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Patrick Mennucci : « Le Vélodrome, c’est quoi, Notre-Dame de Paris ? »

Propos recueillis par Clément Chaillou
Patrick Mennucci : « Le Vélodrome, c’est quoi, Notre-Dame de Paris ? »

C'est le sujet qui alimente depuis hier les conversations sur le Vieux-Port. Patrick Mennucci, candidat à la primaire socialiste pour la mairie de Marseille, a annoncé son intention de vendre le Vélodrome. Une idée qui pourrait changer l'avenir de l'OM. Le député (PS) explique aujourd'hui ses motivations, et sa volonté de construire des piscines. Plein de piscines.

Pourquoi faire une telle proposition ? D’où vous est venue cette idée ?Parce que les finances de la ville sont exsangues, voilà pourquoi ! Le PPP signé entre la ville de Marseille et Bouygues est catastrophique. On n’entretient plus nos équipements habituels, 7 piscines sur 10 sont fermées. D’après les études, il nous faudrait 17 000 m2 de piscines, alors qu’on en a seulement 6 000. 40 % de nos enfants sortent du système scolaire sans savoir nager, ce qui n’est pas légal. Le choix du stade, qu’a fait M. Gaudin, est très mauvais. Il faut donc le vendre. D’abord, parce que les grands investisseurs qui sont intéressés par le club veulent également être propriétaires du stade pour se développer. Et ensuite, parce que ça permettrait de redonner une capacité d’investissement sportif à la ville de Marseille.

Il s’agirait donc de vendre le stade au propriétaire du club, et pas à un investisseur annexe ?Bien sûr. L’idée est très simple : si un jour, Margarita veut l’acheter, et bien nous on sera d’accord pour le lui vendre. Je vous rappelle que Robert Louis-Dreyfus en avait déjà fait la proposition en 2008. Ce n’était pas un rachat direct, c’était un bail emphythéotique de 99 ans, et en échange de ce bail, il s’engageait à investir 150 millions pour couvrir le stade. Moi, à l’époque, je disais que c’était une bonne idée, mais Gaudin l’a refusée. Donc, moi, je dis que si demain l’Olympique de Marseille veut racheter le stade, il n’y a aucun problème. Et si demain, il y a un investisseur qui veut racheter, et l’OM, et le stade, alors il faut ouvrir les négociations avec lui.

Vous pensez qu’à l’heure actuelle, Margarita Louis-Dreyfus est capable d’acheter le stade ?Je n’en sais rien. Je dis simplement que nous ouvrons la possibilité à Margarita Louis-Dreyfus de faire une proposition, et nous ouvrons aussi la possibilité à Margarita Louis-Dreyfus de vendre à un investisseur international qui ne se contentera pas d’acheter que du matériel, mais tout un club.

Vous dites que le stade va coûter 11 millions d’euros à la ville par an. Mais vous ne retranchez pas le loyer annuel que devra verser le club ? On parle de huit millions d’euros…Si, si, je retranche ce loyer, parce que le remboursement avoisine les 15 millions. Et j’estime que l’OM va en donner quatre, pas plus.

Cette somme est encore en négociation par contre…C’est encore en négociation, oui, mais l’OM ne donnera rien du tout, il ne donnera que très peu. Si vous êtes propriétaire d’un immeuble que vous voulez louer et que je suis le seul locataire, vous allez vous accorder sur mon prix. Là, il n’y a qu’un seul client. La mairie de Marseille a fait une faute, c’est de ne pas faire signer à l’Olympique de Marseille le montant du loyer avant d’entamer les travaux. Une fois de plus, c’est une mauvaise gestion.

