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Parler Lenglet

Par Maxime Brigand
Parler Lenglet

Arrivé chez les Bleus en juin, Clément Lenglet a saisi sa chance et est progressivement déjà devenu un indiscutable au milieu d'un groupe qui peine à être bousculé. Ce rassemblement doit compléter l'atterrissage du bon élève.

C’est donc ça, la nouvelle vie des Bleus. Un spectacle de contrôle, de la suie envoyée sur le nez des visiteurs, aucun orage et un enchaînement d’échanges sans grand intérêt. Ainsi va le destin d’une équipe championne du monde, pas vraiment pertubée par le point concédé à la Turquie (1-1) mi-octobre et pas tellement flippée à l’idée de recevoir la Moldavie, jeudi soir. L’enjeu est pourtant là : en cas de victoire, les Bleus valideraient pour de bon leur qualification à l’Euro 2020 et pourraient, de fait, passer à la suite des affaires. Peut-être pourrait-on alors avoir autre chose à grignoter qu’un faux suspense – « On n’est pas à l’abri à 100%. Je n’aime pas les « quasiment ». Faisons en sorte que ça soit une formalité et après, on pourra discuter. » (Didier Deschamps, lundi) – et des joueurs qui viennent en conférence de presse pour faire le job. Ni plus ni moins. Faut-il leur reprocher quelque chose ? Non, le quotidien des Bleus manque de piment, mais cela est aussi le signe d’un groupe qui va bien. Partant, lundi, on a vu Deschamps se lancer dans un exposé sur Guy Stéphan, puis s’arrêter et sourire : « Je pourrais encore broder hein… » Voilà où on en est aujourd’hui : à broder, à gratter dans les coins pour donner de la vie à une équipe qui se contente actuellement de gérer les cols et les quelques pentes, à attendre le retour des braises, des vraies, qui viendront naturellement dans les prochains mois. Et s’il fallait personnifier la période, voilà un visage : celui de Clément Lenglet, 24 ans, exemple absolu du joueur poli, discret, propre sur lui, souriant, mais aussi marqueur d’une équipe de France qui, entre les lignes, peut encore bouger. Car oui, cinq mois après ses premiers pas chez les Bleus, le défenseur du Barça s’est fait sa place et un statut progressif aux côtés de Raphaël Varane, avec qui il tiendra de nouveau la charnière centrale nationale jeudi soir.

« Il râlait. Parfois, c’était même chiant »

Le staff des Bleus le sait et si Lenglet a été envoyé face à la presse lors des deux derniers rassemblements, il y a une raison : avec lui, c’est opération passage en revue des différents cas. Celui d’Antoine Griezmann : « Même si, parfois, vous dites le contraire, Antoine est très heureux à Barcelone. Il a le sourire tout le temps. Est-ce qu’il est différent en sélection et au Barça ? C’est un bien grand mot. En sélection, il est juste chez lui, il a ses repères et il a une histoire vachement forte avec cette sélection.(…)Dans les deux cas, il travaille, il a toujours cette super mentalité. » Celui d’Ousmane Dembélé, dont la dernière sélection remonte au mois de novembre 2018 : « Ce n’est pas quelqu’un qui perd pied. Il travaille beaucoup. Malheureusement pour lui, il a eu énormément de pépins, donc il n’a pas trop pu enchaîner. Mais il a énormément de talent, c’est quelqu’un de très marrant et les joueurs l’aiment beaucoup. » Et même celui de Lionel Messi, que le natif de Beauvais regardait en fan en arrivant au Barça et qui est désormais devenu « un ami de vestiaire » . Comment l’expliquer ? Simplement : Clément Lenglet ne sert pas qu’à donner des nouvelles des uns et des autres, il est surtout un type qui compte et qui est regardé, par tous, en indispensable. Même par Messi, donc.

Lenglet, c’est le gars normal, qui passe partout, que toutes les belles-mères s’arrachent et qui n’a jamais connu d’embrouilles, même s’il n’était pas forcément prédestiné à cogner dans une aussi belle carrière au début. Interrogé dans L’Équipe récemment, voilà ce que disait Axel Dauchy, l’un de ses anciens coéquipiers à l’US Chantilly : « Il faisait déjà attention à ce qu’il mangeait, il se couchait tôt. Il ne voulait pas qu’on mette la musique trop fort, il râlait quand on foutait le bordel dans les chambres. Parfois, c’était même chiant. Il y avait des mecs bien plus impressionnants que lui. Quand il est arrivé, il était tout frêle, tout chétif. Mais en trois ans, ses cuisses ont doublé de volume. Au niveau VMA, il était banal au départ. À la fin, il faisait partie des meilleurs. Je sais qu’il travaillait beaucoup avec son père déjà, à cet âge-là. Ce n’était pas le meilleur, il partait de plus loin. Mais il a progressé plus vite que les autres… » Très vite même. À 19 ans, la Juve vient cogner à sa porte. Il la rembarre, préférant rester un petit peu plus à Nancy. Deux ans plus tard, c’est à Séville qu’il atterrit, pour la suite que l’on connaît : Clément Lenglet a avalé toutes les haies, bossé avec son père, Sébastien, qui ne retient que « le négatif » des matchs du fiston, histoire de le faire encore plus progresser, et est devenu une espèce d’élève modèle. Lorsqu’il était en Andalousie, le Français avait pris l’habitude d’aller voir son coach de l’époque, Eduardo Berizzo, pour demander systématiquement les vidéos de ses matchs afin de les revoir. Tous. Aujourd’hui, rien n’a changé : après chacun de ses matchs avec le Barça, Lenglet rentre chez lui et s’offre un replay de sa performance.

La pêche et la relance

La vie du bonhomme a pourtant explosé depuis plusieurs mois. S’il a un regret, c’est de ne plus pouvoir « aller au cinéma ou à la pêche » , ce qu’il explique cette semaine à L’Est Répubicain, lui qui est le premier joueur formé à l’AS Nancy-Lorraine appelé chez les Bleus depuis Tony Vairelles en 2000. « L’équipe de France m’a donné plus de visibilité, glisse-t-il aussi dans le quotidien régional. Avant, lorsque j’allais prendre l’avion à Roissy, je n’étais pas trop sollicité, seuls les spécialistes de foot me reconnaissaient. Maintenant, c’est différent. » Le Barça l’a aidé là-dedans, mais aussi Samuel Umtiti, malheureusement, dont les blessures ont permis à Lenglet d’exploser en Catalogne. Aujourd’hui, Clément Lenglet est un titulaire permanent aux côtés de Piqué et ses quelques difficultés du début de saison – un rouge reçu à Getafe, un match compliqué à Dortmund, une première mi-temps complexe face à l’Inter, notamment face à Lautaro Martinez – n’ont rien changé à ça : le Français a vite relevé la tête et est aujourd’hui le deuxième joueur de l’effectif du Barça en matière de passes réussies cette saison (91% en moyenne). C’est justement ce qui plaît à Deschamps, qui a trouvé avec Lenglet un excellent relanceur, ce qu’est déjà Varane, mais aussi un maître de l’anticipation. Le duo fonctionne à merveille, brille dans la lecture des trajectoires et est capable de varier grâce à une qualité dans le jeu long reconnue. Seul bémol : l’impact physique des deux hommes (où Umtiti est meilleur), mais Lenglet en est capable, ses anciennes performances européennes avec Séville face à Lukaku et Lewandowski l’ayant prouvé. L’un des enjeux de ce rassemblement est donc là : compléter l’atterrissage du bon élève.

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