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Paris cherche un second souffle
Candidat au titre en février, à la Ligue des champions en mars, le PSG n'est plus prétendant à grand chose en ce début avril. La faute à un effectif carbonisé et à une gué-guerre des starlettes.
« Il n’y a jamais eu un problème Nenê et il n’y en aura ni demain, ni après-demain. Parfois, on se frictionne entre joueurs, mais il n’y a pas plus de problèmes ici que dans d’autres clubs » lâchait Ludovic Giuly dans L’Equipe. Une forme d’officialisation de ce que tout le monde sait déjà. Après un mois de mars bidon (2 nuls, 2 défaites en Ligue 1), le PSG est à cran. Dans la semaine, Nenê s’est retrouvé « collé » deux heures de plus en marge du groupe pour avoir rouspété sur un tacle appuyé de Tripy Makonda. Sans parler du cas Edel (convoqué la semaine prochaine par la police pour son histoire d’identité), les joueurs parisiens ont du mal à vivre ensemble. Suffit de voir la noblesse avec laquelle Guillaume Hoarau chiait sur ses coéquipiers à la mi-temps du match de Montpellier en fustigeant le comportement individualiste de certains joueurs pour se rendre compte que la guerre des nerfs a dépasser le simple cadre du vestiaire.
Alors qu’il reste neuf matches de championnat pour chopper la troisième place qualificative pour la C1 (Rennes a 51 points, Paris 46, NDLR), l’effectif est carbonisé, cramé et au bord de la syncope. « Le problème majeur, c’est la fatigue. L’équipe a fait le choix de ne pas choisir ses compétitions et s’est retrouvé, à raison, qualifiée pendant longtemps dans les quatre compétitions, analyse Florian Gazan, chroniqueur dans la matinale de Virgin Radio et amoureux du PSG (il est l’auteur du livre « PSG, 40 ans de passion » et ancien présentateur de « Paris est magique » sur NRJ12). Quand tu as joué près de cinquante matches dans la saison dès le mois de mars, les corps sont fatigués. Tu vois que des mecs tirent la langue et il manque le coup de rein au moment où il serait nécessaire » . A l’image du match de Lorient où les Parisiens n’ont pas été foutus de trouver les ficelles bretonnes. Pourtant, le PSG réalise sa meilleure saison depuis dix ans, notamment dans le jeu. Mais le sentiment général laisse un goût amer. En bouclant la saison à la cinquième place, le club de la capitale aura déjà fait beaucoup mieux que la treizième place de l’an dernier. D’autant que les éléments extra-sportifs ne sont plus là pour chercher des éventuelles excuses. Mais les Parisiens sont usés. Tout simplement.
Nenê, le faux problème
D’autant que l’histoire autour de Nenê est en réalité une contre-feu. All Star d’août à décembre (13 buts), l’ancien monégasque n’a plus claqué en championnat depuis le 18 décembre. « Il faut arrêter avec lui. Nenê n’a jamais été un buteur. C’est un joueur de couloir. Il est là pour créer des espaces, centrer, dribbler. D’ailleurs, depuis janvier il a réalisé de nombreuses passes décisives malgré son état de fatigue (le joueur à déjà participé à 46 matches). Le vrai souci est offensif. Erding est en pleine crise de confiance, Hoarau n’est pas en forme et Luyindula est blessé. Sans un tueur devant, tu ne peux pas aller bien loin car les occasions, elles sont là, mais il manque un mec capable de les foutre au fond » poursuit Gazan.
Comparé à Lyon, Lille et Marseille, l’effectif parisien ne tient pas la route en terme quantitatif et qualitatif. Le départ de Sessegnon n’a pas arrangé les choses. « Je persiste à croire que la troisième place est encore possible, surtout que le PSG recevra Lyon, un concurrent direct, poursuit Flo Gazan. Il leur manque une victoire pour redonner de la confiance et sortir de cette série noire. Contre Caen, tu n’as pas d’autres choix que de gagner. Sinon, il faudra commencer à regarder derrière car Montpellier n’est pas très loin. Parce que finir sixième, pour le coup, c’est une réelle déception. Mais il ne faut pas aller plus vite que la musique. Il faut laisser au club le temps de se construire » . Même si la perspective d’actualiser sa fiche palmarès avec une nouvelle Coupe de France est toujours à l’ordre du jour, le PSG rêve toujours de Ligue des Champions. Pour ce faire, il faudra que chacun se batte pour l’autre. Que Guillaume Hoarau décide de se dépouiller pour Nenê et inversement par exemple. Clairement, les Parisiens vont devoir puiser dans leur réserve. Et on est curieux de voir ça.
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