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Pauleta : «Falcao me ressemble»
Quand on aborde la première finale 100% portugaise en Coupe d'Europe, qui d'autre que Pedro Miguel Pauleta, meilleur buteur de l'Histoire du pays (47 pions en 88 sélections), pour parler du football lusitanien ? Après tout, le consultant de Canal + est le plus Français des Portugais. La finale de la Ligue Europa Braga-Porto, c'est presque son derby.
Une finale 100% portugaise en coupe d’Europe, ça vous fait quoi ?
C’est très important pour le football portugais. Ca fait parler du pays en bien. On arrêtera de parler de la crise financière par exemple. L’Europe aura les yeux rivés sur nous pour les bonnes raisons. C’est valorisant. Et puis je suis content pour Braga qui est un tout petit club qui commence à grandir petit à petit.
Vous vous attendiez à une telle affiche ?
Tout le monde est surpris. Moi le premier. Les finales entre deux équipes d’un même pays sont déjà rares. Alors deux équipes d’un si petit pays comme le Portugal… J’ai presque envie de dire que ce n’est pas normal. Il faut quand même rappeler que Benfica a été éliminé en demi-finale. Il y avait donc 3 clubs portugais sur 4 dans le dernier carré. C’est hallucinant.
Surtout que personne n’attendait la présence de Braga…
C’est un club qui travaille très intelligemment depuis 2/3 ans. Le Président Antonio Salvador a fait un boulot remarquable. Il se dégage de Braga une belle mentalité. Le recrutement est intelligent avec beaucoup de joueurs venus d’Amérique du Sud comme des Argentins ou des Brésiliens. Mais l’ossature est solide avec des locaux comme Hugo Viana par exemple. Ils ont commencé l’année européenne en Ligue des Champions où ils ont battu Arsenal. En ligue Europa, ils ont sorti Liverpool également. Le stade est tout neuf, il date de l’Euro 2004. Petit à petit, c’est un club qui se structure. C’est une belle réussite.
Quelle finale allons-nous vivre ?
Je vois Porto au-dessus. Ils ont mieux terminé la saison. Ils sont champions. Braga a terminé quatrième en perdant sa place sur le podium dans les dernières journées. C’est un bon résultat mais ils font moins bien que l’année dernière où ils avaient terminé sur la seconde marche du podium. Surtout que Porto compte dans ses rangs Falcao, un attaquant très important. Par moment, il me ressemble dans son rôle de buteur. Il travaille énormément pour l’équipe. J’aime beaucoup ce joueur. A 25 ans, il a une vraie marge de progression. Il a fait une saison européenne hors norme.
C’est le départ du renouveau du football portugais ?
L’arrivée de Paulo Bento au poste de sélectionneur national a changé un peu la donne. Mais il faut bien dissocier les clubs portugais et la sélection. Pour preuve, dans les deux équipes finalistes, il y a très peu de joueurs portugais. Mais c’est le cas dans beaucoup d’équipes. Pour autant, le football portugais dans son ensemble va bénéficier de cette exposition médiatique. L’important c’est que l’on parle du Portugal. C’est très bien. Mais il ne faut pas oublier les problèmes et ils sont nombreux. Le championnat connaît des problèmes financiers, certains joueurs ne sont pas payés. L’affluence dans les stades est ridicule quand on ne regarde pas les gros clubs. Parfois, on joue devant 3000 personnes en première division. Sans parler des problèmes d’arbitrage. Le championnat portugais est très loin des gros championnats.
Pourtant, il y a deux clubs en finale. La France ne peut pas se vanter d’une telle réussite…
Les clubs portugais ont joué l’Europe à fond. Les Français non. La différence est là. Porto et Braga ont joué les coups à fond, comme chaque année. C’est une volonté d’arriver au bout et non une hypothèse. Ils ne sont pas en finale par hasard….
Avec deux entraîneurs portugais. Jeunes qui plus est.
Oui. C’est peut-être ça la vraie force du Portugal. Derrière José Mourinho, il y a une pléthore de bons entraineurs. Rien que les deux entraîneurs de ce soir sont des purs produits du FC Porto. Domingos et André Villas Boas ont commencé dans la formation à Porto. Villas Boas a fait ses armes aux côtés de Mourinho à Chelsea et Milan. Ce sont deux vrais futurs cracks. Ils n’ont même pas 45 ans. Ils ont compris que le Portugal pouvait leur donner une expérience idéale pour lancer leur carrière d’entraîneur. On va leur laisser du temps. Je pense qu’ils ont de quoi marcher sur les traces de Mourinho. Surtout pour Villas Boas qui a tout appris du maître.
Un pronostic ?
Sur une finale tout est possible. Sur le papier, Porto est au dessus et de loin. Mais pour la belle histoire, je mise sur Braga. Ca serait tellement fort.
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