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Pourquoi le FC Séville va revalider sa Ligue Europa ?

Par Robin Delorme, à Madrid
5 minutes
Pourquoi le FC Séville va revalider sa Ligue Europa ?

Tenant du titre de la C3, le FC Séville est toujours en course pour conserver son titre. Ce soir opposés à Villarreal, les Palanganas devront défendre leur couronne européenne. En un petit florilège des bonnes et mauvaises raisons, découvrez pourquoi ils festoieront le 27 mai prochain à Varsovie.


Parce qu’Unai Emery n’a gagné que cela

Un costard élégant, des cheveux soignés, une attitude de gentleman et, surtout, des idées bien articulées. Unai Emery a tout du grand entraîneur, sauf le palmarès. Dans son armoire à trophées, au milieu d’un amas de poussière, trône en solitaire la Ligue Europa glanée l’an dernier face à Benfica. Même lors de ses épopées fantastiques avec les modestes Lorca et Almería, le Basque aux huit noms – véridique ! – n’a connu aucune première place. Âgé désormais de 43 printemps, il espère d’autres breloques. Et vite. Ses ouailles ne le savent que trop bien, leur chef de meute mérite plus que des places d’honneur et le cirage de pompes des gratte-papiers. Éliminé surprise de la Copa del Rey par l’Espanyol, distancé dans la course à la Liga malgré une phase aller historique, le FC Séville place désormais tous ses espoirs dans la C3. Une compétition qui sied à merveille à un effectif qui a gagné en qualité et en quantité depuis l’été dernier. Parmi les 16 équipes encore en course, les Palanganas peuvent clairement se positionner en favoris pour une deuxième édition consécutive. Et Unai Emery espérer glaner une deuxième médaille dorée.


Parce que Séville veut sa revanche face au Real Madrid

Le football espagnol en avait fait sa fierté de début de saison. Real Madrid, auréolé de sa Décima, et FC Séville, vainqueur de sa troisième C3, se retrouvaient pour la Supercoupe d’Europe de Cardiff. De match, il n’y a pourtant pas eu. Ramenée à l’état de sparring-partner en une mi-temps, la défense andalouse a craqué sur deux coups de boutoir de Cristiano Ronaldo. L’heure de la revanche en terre européenne a donc sonné. Mais elle devra attendre la saison prochaine, et pas sûre qu’elle se fasse en Ligue des champions, Valence devançant la bande à Emery en Liga. Du coup, la seule option possible reste ce rendez-vous entre gagnants de Ligue des champions et de Ligue Europa. Programmée à Tbilissi, en Géorgie, cette finale pourra compter sur des milliers de supporters rouge et blanc. Bah oui, entre le drapeau géorgien et le fanion sévillan, un même goût pour les couleurs rojiblancos se dégage. Guiorgui Margvelachvili, président de cet État du Caucase, aurait déjà prévu un défilé en cas de succès.


Parce que Gameiro a encore envie de marquer des penaltys

« Je n’ai pensé à rien, seulement à tirer fort. » À défaut d’être intéressante, l’explication de Kevin Gameiro a le mérite d’être franche. Auteur du penalty décisif face au Benfica lors de la soirée turinoise, le Français a fait se lever comme un seul homme les aficionados sévillans. En soi, une belle éclaircie dans son parcours en demi-teinte dans la capitale andalouse. Rarement mauvais – 30 pions en un an et demi –, mais rarement titulaire – la faute à un Bacca monstrueux –, il ne profite que des miettes laissées par le Colombien. Pour autant, il garde la main dans le secteur des penaltys. Preuve en a été donnée ce samedi, lorsque le natif de Senlis s’est chargé de transformer la peine maximale en but sur la pelouse du Riazor. Quelques semaines plus tôt, il avait récidivé à Anoeta. Les Coupes et leurs potentiels séances de tirs au but lui offrent de réjouissantes perspectives. La Ligue Europa édition 2014/15 permettra donc à Kevin de faire trembler les filets dans son exercice fétiche. Et puis, sérieusement, on image mal la Desch ne pas être devant son écran plasma le 27 mai prochain. Lorsque Kevin ne pensera à rien.


Parce que le drapeau polonais est rouge et blanc, comme les Palanganas

Après la douceur turinoise, la finale de la Ligue Europa se délocalise cette saison à Varsovie. Hôte du match d’ouverture du dernier Euro, le Stade national de Varsovie a tout, ou presque, du Sánchez-Pizjuán de l’Est. Déjà, toute la façade de l’enceinte est parée de rouge et de blanc. Mieux, quelques milliers de drapeaux aux mêmes couleurs seront postés aux quatre coins de la capitale polonaise. Pratique, la bannière polonaise est en osmose avec la tunique du FC Séville, elle aussi rouge et blanche. L’histoire du maillot des Palanganas remonte à 1913, lorsque pour l’inauguration de l’estadio El Mercantil, deux équipes de ce même club avaient porté des camisetas rouges et des camisetas blanches. Un siècle plus tard, c’est donc sur l’État qui a fait de ces couleurs son drapeau que le FC Séville trône une nouvelle fois sur le toit de la petite Europe. Forcément, c’est Grzegorz Krychowiak qui soulève le trophée, lui qui est né à Gryfice. Ce qui serait con, ce serait d’affronter l’Olympiakos. Ou le PSV Eindhoven. Ou Feyenoord.


Parce qu’à Séville, on sait faire la fiesta

De gueules de bois d’Erasmus, la cuite qui a suivi le titre européen de mai dernier figure dans le gratin des nuits sévillanes. Une fiesta monumentale qui s’est déroulée sur plusieurs jours et sous un soleil des plus andalous. La bière a coulé à flots, les bars se sont remplis, les faciès ont rougi. Bref, le temps de quelques jours, la ville de Séville s’est transformée en capitale espagnole de la fête – enfin, sauf pour les supporters du Betis. Une petite semaine qui a permis à l’économie locale de se redresser et à la mairie de respirer. Aujourd’hui, la ville se verrait donc bien rempiler pour une nouvelle édition. Dans les coursives de l’hôtel de ville, on pense même à déplacer la fameuse Feria de Abril en mai… Un optimisme ambiant qui a même conquis les cœurs et les corps des étudiants étrangers présents l’an dernier, qui ont prolongé leur bail d’une année supplémentaire. Souvent mal considérée, la Ligue Europa se sent chérie à Séville et verrait d’un mauvais œil un déménagement sous des cieux moins hospitaliers. Guingamp et les Côtes d’Armor mis à part, ce ne sera certainement pas la France.

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Par Robin Delorme, à Madrid

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