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On était au derby rojiblanco de Madrid

Par Robin Delorme, au Vicente Calderón
On était au derby rojiblanco de Madrid

En ce dimanche, il a plu des buts lors du derby rojiblanco opposant l'Atlético Madrid au Rayo Vallecano (4-3). Mais l'intérêt était aussi ailleurs. En tribunes ou aux abords du Vicente Calderón, par exemple. Récit d'une soirée plaisante.

Tout Madrid ne tire pas la gueule. Au nord, bien sûr, le monument de Santiago Bernabéu fait grise mine. La faute à un foutu Sanchez Pizjuán et quelques querelles internes. Mais bien plus au sud, aux bords du fleuve Manzanares, l’Estadio Vicente Calderón vit une période bien plus faste. Alors, en ce dimanche soir de derby opposant les Colchoneros de l’Atlético à leurs voisins de Vallecas, quartier populaire de la capitale, les rayures rouges et blanches ont le sourire. Dans le métro qui mène les aficionados à la station Piramides, on est détendu. « On vient tout de même de mettre une taule à Chelsea, on n’a pas encore perdu de la saison et on a Falcao. Ça donne pas mal de raisons de ne pas faire la tronche » , confirme Miguel, un sac de cervezas fraîches dans la main droite. La crise économique peut bien attendre 90 minutes avant de reprendre le dessus. Ce que ne contrediront surtout pas les vendeurs de pipas et de bocadillos autour du stade. Il reste encore trois-quarts d’heure à tuer avant le coup d’envoi, le temps pour eux de vider un stock bien garni.
Apéro géant et exposition de trophées
Les abords de l’Estadio affichent d’ailleurs déjà complets. Pour ce troisième derby de Madrid, les velléités ne sont franchement pas à l’antagonisme exacerbé. Miguel, toujours : « Tu sais, avec le Rayo Vallecano, la rivalité n’est pas féroce. Forcément qu’on ne va pas déclarer notre amour pour ce club, mais c’est un peu comme notre petit frère, notre Getafe à nous. » Par là, le quadragénaire moustachu rappelle la crise qu’a vécu le fanion de Vallecas lors de la dernière décennie. Une galère financière dont le Rayo s’est sorti grâce à l’investissement de proches de l’Atlético Madrid. D’où la fameuse rayure oblique recouvrant le jersey du Vallecano. Pour s’apercevoir de cette amitié dissimulée, la Guardia Civil, CRS locaux, sourit. Un exploit pour ces gros bras, plutôt habitués à la chaleur du vrai derby de Madrid, celui du Real. La police à cheval, elle, surplombe les apéros improvisés. Le football sans conservateur, en somme.
À un quart d’heure du démarrage des hostilités footballistiques, le monde s’agglutine, un brin éméché, dans les entrailles du rustique Vicente Calderón. La direction rojiblanca, histoire de chauffer l’ambiance, présente son escouade de handball. L’occasion pour le néo-Madrilène Xavier Barrachet de se parfaire avec la chaude atmosphère de la Frente Atlético. Des Ultras qui vont ensuite être servis par la présentation du trophée glané en principauté. Sous une haie d’honneur des résidents de Vallecas, les ouailles de Simeone rentrent sur le pré, Supercoupe d’Europe dans les mains. Les « Campeones, campeones » descendent des travées. La bande à Falcao, elle, ne boude pas son plaisir. Dans cette ambiance festive, on en oublierait presque qu’il y a un match à jouer. Et à gagner pour l’Atlético. Pour rendre la fête encore plus folle, et accessoirement s’asseoir au classement devant le voisin blanc.
Ambiance bonne enfant et « hijos de putas »
Toujours en digestion de cet accueil princier, l’Atlético démarre au petit trot. Un détail pour la Frente qui entame sa deuxième prestation saisonnière après la réception de l’Athletic Bilbao. Les classiques reprennent donc leur droit au rythme des « Hijos de putas negros » (le Rayo évoluant dans une liquette noire). Sans vraiment s’en rendre compte, le cadran affiche bientôt la demi-heure de jeu. Le moment choisi par la sentinelle Mario Suárez pour défraîchir le tableau d’affichage. Cette partie est enfin lancée et les intonations redoublent. Avec ces trois points provisoires de plus dans l’escarcelle, les Rojiblancos le savent, ils sont devant l’ennemi merengue au classement. Alors, telle une obligation, c’est au tour des « Madrilistas, hijos de putas » de faire leurs apparitions. Une poésie qui ne choque pas le millier de Vallecanos qui reprend en cœur la partition anti-Maison Blanche. Côté gazon, le ballon circule tranquillement, les 22 acteurs n’opérant qu’un minimum syndical. Le divertissement est ailleurs. Même depuis la tribune de presse bien vide.
La pause réglementaire permet aux quelque 45 000 fessiers de se dégourdir les jambes et d’aller enfiler quelques Mahau. Sans alcool, pour leur plus grand malheur. Une hydratation pour les gosiers qui se veut des plus bénéfiques. Sitôt repris, le match s’enflamme. En l’espace de sept minutes, l’écart grimpe à 4-0. Le local Koke, le chouchou Arda Turan et la star Falcao y vont de leur banderille. Il n’en fallait pas plus pour exciter un public déjà bien enthousiaste. Les supporters franjirrojos, eux, ne baissent pas pavillon. Et se la jouent même grande classe lors de la sortie de Diego Costa, ex de la maison, en l’ovationnant à l’heure de jeu. La dernière demi-heure ressemble étrangement à l’échauffement entraperçu lors du premier acte. Grâce à la rentrée du Monténégrin Andrija Delibašić – un nom impossible à prononcer pour les journalistes ibères –, le suspens est relancé. Par deux fois, le tout frais entrant score. Puis c’est au tour du joueur de futsal Leo de ramener Vallecas à une petite unité. Les sifflets commencent à se faire entendre. Sauf du côté de la Frente, toujours là pour lancer de nouveaux chants. Au final, la remuntada n’aura lieu, et les 22 acteurs se quittent bons amis sur un 4-3. Les uns ayant ramenés les trois points, les autres montrant une grinta essentielle pour le maintien. Dans les tribunes, la partie est terminée depuis dix minutes, et on entend toujours les banlieusards vociférer. Attention, lundi, c’est boulot. Et le retour des galères.

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