Si jamais une société privée devient propriétaire du Vélodrome, on risque d’assister à certaines dérives, comme une augmentation du prix des places, non ?Je pense que ce point doit faire partie des négociations. Si c’est moi qui négocie, si je suis en situation d’être maire, je ferai mon possible pour protéger le prix des places dans les virages. Après, qu’on augmente le tarif des autres places… Vous savez, si demain on veut un grand club, il y a quand même un certain nombre de choses à faire. Il faut maintenir des prix populaires pour les places en virages, mais pour le reste, c’est la loi du marché… On ne va quand même pas continuer à faire payer à ceux qui veulent aller à la piscine le prix des places au Vélodrome, ce n’est pas juste.

Et s’offrir le Vélodrome, justement, ça coûte combien ?Je n’ai pas tous les chiffres en tête, mais la ville a déjà déboursé 80 millions d’euros. Ensuite, elle devra payer pendant 35 ans une somme annuelle, pour un total de 350 millions d’euros. Si on ajoute les 80, vous voyez, ça fait 430 millions d’euros que la ville aura déboursés pour ce stade. Donc on peut estimer qu’en le vendant 300 millions d’euros, on peut faire une belle opération. Ça permettrait de rembourser l’emprunt.

Vous affirmez que le fait de devenir propriétaire de son stade permettrait à l’OM de retrouver les sommets du football européen. Mais à court terme, vous ne pensez pas qu’un tel investissement puisse au contraire freiner le club dans son développement ?Les investisseurs internationaux, ce qu’ils cherchent, c’est une ville en Europe pour avoir un grand club. Marseille me paraît tout à fait appropriée, mais à condition qu’on ne vende pas à des baltringues. On ne veut pas des Kachkar, hein. Il faut de très gros investisseurs. Si Delanoë propose aux Qataris d’acheter le Parc des Princes, vous pensez qu’ils ne le feront pas parce que c’est trop cher ? Moi, je crois qu’ils le feront.

Vous vous êtes inspiré de ce qui se fait à l’étranger ? En France, rares sont les clubs à être propriétaires de leurs stades…Oui, oui. Mais ce n’est pas parce que l’on observe très peu ce modèle en France qu’il n’est pas amené à se développer. Si demain on veut être dans les 10 clubs européens qui comptent, il faut en passer par là. L’OM le sait, tout le monde le sait. D’ailleurs, à part la municipalité, je n’ai eu aucune critique. J’ai reçu 300 tweets hier, parmi lesquels beaucoup de supporters qui d’habitude ne correspondent pas avec moi, et 90 % d’entre eux me disaient « c’est ça qu’il faut faire » .

Vous avez déjà abordé le sujet avec des responsables du club ?Bien sûr, j’en parle avec des gens du club, mais ils ne peuvent pas trop s’exprimer là-dessus.

Sinon, outre cette histoire de stade, quel est votre rapport au football ? Vous vous considérez comme un supporter de l’OM ?J’ai toujours été supporter de l’Olympique de Marseille, depuis que je suis tout petit. J’ai même le souvenir d’avoir été au stade très longtemps alors qu’on était sur le Vélodrome lui-même, sur la piste. Moi, je vais au stade depuis que j’ai sept ou huit ans. C’est vrai que j’y vais moins aujourd’hui, j’ai pris mes distances depuis les évènements Tapie, mais c’est minimum 10 fois par an.

Ce n’est pas un peu risqué de toucher au Vélodrome, à l’identité du club, en pleine campagne électorale ?Le Vélodrome, c’est quoi ? C’est Colombey-les-Deux-Églises ? C’est la tombe du général de Gaulle ? C’est Notre-Dame de Paris ? Il faut arrêter, à la fin. On est dans un sport, un sport financier, et à côté on a besoin d’évoluer, de créer des piscines, de rénover les autres stades. On a besoin d’un sport pour tous. Je rappelle que je n’ai pas subi un déluge de critiques avec cette proposition, au contraire je n’ai eu que des félicitations.

Si Patrick Mennucci était un joueur de foot, il jouerait à quel poste ?Milieu de terrain, je crois. Je serais numéro 10, un organisateur !

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Propos recueillis par Clément Chaillou

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