« C'est le remake de 300 ! »
Un temps de chien qui aura visiblement servi d'excuse à certains membres de l'équipe de France Télévisions pour se faire porter pâle. Quelque peu paniqué à la vue de l'impressionnant contingent mobilisé par Radio France ("C'est le remake de 300 !", lâche Doc Gyneco), Daniel Lauclair consulte : "On n'a pas assez de joueurs, personne veut venir dans notre équipe ? On vous file une tenue ?". Si t'avais envie de tacler Claude Puel, c'était le moment ou jamais. La traditionnelle photo de famille d'avant-match dans la boîte, Audrey Pulvar peut enfin lancer la rencontre. Sur le pré, les 36 de Radio France prennent rapidement le jeu à leur compte. L'ancien coach de l'Olympique Lyonnais ratisse, remise, imprime le tempo : c'est le boss du milieu de terrain. Dans le camp d'en face, Doc Gynéco a plus de mal. Au bout de cinq minutes de jeu, Bruno Beausir, son blaze dans le civil, a déjà été signalé trois fois hors-jeu par l'assesseur de Joël Quiniou et n'a toujours pas fait de passement de jambes. Le temps où il se permettait de rapper "Je suis le filou, Michel Platini" semble bien loin. Sorti pour souffler, l'ancien membre du Secteur ä confiera les raisons de sa présence : "Je suis venu avec Eloi (l'ex-Lensois, ndlr), on joue ensemble à Issy-les-Moulineaux avec les vétérans. Il m'a dit qu'il y avait un match, je suis venu". Et sinon le Téléthon, Doc ? : "Ça me touche, parce qu'un jour on sera tous vieux et on ne pourra plus marcher donc on en profite".
« Pascal Sellem a cru que c'était une caméra cachée »
Pendant ce temps-là, France TV se fait démolir par les anonymes de Radio France. Pascal Sellem dans les bois n'a pas le compas dans l'oeil et rate complètement sa sortie : 6-1. Philippe Candeloro, crucifix à l'oreille et microphone en main, blague : "C'est quand même une grosse branlée pour la télé ! C'est la faute de Pascal, c'est une passoire au goal, il a cru que c'était une caméra cachée !". Alors que sur le banc de Radio France, Jacques Vendroux "est au taquet", dixit le chroniqueur de France Inter Hervé Pauchon, l'ambiance est beaucoup plus détendue du côté des hommes d'images. Daniel Lauclair : "Doc t'as vu, Radio France ils ont tous le numéro 36, et en plus on n'est pas loin du quai des Orfèvres, ça doit pas trop te plaire !". L'ex rappeur, qui a soutenu Nicolas Sarkozy en 2007, lui tape dans la main, hilare. L'arrivée en catastrophe de Laurent Robert sonnera la trêve des plaisanteries, coach Clearwater se chargeant lui-même d'escorter l'ancien Magpie jusque dans les vestiaires, parapluie arc-en-ciel à la main. La présence de Colonel Reyel sur le terrain est également signalée. Afin d'éviter un moment gênant, chacun fait mine de le reconnaître instantanément. Sur le pré, la punition continue pour France Télévisions, le chef du service des sports de la rédaction de France télévisions, Florent Gautreau reconnait la qualité de l'adversaire : "Je remarque surtout que Claude Puel est plus affûté sur le terrain pour un match du Téléthon que sur le banc de Lyon l'an passé. Il ne lâche rien, c'est le seul de l'équipe de Radio France qui ne soit pas encore sorti. Et puis ils ont un bon joueur devant". Ce bon joueur, c'est Jean-Michel, déjà auteur de cinq buts. Logisiticien chez Radio France, il se sent particulièrement concerné, "étant donné que [sa] fille est atteinte d'une maladie génétique, la drépanocytose." Ou comment rappeler brutalement que derrière l'ambiance bon-enfant qui règne autour du synthétique, tous les acteurs de ce match de gala se sentent investis d'une mission.
Pujadas et le maillot taille L
Sur le côté, les animateurs de France Télévisions sont venus faire leur BA. Lionel Chamoulaud et William Leymergie passent en famille jeter un coup d'oeil alors que David Pujadas est prêt à faire l'effort de jouer mais à ses conditions."Je suis d'accord pour jouer, mais pas pour être ridicule !", s'exclame le monsieur 20h00 de France 2 lorsqu'on lui tend un maillot taille L bien trop grand pour lui. "Je vais avoir l'air d'un con, ça me va pas du tout !", ajoute-t-il. Sérieux, David, pour le Téléthon, quand même... Quelques figures cathodiques donc, mais pour le succès populaire faudra repassera. A 15h30, le départ du marathon en escarpins aura raison des rares spectateurs, qui déserteront la main-courante, attirés par ces jeunes filles gambadant court-vêtues au rythme des tubes du moment. Forcément plus sexy que les relances de Wagneau Eloi. Hormis les grosses délégations de France Télévisions et Radio France, et les bénévoles du Téléthon, seuls quelques journalistes et une poignée de curieux continuent à braver les éléments pour suivre la suite de la partie. Florent Gautreau résume le sentiment général : "J'imagine que les gens sont devant leur télé. Mais le principal pour nous c'est de venir parce que, c'est un peu politiquement correct ce que je vais dire, j'ai croisé quelques enfants malades au bord du terrain... C'est compliqué". Daniel Lauclair concède quant à lui : "On aurait pu avoir plus de monde, mais le temps n'est pas de la partie. Et puis l'important c'est de participer comme disait quelqu'un qu'on connaît bien. Regardez, même Laurent Robert est là !". Imparable.
Par Mathias Edwards et Arthur Jeanne, au Stade Emi
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