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Paco Jémez, le nouveau conquistador

Par Benjamin Laguerre
Paco Jémez, le nouveau conquistador

L'été dernier, il était dans la short list pour succéder à Vicente del Bosque à la tête de la Roja dans la foulée de l'Euro après son passage remarqué sur le banc du Rayo Vallecano. Mais celui qui était présenté comme le « sélectionneur du peuple », selon les sondages d'opinion, n'a pas été choisi. Du coup, il a tenté une nouvelle aventure en Liga avec Grenade pour seulement six petits matchs avant d'être remercié en septembre, aussi bien pour son manque de points (deux) que pour son franc-parler. À l’automne, Paco Jémez a donc mis les voiles vers le large pour partir à la découverte d'un nouveau monde : le championnat du Mexique.

Christophe Colomb avait découvert les Amériques un beau jour du mois d’octobre, le 12 précisément. Pour le meilleur ou pour le pire, selon les points de vue. Paco Jémez aura, lui, attendu fin novembre pour faire de même et s’engager avec l’un des clubs mythiques de México : Cruz Azul. Pour le meilleur ou pour le pire, selon les points de vue. Le technicien espagnol a débarqué avec l’étiquette du sauveur dans la capitale mexicaine, la chevelure christique en moins. Car La Máquina, quatrième club le plus titré du football mexicain, est en crise continue depuis sa défaite en finale du tournoi de clausura en 2013.

Ce jour-là, malgré un avantage de deux buts à quatre minutes du coup de sifflet final, les Cementeros ont laissé s’envoler le titre. Certains affirment que le club ne s’est jamais vraiment remis de cette déroute, d’autres l’ont vécu comme un signe de malédiction. En tout cas, depuis ce loupé, Cruz Azul se retrouve à jouer sa tête en championnat de première division, victime d’erreurs arbitrales et d’un jeu sans boussole. Le divin chauve, qui avait fait de son Rayo une référence en Espagne durant trois saisons, est donc arrivé auréolé d’une flatteuse réputation de coach à poigne qui propose du jeu avec une mission précise : remettre Cruz Azul sur le devant de la scène nationale dans un premier temps, puis internationale par la suite.

Accrochages avec la presse

L’éphémère coach de Grenade semble d’emblée séduit par cette liga mexicana qu’il découvre : « C’est un championnat avec une véritable émulation entre toutes les équipes et qui procure pas mal d’émotions, plus qu’en Espagne je trouve. C’est aussi le format de mini-championnat dans la deuxième partie du tournoi (la liguilla avec les huit meilleures équipes) qui est différent et qui permet ça. C’est une compétition qui ne tolère pas de faux pas et qui offre la possibilité à plusieurs équipes de lutter pour le titre. J’aime ce format que je ne connaissais pas, car du coup on vit les choses plus intensément. » Pour Paco Jémez, le championnat mexicain pourrait même trouver un certain écho de l’autre côté de l’Atlantique : « En Espagne, ce championnat pourrait intéresser les gens, car c’est une compétition avec un bon niveau et surtout très intéressante à suivre. Et c’est ce qui plaît aux amateurs de football. »

Mais depuis son arrivée, et avant même ses débuts sur un banc mexicain pour la reprise du championnat en janvier, si les aventures de Paco Jémez au Mexique ont fait la Une, c’est avant tout pour ses accrochages avec la presse. Et ce, malgré ses dénégations : « Je n’ai aucun problème avec la presse mexicaine. Tant que l’on ne raconte pas de mensonges et qu’on ne manque pas de respect, il n’y a pas de problèmes. Certaines personnes ont voulu « vendre » que j’ai des problèmes avec la presse, mais j’ai juste eu des accrochages avec deux ou trois journalistes. C’est donc un pourcentage très faible finalement. Avec le reste de la presse, j’ai une relation cordiale, une relation de travail. Je les respecte et ils me respectent ! Deux ou trois personnes ont manqué de respect à Cruz Azul, à mes joueurs ou à moi-même et ça je ne le permettrai pas, à personne ! »

Un peu trop épicé

Paco l’Espagnol n’a toujours pas sa langue dans sa poche et semble prêt à en découdre avec quiconque se mettra en travers de sa route. Il est donc capable de se faire expulser le mois dernier lors d’un match amical contre les Pumas à Dallas à deux minutes de la fin pour une faute non sifflée par l’arbitre et d’aller lui dire directement. Ou alors de répondre sans se démonter à Ricardo La Volpe, la plus célèbre moustache argentine du championnat mexicain, actuellement à la tête de l’América, autre grand club de la capitale, qui l’accusait de « vendre du vent » . L’Ibérique annonce alors la couleur : « Samedi, pour le match, je serai au stade une heure et demie avant le match et une heure et demie après. Je l’invite à venir me voir dans un endroit caché loin des caméras et des micros pour me dire ce qu’il a à me dire en face. » Et de promettre qu’ils régleraient ça « comme des hommes » .

Lorsqu’en conférence de presse, un journaliste lui demande de but en blanc : « Êtes-vous venu ici pour faire progresser l’équipe ou l’enfoncer vers le bas comme vous l’avez fait préalablement en Espagne ? » , Paco Jémez, pour le moins surpris, se contient et préfère ne pas répondre. Avant de quitter la salle de presse, il rajoute : « Autre chose ? Quelque chose de sérieux. Si vous posez des questions sérieuses, j’y répondrai, sinon… » La conquête du football mexicain n’a donc rien d’évidente pour l’ex-futur coach de la Roja. Surtout que son équipe est aujourd’hui quinzième (sur dix-huit équipes) après onze journées (avec deux victoires, quatre nuls et cinq défaites). Il a également pu constater qu’au Mexique, « la presse est six fois plus importante qu’en Espagne. Et ici, tout est sujet à polémique ! » , selon ses propres mots. Et avec Paco Jémez, les journalistes mexicains ont trouvé un vrai client qui ne se nourrit pas de la polémique, mais qui assume ses propos et ses idées. Son passage et son échange avec le journaliste David Faitelson avant même le début du championnat dans l’émission Fútbol Picante en décembre ont fait le bonheur des réseaux sociaux des deux côtés de l’Atlantique.

Cette interview dans une émission qui porte bien son nom fait écho aux propos de l’Espagnol qui a reconnu au micro de la radio Cadena Ser que le plus difficile depuis son arrivée au Mexique se situait justement au niveau des épices : « Je n’ai eu aucun problème d’adaptation ici au Mexique. Mais d’un point de vue culinaire, c’est vrai que c’est très épicé. Ils n’y vont pas avec le dos de la cuillère avec le piment et les épices ! » Et donc pas que dans l’assiette pour notre cher Paco. Les supporters de Cruz Azul qui attendent un titre depuis 19 ans ne demandent qu’une chose au technicien espagnol : la quête d’un nouveau Graal. Comme toujours avec Paco Jémez, la fin de son étape mexicaine ne se fera pas dans la demi-mesure. Deux possibilités semblent s’offrir à lui en 2017 : la conquête de ce nouveau monde ou le retour vers le Vieux Continent.

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Par Benjamin Laguerre

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