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Pourquoi le Genoa va battre le Milan
Transporté par sa première victoire face à la Juve depuis quatre ans, le Milan se rend à Gênes le torse bombé et prêt à cueillir les trois points. Pas de pot pour les Rossoneri, le Genoa va balayer sans sourciller leurs espoirs de victoire. Voilà pourquoi.
Parce que Nicolas Burdisso est un formidable leader de défense
Trente-cinq piges, quarante-neuf sélections en équipe d’Argentine, quatorze ans de Serie A, quatre titres de champion d’Italie. Nicolas Burdisso est ce qu’on appelle un taulier. Titulaire inamovible de la défense du Genoa depuis deux saisons, l’Argentin, brassard de capitaine au bras, commande sans fléchir le 3-4-3 du Griffon, un mur de corps et de pieds particulièrement difficile à franchir cette saison : avec seulement sept buts encaissés en neuf matchs, le Genoa est actuellement la deuxième meilleure défense de la Serie A. Et comme Burdisso est un ancien de l’Inter, le club avec lequel il a copieusement garni son armoire à trophées, on l’imagine bien se délecter de piéger Carlos Bacca et les attaquants milanais tout le long du match.
Parce que le Genoa sait battre le Milan
Le Genoa a gagné trois de ses quatre derniers matchs face au Milan en Serie A. Contre les Lombards, le Griffon sait y faire. Gagner salement, comme sur un coup franc moisi de Džemaili la saison dernière, où en y mettant les formes, comme en avril 2015, où les Rossoblùgiflent les Milanais à San Siro trois buts à un. Et cette année, les Rossoneri ne pourront pas compter sur Philippe Mexès pour sauver l’honneur.
Parce que les Génois vont vouloir battre Montella, le traître sampdoriano
C’est une vieille histoire, que beaucoup ont oublié, mais sûrement pas les tifosidu Genoa. En 1995-1996, un petit Napolitain d’1 mètre 72 débarque à Gênes, qui galère alors à s’extirper du marasme de la Serie B. Un inconnu qui arrive tout droit de la Serie C1. Son nom ? Vincenzo Montella. Le temps d’une saison, les buts de l’Aeroplanino, qui marquera à vingt et une reprises en championnat, enchantent les supporters des Rossoblù et impressionnent les observateurs. Il devient vite évident que le talent du petit Italien est trop grand pour la Serie B.
Seulement, le buteur est vendu au rival éternel de la Sampdoria. Où il devient rapidement une icône, y plantant plus de cinquante pions de 1996 à 1999, y fait son retour en prêt de la Roma en 2007 avant même d’entraîner les Blucerchiatilors de la saison 2015-2016. Pour le Griffon, la coupe est donc pleine. Le temps est venu de faire payer Montella, l’homme qui l’a délaissé pour jouir des charmes de sa sœur.
Parce que Giovanni Simeone
À la veille du match contre l’AC Milan, Giovanni Simeone, du haut de ses vingt et un printemps, se fait du souci. Marquer des buts contre Bologne et Pescara, c’est une chose. En inscrire au grand AC Milan, c’en est une autre. Du coup, le petit Giovanni se décide à appeler papa Diego. Qui lui raconte une belle histoire avant d’aller faire dodo : « Il y a bien longtemps, dans une Serie A lointaine, très lointaine, l’Inter de papa se dressait face au méchant AC Milan à San Siro. Les coéquipiers de papa, poussaient, poussaient, mais les vilains Milanais, dirigés par un homme sans cœur nommé Fabio Capello, tenaient inlassablement. Puis papa est arrivé et a mis un coup de boule magistral sur corner. L’ami de papa, Ronaldo, a doublé la mise avant que papounet ne termine le travail d’une chevauchée magistrale. Et les méchants Rossoneri ont perdu 3-0. » Rassuré, le petit Giovanni s’endort comme un bébé. Et claque sans complexe un doublé contre les Milanais le lendemain. Exactement comme papa.
Parce que Serge Gakpé va se rappeler qu’il peut marquer des buts de fou
25 octobre 2016, 9h du matin. Serge Gakpé grommelle, tâtonne sur sa table de nuit et éteint son réveil. Serge vient de faire un drôle de rêve. Un rêve où, insouciant, il expédiait une frappe en pleine lucarne, comme ça, d’instinct. Puis l’ancien Nantais enfile ses chaussettes et se rend au stade Luigi-Ferraris pour affronter le Milan. Entré en jeu à la 80e minute alors que le score est de 0-0, Serge contrôle aux 20 mètres et envoie une patate dans la lulu de Donnarumma. Les tifosi rossoblù explosent, et Serge est porté en triomphe par ses partenaires. Puis Serge a comme un flash en rouge et blanc. Le but dont il a rêvé la nuit dernière, photocopie quasi exacte de celui qu’il vient de marquer face aux Rossoneri, c’était un souvenir. Celui d’un missile qu’il avait envoyé dans les filets de Tony Sylva, un beau soir de novembre 2006.
Parce que M’Baye Niang est bizarrement beaucoup trop sage depuis le début de la saison
Huit matchs, trois buts, dont une pépite du gauche face au Chievo il y a deux semaines. Sportivement, tout va bien pour M’Baye Niang, qui semble enfin s’épanouir sur le pré avec l’AC Milan. Et en dehors, RAS. Pas de conduite sans permis, ni de délit de fuite, pas un mot plus haut que l’autre. Ah si, M’Baye dit avoir trouvé l’amour avec la belle Émilie Fiorelli. Bon. Tout ça est trop parfait, trop carré pour M’Baye. Qui, à quelques heures du match contre le Genoa, craque complètement en s’offrant un remake live de Fast and Furious 7 sur la route de Gênes, au volant d’une Ferrari 458 Spider tunée aux couleurs du Stade Malherbe de Caen. Confiscation de permis pour M’Baye et suspension temporaire de la part du Milan, qui doit composer sans l’ancien Montpelliérain face au Genoa. Sans leur ailier phare, les Lombards déjouent et s’inclinent sur un but de Goran Pandev à la 88e minute. Un ancien Interista, histoire d’enfoncer le clou bien profond.
Par Adrien Candau