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Où t’en es Rino ?

Par Valentin Pauluzzi
Où t’en es Rino ?

L’ami Gattuso fête aujourd’hui ses 38 ans, son troisième anniversaire en tant que coach. Une nouvelle vie qui a du mal à se dessiner après des échecs en Sicile et en Grèce. Reparti à Pise en 3e division italienne, il commence finalement à se trouver.

On l’avait quitté sur une conférence de presse en septembre 2014, le regard noir et le visage crispé. À la Gattuso. Dans un italo-anglais saupoudré de quelques termes de grec, il avait poussé un coup de gueule digne de la sortie de Malesani quelques années plus tôt au Pana. La Grèce, un pays qui a l’art de pousser à bout les techniciens italiens à cause d’une presse particulièrement vicieuse. Après être une première fois revenu sur sa décision, Gattuso pose définitivement sa démission il y a un an. L’OFI Crète disparaîtra quelques mois plus tard, sans même finir le championnat. Pour tourner la page, le Calabrais décide de repartir du bas de l’échelle, un choix judicieux et qui lui correspond.

Du joueur à l’entraîneur

« Il n’avait que 35 ans, il pouvait encore tranquillement jouer au plus haut niveau. Certaines fois, il avait des fourmis et avait envie d’entrer sur le terrain, ça sautait aux yeux. » Le Dijonais Granddi Ngoyi a eu l’occasion de connaître les grands débuts de coach Gattuso, c’était à Palerme il y a deux ans et demi. Le club sicilien vient d’être relégué en Serie B et son fantasque président tente un pari un peu fou. Après une vie de porteur d’eau au Milan, Gattuso s’était offert une dernière année (2012-13) à Sion, occupant également le poste d’entraîneur-joueur durant quelques matchs, difficile d’imaginer le voir occuper les deux fonctions différemment : « On connaît le tempérament du bonhomme, mais il s’en sert avant tout pour transmettre sa hargne, son envie, sa rage de gagner. Il est proche de ses joueurs, parle beaucoup, mais sait aussi les recadrer quand il le faut » , poursuit l’ancien Parisien qui a également eu le droit à quelques engueulades. « Et en français ! Il me disait : « Grandis, putain, tu fais chier » quand j’effectuais mal un exercice, mais c’était pour me motiver et me remettre dans le bain, et ça fonctionnait. Il est très chaud sur le carré vert, mais aussi très humain. »
Daniele Mannini a pas mal bourlingué, notamment en Serie A du côté du Napoli, Brescia et la Sampdoria, le voilà maintenant à Pise, sa ville natale : « Je l’ai affronté de nombreuses fois en tant que joueur. Cette envie extrême de gagner et de s’améliorer a été assurément une très bonne base pour sa future carrière d’entraîneur. » L’ailier tient toutefois à démentir un cliché : « Le fait qu’il a l’air toujours énervé, c’est l’image qu’il donne. Au contraire, c’est un très bon gars, mais quand il faut gueuler, vous pouvez compter sur lui, sauf que ce n’est jamais gratuit. Rino sait distinguer le rôle de joueur et d’entraîneur, il a très bien compris que la première chose à faire quand on passe de l’autre côté, c’est de changer sa façon de raisonner. » Mettons donc nos fantasmes de côté, pas de séances intensives de tacles ou de tours de terrains punitifs.

De Palerme à Pise

À Palerme, comme prévu, Gattuso reste en poste très peu de temps, précisément six matchs de championnat et deux de Coupe d’Italie pour un bilan de 3 victoires, 1 nul et 4 défaites : « Bon, c’est Zamparini, l’année précédente, il avait changé 4 fois de coach. On a vraiment été déçu quand il est parti, on appréciait l’homme et le coach. C’était le début, il y avait beaucoup de nouveaux joueurs, il aurait eu besoin de plus de temps. Je ne l’ai eu que 4 mois, mais en tant que milieu défensif, ça m’a été très bénéfique » , révèle Ngoyi. Ce sera ensuite l’aventure et le naufrage grec avant donc Pise et la Toscane dans un club qui ne pète pas non plus la forme financièrement et où les tripes de Gattuso sont d’autant plus importantes : « Nous jouons la montée, nous sommes 3es à mi-saison et avec un point de pénalité. Pour atteindre cet objectif, il faut un idéal commun, il sait très bien transmettre ce concept et puis il bosse, sans arrêt. C’est quelqu’un qui ne laisse rien passer et aime rester des heures à bosser sur un joueur pour le faire progresser. Je peux vous dire que ça change de certains coachs qui font semblant de ne pas voir et dégage le gars au mercato dès que possible » , explique Mannini.
Et tactiquement, qu’est-ce que cela donne ? « Il n’a pas de système favori, il s’adapte à l’adversaire et ne campe pas sur ses positions. Ce n’est pas un intégriste tactique comme j’en ai connu, chaque rencontre est préparée différemment. » En faisant également référence à sa carrière de joueur durant laquelle il a tout gagné ? « Eh bien non, il n’est pas là à dire :« Moi, j’ai gagné ceci… Au Milan, on fait comme ça… » Il se remet en question, sait reconnaître ses erreurs. C’est quelqu’un de très curieux et qui a envie d’apprendre. J’ai connu beaucoup d’entraîneurs qui prétendaient enseigner le football, alors qu’ils ne comprenaient rien. Lui, c’est tout le contraire et il a eu l’humilité de repartir de la Serie C. » Du Gattuso tout craché. Enfin, quel est le cadeau prévu pour ses 38 ans ? « Disons qu’il préférera fêter ça après une bonne victoire ce dimanche, mieux vaut éviter avant… » Au risque de réveiller la bête qui sommeille toujours en lui.

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Par Valentin Pauluzzi

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