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Pep, plus que jamais

Par Charles Alf Lafon
Pep, plus que jamais

Malgré une nouvelle facile Bundesliga, l'échec du Bayern face au Barça confirme que Pep n'a pas réussi à franchir le cap attendu, pas même à faire aussi bien qu'Heynckes. Tout simplement parce qu'il n'a jamais été embauché pour cela.

Après la défaite du Bayern 5-3 en cumulé face à Barcelone en demi-finale de Ligue des champions, le constat était facile à faire : Guardiola est une arnaque. Deux saisons de suite qu’il se fait ridiculiser sur la scène européenne par un monstre espagnol. Certes, il a encore pris une Bundesliga, mais c’est le moins que l’on puisse faire au Bayern. Au cours des 19 dernières années, chaque entraîneur – à l’exception de Jürgen Klinsmann – y est parvenu. On parle quand même d’un championnat où le second n’est que Wolfsburg, avec Bas Dost devant et Guilavogui au milieu, un machin monocéphale, surtout depuis que le BVB a implosé. Et puis Pep n’a pas récupéré une équipe de pingouins – les types sortaient d’un triplé sous Heynckes – et a eu toutes les recrues (ou presque) qu’il voulait pour adopter « son » style.

Fini l’ultra-efficacité, le rouleau-compresseur, la machine à courir, les Bundesfrappes, bonjour les passes en retrait, la possession à outrance, le handball. Une nouvelle volonté efficace contre les petites équipes, médiocre contre les gros. Il suffit de jeter un œil à son historique contre les clubs actuellement classés de la deuxième à la sixième place : Wolfsburg, Borussia Mönchengladbach, Bayer Leverkusen, Augsburg et Schalke. 10 matchs, 3 victoires, 3 nuls, 4 défaites, 10 buts inscrits, 12 encaissés. Des stats de perdant. Pire, contre le Real puis le Barça, il s’est suicidé avec sa ligne défensive bien trop haute, laissant Jérôme Boateng, pourtant pas un peintre, se ridiculiser à la face du monde. Alors merci, et auf wiedersehen.

Club majeur, à retaper

Sauf qu’une fois posé tout cela, on se rend compte que Guardiola a participé à six compétitions majeures à élimination directe en deux ans au Bayern, qu’il en a remporté trois et atteint les demies des trois autres, sorti aux pénos par Dortmund en DFB-Pokal (injuste vu le match et même la séance glissade) cette année et par les deux Espagnols en LDC. Bien sûr, il s’est planté contre eux, même s’il avait quelques circonstances atténuantes, surtout cette année, où il a dû faire sans Robben, Ribéry et Alaba, plus un demi-Javi Martínez et un Lahm pas tout à fait au point. Pep est resté digne dans la défaite à Munich, après une victoire douce amère 3-2 bien insuffisante. Lors de la conférence de presse d’après-match, il a pris une profonde inspiration avant de dire ce qu’il pensait vraiment de son équipe : « Nous ne savons toujours pas… à quel point ces joueurs sont bons. » À ce moment-là, on a su qu’il resterait au Bayern cet été, malgré les critiques. Parce que c’est un bâtisseur, et quand le club bavarois est maintenant dans les dispositions parfaites pour une reconstruction : un peu abîmé, avec des pièces majeures exposées, aussi près que possible du délabrement qu’une telle institution puisse l’être. Pas couronné du succès et des certitudes d’un triplé comme lors de son arrivée. Le board munichois ne l’a pas fait venir parce qu’il avait gagné deux Champions et trois Liga en quatre ans au Barça. Seulement parce que les dirigeants pensaient – à raison – qu’ils avaient besoin d’une évolution, et que cet homme était capable de la leur apporter, comme il l’avait fait pendant des années en Catalogne.

Un maçon talentueux

L’idée selon laquelle Guardiola n’a fait que profiter d’une génération exceptionnelle au Barça n’est qu’un mythe. La saison précédant son arrivée, le Mes avait fini troisième de Liga, à dix-huit points du Real. D’emblée, il a vendu Ronaldinho et Deco pour acheter Dani Alves, rapatrier Piqué, faire monter Busquets et Pedro. Malgré le triplé, il s’est ensuite débarrassé de Thierry Henry, Rafa Márquez, Eidur Guðjohnsen, Samuel Eto’o, puis de Zlatan Ibrahimović et Yaya Touré. Souvent pour faire de la place à Messi, l’œuvre de sa vie, autrefois simple ailier. Aujourd’hui, il doit faire quelque chose de similaire au Bayern. Xabi Alonso a plus que jamais les jambes de ses 33 ans. Franck Ribéry a 32 ans et un corps en vrac, Arjen Robben et Philipp Lahm un de moins, mais le même souci, tout comme Bastian Schweinsteiger et ses 30 ans bien fourbus. Évidemment, les grandes manœuvres ont déjà commencé, bien que retardées par les multiples blessures de la pierre angulaire du Bayern guardiolesque, la condition sine qua non de sa venue, Thiago Alcántara. Juan Bernat est une réussite, Benatia mérite une vraie préparation pour être vraiment jugé, Rode court bien. Pour cet été, on parle de Griezmann, Koke, Gündoğan, voire même Ramos et Hazard. Des joueurs de ballons. On peut aussi penser au retour de prêt de Højbjerg, à une prolongation de Weiser, à l’éclosion de Gaudino, dans une tradition de faire confiance aux jeunes.

Le fait est que Guardiola n’a jamais adopté la mentalité du « on ne change pas une équipe qui gagne » , n’en déplaise à Lothar Matthäus pour qui « tous ces changements ont fait dérailler l’équipe, qui a perdu confiance en lui » . Bien souvent, son 4-3-3 était un 3-4-3, parfois un 3-5-2, souvent quelque chose d’indescriptible avec des chiffres, véritable enfer pour les faiseurs de compositions du monde entier. Mais tout cela fait partie d’un plan, d’une évolution, d’une expérimentation à long terme. Il est vrai que Guardiola s’est parfois trompé, comme lors du match contre le Barça, même s’il avait raison pendant 77 minutes et qu’arrêter un Messi en mode Super Saiyan n’est pas une simple affaire de tactique. Mais ses erreurs ont toujours été le fruit d’une volonté progressiste plutôt que conservatrice. Une fois que l’on a admis cela, inutile de lui en vouloir pour avoir jouer avec une ligne haute. Ou sans équipe type. Ou Lahm en 8, tout comme Alaba, ou encore Rafinha, chauffeur de banc sous Jupp devenu titulaire indiscutable, arrière droit, parfois au milieu, parfois dans une défense à trois. Guardiola va de l’avant, et s’il ne révolutionne pas le football, au moins il essaye et ne va pas garer le bus comme le premier quidam venu. C’est pour cela que le Bayern, club aristocratique avec une haute idée de lui-même s’il en est, est derrière lui. Ils savent que le football est un sport d’aléas, et qu’il faut regarder l’image d’ensemble. Dans deux ans, si les Bavarois marchent à nouveau sur l’Europe, on se souviendra des erreurs qui font grandir.

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Par Charles Alf Lafon

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