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On était aux célébrations du titre de Toulouse

Par Tom Binet, à Toulouse
6 minutes
On était aux célébrations du titre de Toulouse

Déjà assuré de retrouver la Ligue 1 la saison prochaine, Toulouse a vécu un week-end de fête. Les Violets se sont offert le troisième sacre de leur histoire en Ligue 2 face à Nîmes, dans une ambiance comme la Ville rose n’en avait plus connue depuis trop longtemps. Avant de remettre ça dimanche après-midi, pour célébrer ses héros sur la place du Capitole. Vingt-quatre heures de célébrations à la hauteur de la saison historique réussie par le club.

Il n’est pas encore 16 heures samedi, et la place de la Daurade résonne des premiers chants, à peine entrecoupés du doux bruit du fumigène qui craque. Sous un soleil de plomb, dans un quartier plutôt habitué à voir les étudiants toulousains profiter de leur samedi après-midi pour se prélasser sur les bords de la Garonne, la fête peut commencer. Les quelques centaines de supporters qui ont répondu à l’appel des Indians Tolosa pour défiler jusqu’au Stadium – où le TFC doit affronter Nîmes – n’ont qu’une idée en tête : célébrer le troisième titre de champions de Ligue 2 du Téfécé après ceux glanés en 1982 et 2003. Une éternité. Tous sont fiers de ce qu’est devenu leur club, trop longtemps objet de railleries parmi les écuries de Ligue 1.

« Il est passé où le bus ? »

Déjà, le cortège s’élance. « Nous, nous sommes le Téfécé ! », hurlent-ils en chœur. Partout les mêmes sourires sur les visages, la même émotion de vivre un moment auquel ils ne croyaient plus vraiment. « La ferveur est de retour » ; « ça fait tellement plaisir de retrouver un public », souffle-t-on à tous les niveaux du cortège. Derrière les ultras, ce sont des jeunes, des familles, des moins jeunes aussi, qui défilent dans le vacarme le long de la Garonne. Plus viola que jamais. Les chants se succèdent, et au fil du chemin, les souvenirs remontent : la dernière fois qu’un tel cortège a fendu la ville pour rallier l’île du Ramier ? Avant d’accueillir Liverpool, pour un barrage de Ligue des champions. Plus récents : le dernier match à la maison lors de la remontée fantastique de 2016 contre Troyes ou la réception de l’OM en 2018 sont encore dans les mémoires.

Une bonne heure plus tard, c’est bien échauffé que le cortège rejoint la foule massée sur le pont qui jouxte le Stadium, dans l’attente de l’arrivée des joueurs. Un bus que les supporters se font un grand plaisir de noyer dans une marée de fumigènes dès son apparition. « Il est passé où le bus ? », se demande-t-on alors, les yeux piquants et le souffle court. Il est rentré sur le parvis du stade, et l’heure est venue d’entrer dans l’arène. Devant le spectacle, certains se projettent déjà : « On ne verra plus jamais ça, c’est complètement surréaliste. » Et un brin fataliste, aussi.

Mais qu’importe, la fête promet d’être belle à l’intérieur du stade également. À quelques minutes du coup d’envoi, les Indians Tolosa envoient un message avec un superbe tifo pour rendre hommage à leur héros. « Honneur aux champions de la cité » peut-on lire devant Rhys Healey et compagnie, représentés en chevaliers prêts à défendre une dernière fois leurs couleurs dans ce Stadium qui a réappris à battre à l’unisson au fil de leurs exploits.

Et même quand Anthony Briançon essaie de refroidir l’ambiance en ouvrant le score, le virage ne baisse pas le volume. Dès le retour des vestiaires, Ado Onaiwu égalise avant la délivrance, venue du pied de Denis Genreau. 27 000 spectateurs peuvent exulter comme un seul homme. Avant de prendre d’assaut la pelouse, pour la deuxième fois en deux semaines. C’est donc massée sur le rectangle vert que la foule assiste à la remise du trophée, brandi par Brecht Dejaegere. Dans la liesse générale, chacun s’attache à repartir avec un souvenir : qui un brin de gazon, qui un panneau publicitaire, qui un poteau de corner…

