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Porto face au dernier boss
Ce soir, le FC Porto inaugure le début de sa vie sans Falcao face au champion d'Europe en titre. Rendez-vous de luxe, entre les deux formations les plus impressionnantes du continent. Une chose est d'ores-et-déjà certaine : il s'agit là de bien plus qu'une simple rencontre de prestige.
Les chiffrent ne mentent jamais. Qu’on le veuille ou non, sur l’année 2011, Porto est la meilleure équipe du monde. Quoi ? Et le Barça alors ? On y vient. Si l’on s’en tient aux coupes empilées dans la vitrine depuis le début de l’année solaire, Porto fait la nique au grand Barça de Messi. Quatre trophées : l’Europa League, le championnat, la Coupe et la Supercoupe du Portugal pour les Portistes. Trois, « seulement », pour les Blaugrana (championnat, Ligue des Champions, Supercoupe d’Espagne). D’accord. Et les victoires ? Là aussi, Porto a le dessus. Les statistiques disent qu’en matches officiels, les Azuis e Brancos vantent un pourcentage de victoires de 83% (29 succès en 35 matches). Beaucoup mieux, donc, que le Barça, qui est à 68% (26 victoires en 38 rencontres). D’accord. C’est bien beau tout ça. Mais des dents grincent déjà. « Le championnat portugais n’est pas le championnat espagnol » , à droite. « L’Europa League n’est pas la Ligue des Champions » , à gauche. Mais Porto en a assez d’entendre ça. Assez d’entendre que eux gagnent des sous-compétitions. Cette saison, ils vont avoir le moyen de mettre tout le monde d’accord, en étant directement confrontés aux grands d’Europe. A commencer par ce soir. A commencer par les martiens du Barça.
Une histoire d’entraîneurs
Parfois, l’histoire joue de drôles de tours. Mai 2004. Le FC Porto remporte la Ligue des Champions pour la deuxième fois de son histoire. A sa tête, un certain Jose Mourinho, un jeune coach qui a fait ses armes d’entraîneur au FC Barcelone, aux cotés de Bobby Robson et de Luis Van Gaal. Sept années plus tard, Mourinho est devenu le Mou, l’ennemi public numéro 1 du clan Barça. Avec Chelsea, l’Inter Milan et surtout le Real Madrid, l’entraîneur portugais s’est toujours débrouillé pour se retrouver sur la route des Catalans. Ce soir, il ne sera pas là. Mais c’est tout comme. Ce FC Porto, c’est un peu un morceau de lui. Pourquoi ? Parce qu’après le special One, il y a Andre Villas-Boas, son ancien adjoint, le special Two. Et maintenant, sur le banc du FC Porto, Vitor Pereira, peut-être le futur special Three. De jeunes entraîneurs talentueux, et une seule philosophie pour le club portiste : celle de découverte de talents. Aussi bien sur le banc, que sur la pelouse.
Dernier exemple en date, celui de Falcao. Le Colombien, acheté une misère il y a deux saisons, vient d’être revendu pour la coquète somme de 40 millions d’euros. Alors, un seul être vous manque, et tout est chamboulé? Au niveau des supporters, peut-être. Car eux pleurent le départ de leur buteur. Un transfert que tout le monde redoutait. Mais auquel personne, au fond, ne croyait vraiment. Néanmoins, leur chagrin pourrait être de courte durée, car ils savent que dans quelques mois, les émissaires du club dénicheront une nouvelle pépite. Celle-ci est peut-être même déjà au club, en la personne du jeune Kleber, arrivé cet été du Brésil pour 5 millions d’euros. Avec lui, et d’autres petits nouveaux (Iturbe, Alex Sandro, Mangala), l’invincible Porto va devoir écrire un nouveau chapitre, dont la première page s’écrit face à un adversaire qui n’a actuellement pas d’égal.
Hulk défie les super-héros
Le FC Barcelone. Une armada qui vient, tour à tour, de battre le Real Madrid et de mettre une fessée au Napoli en amical. Alors, invincible, ce Barça ? Pas pour tous. « Le Barça est une grande équipe, mais elle n’est pas imbattable » assure l’ancien monégasque Costinha au quotidien O Jogo. En 2004, lui était là, pour le sacre de Porto en Ligue des Champions. Alors, il ose comparer. « Quand nous avons gagné la Ligue des Champions, nous avons changé beaucoup de joueurs, ce qui a chamboulé l’équipe. Là, l’équipe de Porto est la même que celle de l’an dernier, hormis le départ de Falcao » étaye-t-il. Le Porto nouveau cru serait donc au-dessus de celui du Mou. A voir. Ce qui est déjà tout vu, c’est que les promesses d’une grande saison sont là. En dépit du départ de Villas-Boas parti pour 15 millions à Chelsea, Porto est reparti sur les mêmes bases. Vitor Pereira a remplacé le coach roux, mais visiblement, rien n’a changé. Le nouvel entraîneur a parfaitement assimilé le travail de son prédécesseur la saison dernière. La preuve? La formation lusitanienne vient d’enchaîner trois victoires lors des trois premiers matches officiels de la saison. Efficace.
Si Falcao ne régalera plus les foules, Hulk, lui, répond déjà présent. Le buteur avec son cul en arrière a déjà planté trois pions lors des deux premiers tours de Liga Sagres. Une jolie perf’, qui a même fini par convaincre Mano Menezes de le rappeler en équipe nationale du Brésil. Voilà de quoi le motiver doublement pour le choc de ce soir. « Nous sommes très motivés à l’idée de jouer face à l’une des meilleures équipes du monde. Cette rencontre de Supercoupe d’Europe est l’occasion pour nous de démontrer la qualité de notre équipe. On va affronter les champions d’Europe en titre et notre objectif est évidemment de gagner ce match » affirme-t-il dans les colonnes d’A Bola. Hulk et ses potes l’ont bien compris. Cette Supercoupe d’Europe n’est pas qu’un match de prestige. C’est également l’occasion de prouver que non, le Real Madrid du Mou n’est pas le seul anti-Barça.
Eric Maggiori
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