- C3
- Porto/Spartak
Porto en pleine lumière
Quatre jours après avoir conquis la Liga à la Luz, le FC Porto s'attaque au Spartak. Avec le costard de favori en Ligue Europa.
« Quand on gagne une fois, on veut gagner plus. Nous vivons le titre d’une façon spéciale, par le lieu où il a été conquis. Maintenant, nous voulons répéter l’histoire de 2002/03, pas à pas. La soif de vaincre est présente chez ces joueurs » . André Villas-Boas déroule. Comme son FC Porto. A quelques heures d‘accueillir le Spartak Moscou en quart-de-finale aller de Ligue Europa, l’entraîneur de 33 ans rêve d’imiter le Porto de son maître, José Mourinho : remporter la « petite » Coupe d’Europe après la Liga. Tout ça, en une saison. Dimanche dernier, AVB éteignait la Luz. Le troisième plus jeune technicien champion de l’histoire du foot guesh a carrément été choper la couronne dans le nid de Benfica (2-1). Le rival n’a pas kiffé et a plongé son stade dans le noir aux moments des festivités avant d’allumer l’arrosage automatique. Les Dragons mouillent. « Nous ne pouvons pas vivre de l’euphorie de la célébration du titre » , essaie de calmer Villas-Boas.
Porto a la côte
Mais ses stats font flipper. Porto possède la meilleure défense du continent en championnat, le taux de réussite le plus important (95%, avec 23 victoires et deux nuls), l’équipe avec le plus de succès en Ligue Europa (8), Falcao – le deuxième meilleur buteur de la compétition… Du coup, les bookmakers en ont fait leur préféré. Leur côté est à 2,45, devant Villarreal à 3,00. Mais ça, l’ex-protégé du Mou s’en tape : « Ça me laisse complètement indifférent. De nombreuses grandes équipes sont déjà tombées. De favorites, elles sont devenues éliminées. Les prévisions ne servent à rien. Le plus important c’est d’arriver en finale et de la gagner » . Son incroyable Hulk l’annonce : « On veut gagner la Ligue Europa » .
Karpin « inquiet »
Et même Valeri Karpin, en est convaincu, « Porto est favori » . L’entraîneur moscovite a assisté au sacré portiste à Lisbonne. Et l’espion russe a tremblé pour rédiger son rapport : « Je connaissais la réputation du FC Porto mais je ne l’avais jamais vu en vrai. Faire ce qu’ils ont fait chez leur plus grand rival est ce qui m’a le plus impressionné. De ce que j’ai vu, je dois être très inquiet parce que le football c’est principalement le moment, et le moment que traverse le FC Porto est impressionnant. Benfica avait sa fierté en jeu et il n’a rien pu faire pour empêcher Porto d’être champion dans son stade » . Et Karpin sait de quoi il parle. En 1999, il déplumait les Aigles en C3 avec le Celta : 7-0…
Au niveau des dernières perf, l’état de forme n’est pas le même entre les deux formations. Si Porto surfe sur une vague de 13 victoires de rang en championnat, le Spartak débute mal le sien. Deux défaites en trois matches mais Karpin positive : « Le fait d’avoir perdu peut être une bonne chose. Je pense que demain lorsque les joueurs vont pénétrer sur la pelouse, ils vont oublier ce qui est derrière et avoir la tête dans ce match » .
Ibson et le vin… de Porto
Ibson, lui, n’a pas oublié son passé. Et pour cause, il est un ex du Dragon. Entre 2004 et 2007, il a remporté quatre titres avec le FCP. Il raconte : « J’ai vécu des moments heureux dès mon arrivée à Porto mais il y a eu une changement de staff technique et j’ai perdu ma place. Je ne garde aucune souffrance par rapport à ça et je n’ai aucun sentiment de vengeance » . Pas d’amertume donc vis-à-vis des choix de Jesualdo – qui l’a poussé vers la sortie – mais plutôt un petit goût sucré de Porto. La veille du match, les journalistes russes se renseignent sur le vin local : « Tu as déjà goûté du vin de Porto ? » . Etonné, Ibson rétorque : « Je connais la boisson mais je n’en bois pas » . L’ex-joueur de Flamengo est toujours pote avec le gardien des Portugais, Hélton. Du coup, on le saoule toujours au pinard : « Vous avez parié une bouteille de Porto ? » . « Non, un dîner » , sourit-il. Le Spartak espère surtout ne pas déguster comme son rival du CSKA au tour précédent…
Nicolas Vilas
Par