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« Pastore révolutionne la France »
Les secousses provoquées par le transfert de Javier Pastore au PSG se sont fait ressentir jusqu'en Argentine.
« Si Barcelone compte dans ses rangs Léo Messi, le Paris Saint-Germain a désormais Javier Pastore » . Le grand quotidien colombien El Espectador n’y va pas par quatre chemins. L’impressionnante somme déboursée par le club de la capitale n’a pas manqué de faire jaser de l’autre côté de l’Atlantique. « Il révolutionne la France » , n’ont pas hésité à écrire plusieurs médias argentins, tandis que Pagina 12, l’un des quotidiens les plus lus du pays, titrait dimanche « Pastore, le plus cher de France » , en rappelant que « derrière Manchester City, qui a acheté Sergio Agüero 45 millions d’euros, Paris est le club qui a le plus dépensé sur le marché des transferts durant l’intersaison » . La question qui reste en suspend est toutefois la même d’un côté comme de l’autre de l’hémisphère : que vaut vraiment Javier Pastore ? « El Flaco » a éclaté aux yeux du public argentin lors du tournoi de Clôture 2009, sous les ordres d’Angel Cappa. Avec Huracan, le gamin de San Roque, un village situé à quarante kilomètres à l’ouest de Cordoba, arrive sur le devant de la scène et devient en un semestre le plus grand espoir surgit d’Argentine depuis Léo Messi et Sergio Agüero, élus respectivement Ballon d’or des Coupes du monde des moins de 20 ans 2005 et 2007.
« Un mal élevé du football »
Cappa le décrit encore aujourd’hui comme le joueur « le plus attractif et le plus efficace » d’un championnat qui échappe à Huracan de deux petits points, après un festival de Pastore (sept buts) et de ses partenaires qui ravit tout le pays. La pépite ne tarde pas à s’exiler, dès l’issue de cette saison brillante. Palerme lui ouvre grand les bras. Selon Cappa, « il a impressionné toute l’Europe en très peu de temps et sa marge de progression est encore très grande » . Pour lui, son passage en Italie l’a bonifié. « Dorénavant, il est plus précis dans les derniers mètres et participe davantage à la récupération de la balle » . Suffisant pour justifier un statut de future star mondiale ? « Il est en train d’atteindre le plus haut niveau du football et d’obtenir une reconnaissance internationale. Ce qui lui arrive ne me surprend pas : c’est un footballeur incroyable. Il commence à peine et il est en plein processus de formation. Pour moi, il n’a pas encore atteint ses limites » . Diego Maradona, qui ne lui offre qu’une poignée de minutes au dernier Mondial, est celui qui lui a rendu le plus bel hommage. A l’issue du match contre la Grèce (2-0), lors duquel « El Flaco » dispute une quinzaine de minutes, le fantasque sélectionneur se lâche. « Ce que fait Pastore ne me surprend pas. C’est un irrespectueux, un mal élevé du football, capable d’éliminer trois joueurs d’affilée. Il te fixe d’une telle manière qu’on a l’impression qu’il a déjà joué quatre ou cinq Coupes du monde » .
« Il n’a peur de rien »
Le style de jeu de la Ligue 1 et la pression liée à son arrivée dans un club qui aspire à (re)devenir le plus grand de l’Hexagone ? « Rien ne l’intimide » , assure Angel Cappa, que Pastore considère lui-même comme son « guide » . Pour Sergio Dubcovsky, chroniqueur du quotidien sportif argentin Olé, le PSG est « un bon club pour Pastore » , comme il le titrait samedi : « Son transfert « millionnaire » au Paris Saint Germain est vu par beaucoup de gens comme un pas en arrière dans la carrière de l’ex-joueur d’Huracan. Mais, même s’il est certain que le championnat de France n’est pas à la hauteur des meilleurs d’Europe (Espagne, Angleterre et Italie), le rôle que va occuper Pastore –star d’un grand club- peut servir à une équipe qui est en plein développement. Aurait-il mieux valu qu’il aille occuper un rôle secondaire à Barcelone ou à Chelsea ? Il y a tellement d’exemples de « cracks » argentins qui passent des saisons sans jouer pour avoir donner leur priorité à un championnat ou à une équipe plutôt que de penser à une carrière sans brûler d’étapes. Il ne faut pas oublier un détail important : Pastore vient tout juste de fêter 22 ans » . Pagina 12 assure même que « Nicolas Sarkozy, supporter du PSG, a fait jouer son influence (pour le faire venir) » . Pastore, un hyper joueur pour un hyper président ?
Florent Torchut, à Buenos Aires
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