévoit pas qu’une équipe amateur puisse disputer le Trophée des Champions. Alors quand Quevilly gagnera, il y aura une telle poussée populaire que cette règle sera abolie à jamais. Mais bon au fond, c’est vrai que penser qu’un club amateur puisse gagner une coupe nationale dans un pays « majeur » du football peut paraître insensé. Mais c’est ça, la France. Ou comment prendre conscience de la faiblesse du football d’un pays, au-delà de l’exploit.
13- Parce que Lyon va se faire dessus : défait en finale de Coupe de la Ligue par un OM nullissime qui restait sur 12 revers consécutifs, Lyon peut tout à fait perdre contre un amateur. Nul doute que ça trottera dans les têtes, de quoi déstabiliser tout un collectif sous pression. Et en plus, si l’OL perd, c’est toute une saison qui sera foutue : pas de titre et pas de Ligue des Champions. Et à en croire l’entraineur adjoint, Gerald Baticle, l’OL part confiant : « Contre Quevilly, ça sera du 50-50 » .
14- Parce que Jean-Michel Aulas : Au coup de sifflet final, au lieu de passer un savon à Cris qui vient de mettre une tête plongeante dans ses propres filets et de s’incliner devant la supériorité des amateurs, le président s’en prendra à l’arbitre, à la pelouse, aux arrêts de jeux, aux vestiaires, au chauffeur de bus, à France Télévisons. Bref, Aulas.
14bis – Parce que Jean-Michel Aulas : Le président de Lyon attend tellement de ce titre pour avoir l’occasion de l’ouvrir qu’il ne gagnera rien du tout. Mais rassurez-vous, il l’ouvrira quand même.
15- Parce que c’est une belle histoire : Il était une fois une petite équipe, faites de bonhommes du peuple, venus contrarier les stars de leur discipline, et tutoyer les sommets. Après avoir vaincu deux cadors de l’élite, ils affrontèrent, dans un dernier duel, une vieille gloire déprimée… qu’ils battaient au bout d’une nuit printanière avec un but d’un Brésilien chauve dans les arrêts de jeux. Et ils vécurent heureux, en soulevant un trophée.
Par Rachid Laireche et Alexandre Pauwels