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Paris, attention à la place du con
Troisième de Ligue 1 avant son déplacement à Dijon samedi (17h) pour le compte de la vingt-septième journée, le PSG n’a déjà plus le choix : s’il veut espérer conserver sa couronne, le club de la capitale va devoir se faire violence. Mais, contrairement à ces dernières années, Paris va également devoir faire gaffe à réserver suffisamment vite sa place sur le podium. Car Lille, Lyon et Monaco n'ont pas prévu d'être déçu en fin de saison.
La claque reçue face à Monaco, dimanche dernier au Parc des Princes, avait des allures de retour sur Terre pour le Paris Saint-Germain. Incapable d’inquiéter sérieusement Benjamin Lecomte durant quatre-vingt-dix minutes, cinq jours après avoir humilié le Barça au Camp Nou en Ligue des champions, le PSG a confirmé sa phobie face aux ténors du championnat. Pire, il a permis aux Monégasques de continuer à y croire et de se replacer dans le rétro des Parisiens à seulement deux points. Deux maigres unités qui, en cas d’un futur faux pas parisien en Ligue 1 comme par exemple à Dijon ce samedi, pourraient fondre comme neige au soleil et éjecter Paris du podium. Alors que le sprint final est déjà lancé, l’équipe de Mauricio Pochettino doit déjà en prendre conscience : ses craintes en France doivent être autant portées sur la perte du titre que sur sa place dans le top 3 français.
Quand la concurrence est là, Paris disparaît
Car si Paris a prouvé à Barcelone qu’il avait les moyens d’être une machine de guerre et qu’il avait visiblement passé un cap mental sur la scène européenne, le visage qu’il affiche en championnat cette saison ressemble davantage à la partie ravagée de la face d’Harvey Dent dans Batman. Deux mois après l’arrivée de Mauricio Pochettino, il n’y a pas vraiment d’évolution dans le jeu, et Paris comptabilise surtout six défaites après vingt-six journées. Il faut remonter dix ans en arrière, en 2010-2011, pour voir le PSG en compter plus (8) sur une saison complète. À quelle place avait terminé Paris ? Quatrième. Qui avait fini champion ? Le LOSC, actuel leader, qui semble déterminé à souffler les dix bougies de son dernier sacre en beauté.
Désormais délestés de leurs obligations européennes à la suite de leur élimination en Ligue Europa face à l’Ajax, les Dogues luttent désormais à armes égales avec l’OL, leur dauphin. À force de rabâcher que le manque de concurrence en Ligue 1 lui faisait défaut au moment d’aborder le moment crucial de sa campagne européenne, il va falloir que le PSG se regarde enfin dans un miroir : à chaque fois que ses outsiders se sont montrés à la hauteur sur neuf mois entre août et mai, il ne l’a pas réellement supporté. Le Montpellier de René Girard en 2012 ou le Monaco de Leo Jardim en 2017 sont là pour en attester. Maintenir un niveau d’exigence élevé aussi bien en C1 qu’en championnat est la marque des grands clubs. Les ténors européens de la dernière décennie, à savoir le Real, le Bayern ou la Juve, en sont la preuve vivante. Et sur ce point, le PSG doit encore hausser le niveau d’exigence.
Déjà plus le droit à l’erreur
Au micro de France Bleu Paris, Leonardo a retourné habilement le problème : selon lui, la course serrée entre Paris, Lille, Lyon et Monaco valoriserait le niveau de la Ligue 1 plutôt que les manques de son club : « C’est la démonstration que ce n’est pas comme ça, pas aussi facile qu’on le dit. Avec Lille qui est aussi constant, Lyon, ça devient un championnat intéressant. » Un concurrent pour le titre constant ? Mais quelle drôle d’idée ! Peut-être qu’il faudra un jour arrêter de se chercher des excuses et faire sa propre autocritique. Par exemple, comment est-ce possible d’avoir six titulaires en puissance sur le carreau (Leandro Paredes, Neymar, Mauro Icardi, Alessandro Florenzi, Ángel Di María, Juan Bernat) à l’orée du mois de mars ?
Paris n’est certes pas le seul dans ce cas-là – le Real peut par exemple en témoigner -, mais c’est le seul qui se retrouve confronté à ce problème tous les ans à cette période de l’année. En cas de victoire ce samedi à Dijon, la lanterne rouge qui n’a toujours pas gagné un match en 2021, les Rouge & Bleu compteront onze points de moins qu’à la même période la saison dernière (57 points contre 68). Reste donc qu’en Ligue 1, Paris est désormais condamné à un sans-faute ou presque si les autres locomotives gardent le rythme. Sous peine de tomber de très haut, et pourquoi pas même de devoir aller au bout en C1 pour pouvoir espérer la disputer l’année prochaine. Et si c’était ça, finalement, le destin de ce PSG version 2020-2021 ?
Par Andrea Chazy