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Palerme, moins beau, plus cynique?

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Palerme, moins beau, plus cynique?

Après avoir effleuré le rêve d'un premier trophée dans son histoire, Palerme repart sur de nouvelles bases et avec une véritable envie : arrêter d'être « l'équipe qui produit du beau jeu mais qui échoue toujours à une marche des objectifs ».

Ceux qui aiment les psychodrames romanesques l’ont compris depuis belle lurette. C’est à Palerme que cela se passe. Joueurs-frissons, entraîneurs virés qui pleurent, président complètement fou, public en feu : tous les éléments sont réunis pour que, chaque semaine, il y ait quelque chose à se mettre sous la dent. Malheureusement, il y a une chose que Palerme ne réussit pas, justement, à se mettre sous la dent. Des titres. Depuis le début de son histoire, en l’an de grâce 1900, le club sicilien est parvenu à mettre dans sa vitrine un Scudetto primavera, et cinq Coupes Lipton, au début du siècle. Autant dire, rien. Par trois fois, les Palermitains ont atteint la finale de la Coupe d’Italie (1974, 1979 et, donc, 2011). Par trois fois, ils se sont inclinés, passant ainsi à deux doigts du rêve. Plus que cela, Palerme commence à vraiment se targuer d’une réputation d’éternel loser. En 2006-07, après une saison extraordinaire, l’équipe alors entraînée par Francesco Guidolin termine à la cinquième position, à seulement trois longueurs du Milan AC. En 2008-09, rebelote. Saison de très haut niveau, avec une chevauchée vers la Ligue des Champions, et, finalement, un match nul sur la pelouse de la Sampdoria lors de l’avant-dernière journée, qui oblige le club à se contenter (encore) de la cinquième place. La place du con.

Qu’on lui coupe la tête

Or, passer pour un con, Maurizio Zamparini déteste ça. L’homme qui fait des tours de voiture pendant les matches de son équipe pour évacuer la pression aime les valeurs. Un manque de respect ? Tu dégages. Des mauvais résultats ? Tu dégages. Un système de jeu qui ne convient pas à sa vision du football ? Tu dégages. Un de ses chouchous laissé sur le banc ? Tu dégages. Résultat de ces dégagements en cascade, pas moins de quinze entraîneurs ont campé le banc palermitain depuis l’arrivée du coupeur de têtes, en 2002. Certains d’entre eux, comme Guidolin, Colantuono ou Delio Rossi, ont même été virés, puis rappelés, puis limogés encore. La nouvelle future victime de Zamparini se nomme Stefano Pioli, ancien coach du Chievo, qui, cette saison, a prouvé qu’il était capable d’obtenir de bons résultats avec une équipe ennuyeuse et basée sur la défensive. Soit tout l’inverse du Palerme version 2010-11, qui était une équipe joueuse, incapable de défendre, et qui, malgré ses pépites, n’a obtenu son billet pour l’Europa League que grâce à son statut de finaliste de la Coupe d’Italie. Pioli, qui guidera là sa première équipe de haut de tableau, aura la tâche de remettre de l’ordre dans la maison, et d’éviter que Palerme se mange encore quelques roustes. Le 0-7 contre l’Udinese, et le 0-4 contre Catane résonnent encore dans toutes les têtes.

La Sicile au vert

A priori, Pioli ne pourra pas compter sur le génie de Palerme, Javier Pastore. L’Argentin est demandé par la moitié de l’Europe, et ne devrait pas faire de vieux os en Sicile, malgré les démentis du président. Mais de toute façon, Pioli s’en fout. Il sait que, quoiqu’il advienne, les émissaires du club lui dégoteront un remplaçant de luxe. Un Slovène, comme Ilicic l’an passé, un Équatorien, un Coréen, ou même un Guatémaltèque. Car ces dernières saisons, à l’instar de l’Udinese, Palerme a mis le paquet sur des jeunes promesses venues de l’étranger. Les divers Kasami, Muñoz, Bacinovic et autres Acquah constituent la nouvelle ligne verte de la formation, à savoir des joueurs de 20 ans tous lancés dans le grand bain de la Serie A cette saison. Le nouvel entraîneur a affirmé son intention de les confirmer (sauf Kasami, qui devrait être prêté à Novara), et de continuer dans cette ligne directrice. De fait, trois nouveaux talents ont déjà lié leur destin avec celui de Palerme : Milan Milanovic, 19 ans, Adam Simon, 21 ans et Eros Pisano, 23 ans. Adam et Eros. Voilà que Zamparini se la joue romantique. Mais la nouvelle véritable attraction du stadio Barbera a quelques années de plus. Celle-ci se nomme Pablo André Gonzalez. Véritable révélation de la Serie B, l’Argentin a largement contribué à la promotion de Novara, à tel point que Palerme a mis le grappin sur lui dès janvier dernier. A 26 ans, il risque de faire très mal aux défenses transalpines, surtout s’il est associé à des joueurs comme Hernandez et Pinilla. Sans oublier le capitaine Miccoli. S’il reste.

L’Europe via Grossetto

Il est presque inutile de dire que l’objectif des Rosaneri est de faire mieux que l’an dernier. Avec seize défaites et soixante-trois buts encaissés en trente-huit journées (seul Lecce a fait pire avec soixante-six), les joueurs palermitains ont rendu fou leur président, qui, du coup, s’est vengé sur ses entraîneurs. Zamparini rêve de la Ligue des Champions, et en a marre que son équipe figure toujours parmi les favorites à la course à la quatrième place, et foire à chaque fois. Désormais, son leitmotiv est clair : « Si la Sampdoria l’a fait en 2010, pourquoi pas nous ? Si l’Udinese l’a fait en 2011, pourquoi pas nous ? » C’est vrai ça, pourquoi pas eux ? Et pourquoi pas non plus aller jouer à fond l’Europa League ? Car la saison dernière, Delio Rossi avait clairement fait l’impasse sur la compétition, se faisant sortir dès les phases de poules. Pioli, qui n’a jamais eu la chance de jouer l’Europe lors de ses précédentes expériences (à Grossetto et Sassuolo, c’est normal), y tient. Il a ainsi demandé au président de lui assurer une profondeur de banc nécessaire pour faire bonne figure sur plusieurs tableaux. Ou alors, il y a un scénario alternatif. Pastore reste. Miccoli aussi. Gonzalez explose et plante trente buts. Sirigu devient le nouveau Buffon, Balzaretti le nouveau Gentile et Palerme claque un doublé Scudetto-Europa League qui fait se teindre de rose toute l’Italie. Et là, en plein tour de bagnole, Zamparini se réveille.

Eric Maggiori

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