Un Capitole violet tout plein

Vingt-quatre heures – et une courte nuit pour certains – plus tard, ils sont quelques milliers à venir s’offrir un peu de rab sur la place du Capitole. Cette fois, c’est à 17 heures que le rendez-vous est fixé pour voir les Violets présenter leur trophée à la foule. La fouille à peine passée pour accéder à la place, les premiers T-shirts « Champions 2021-2022 » commercialisés pour l’occasion trouvent vite preneurs, et la fête peut reprendre de plus belle. Partis de la place Saint-Pierre, les ultras débarquent en grande pompe pour enfumer l’assistance. Le Stadium, Compans-Caffarelli, le speaker se fait un malin plaisir de retranscrire le parcours du bus vers le centre ville, alors que l’impatience monte peu à peu. « À chaque fois qu’il y a une célébration ici, c’est pour le Stade toulousain, alors voir la place du Capitole rien qu’en violet, il fallait être là », se réjouit Florian, venu profiter avec deux amis.

Partout, les bouts de chou fleurissent sur les épaules de parents ravis de pouvoir leur faire profiter du moment. Abonné depuis la période du club en National, Mathieu est venu en famille, tous de violet vêtus. « Hier, on était au stade, mais sans le petit. À quatre ans, il n’est pas venu, détaille-t-il. Aujourd’hui on est là pour le côté convivial. C’est important d’éduquer les petits au violet de Toulouse et pas à d’autres couleurs que l’on voit souvent à Toulouse. Il est content de venir, ça reste aussi très festif le lendemain. » Le bus approche et tous les classiques des tribunes toulousaines sont entonnés : au « Ohé ohé ohé ohé Branco ! Branco ! » succède un magnifique « Healey’s on fire » auquel personne n’a l’intention de transiger.

« Ce n’est pas une finalité »

Et tout d’un coup, le bus fait son entrée sur la place, avant que les joueurs et le staff ne s’engouffrent dans le Capitole. Hilare, la petite bande se serre au balcon pour venir dévoiler le trophée à tout une ville devant Jean-Luc Moudenc, qui fait l’expérience de la pyrotechnie au moment où Yanis Begraoui déclenche l’alarme incendie en craquant un fumigène. « S’il en craque un, je vote pour lui dans trois ans ! », lâche-t-on dans la foule. L’édile n’en fera rien, mais qu’importe : chacun profite du moment. À commencer par Damien Comolli, qui s’empresse de remercier tout ce beau monde pour les émotions vécues ensemble. « L’aventure ne fait que commencer », lance pour sa part Philippe Montanier, tourné vers l’avenir.

Oui, la suite est dans toutes les têtes. « Il fallait tout recommencer depuis le début, reprend Florian. La suite, c’est le mercato, voir si tous les joueurs importants vont rester. S’il y a un beau projet à l’appui, pourquoi pas jouer le top 10 minimum. » Déjà, la foule se disperse peu à peu. Ruben, Sergio et Gaël échangent déjà leurs impressions. Les deux premiers, maillots de l’Atlético sur le dos, vibrent pour la première fois dans une ville où ils ont débarqué il y a quelques mois pour raisons professionnelles, en provenance d’Espagne. « On ne va pas se tatouer le logo du club, mais c’est vraiment très sympa, les choses ont l’air de super bien se passer », rigole Ruben. Habitué du Stadium depuis 2006, leur pote Gaël, lui, est déjà tourné vers la saison prochaine. « Pour moi, ce n’est pas une finalité, il faut que tous les gens qui sont là restent pour pousser derrière l’équipe l’année prochaine, quoi qu’il arrive. On s’est toujours moqué des supporters toulousains, c’était un peu une honte de supporter ce club. Dans le virage Brice Taton, j’ai vu de mes propres yeux Batshuayi venir célébrer un but de l’OM, la tribune était à moitié violette et à moitié bleue. » Et si cette époque-là était bel et bien révolue ?

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Monaco repart de l’avant contre le Téfécé
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Par Tom Binet, à Toulouse

Photos : IconSport et TB.

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