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On était à la démission de Marcelo Bielsa

Par Romain Canuti, au Vélodrome
On était à la démission de Marcelo Bielsa

C'est évidemment là où il fallait être pour cette première journée de Ligue 1. Le stade Vélodrome. Pas pendant le match, plaisant du reste, mais juste après...

Stade Vélodrome, 22h50. Malgré une occupation du camp adverse depuis la demi-heure de jeu, l’OM n’a pas réussi à se remettre d’un but de 25 mètres d’Andy Delort. Le nouvel attaquant de Caen est un fan du club phocéen depuis son enfance. Il connaissait déjà le stade pour y avoir joué avec Ajaccio. C’était un soir d’automne en 2011, lorsque José Anigo avait traité devant les caméras Didier Deschamps de Caliméro, entre autres. Cette fois-ci, le natif de Sète a de quoi espérer avec sa frappe que sa réaction d’après-match soit gardée au montage. Même pas.

« Ah, au fait, je démissionne »

Très vite, la « Zone mixte » , cet endroit où les journalistes peuvent recueillir les impressions des joueurs après les matchs, ne va pas tourner de la même manière. Avant les joueurs, c’est aux entraîneurs de s’exprimer. Dans l’enceinte marseillaise, ils le font dans une salle juste à côté. Bielsa arrive assez rapidement face à l’estrade. Il répond aux questions comme si de rien était, et comme ça lui est arrivé plusieurs fois la saison dernière, coupe court aux questions sur son coaching en prenant pour lui la responsabilité de cette défaite. Peut-être parce qu’ils se disent qu’ils connaissent la suite, certains laissent la caméra tourner pour aller voir ce qu’il se passe du côté des joueurs. Alors que l’on pense que c’est la dernière question, Bielsa rajoute qu’il démissionne. L’assistance marque un temps d’arrêt, puis lui demande de répéter. Il se propose alors de lire la lettre qu’il a remise à Vincent Labrune avant le match.

Il y explique qu’il s’était mis d’accord avec Labrune pour sa prolongation de contrat. Mais que mercredi dernier, il a vu Philippe Pérez et l’avocat de MLD qui voulaient changer des points dans son contrat. Ce qu’il trouvait inacceptable. Alors il a écouté les changements proposés par les deux hommes, mais il a pris la décision de partir. Il se demande si c’était vraiment ce que Labrune voulait mais quelque part, il est responsable de ce qui lui ont annoncé ses collaborateurs. Il assure alors avoir refusé des offres importantes pour continuer à l’OM mais désormais, le lien de confiance est rompu et sa décision est irrévocable. Parce qu’il ne voulait pas perturber la préparation du match contre Caen, il a attendu la fin de la rencontre pour en parler. Et il n’oublie pas de mentionner pour finir « l’inoubliable public du Vélodrome » .

Le traducteur, qui avait été salué unanimement pour son excellent travail à la première conférence de presse de l’année, n’est pas loin d’avoir des trémolos dans la voix en lisant la version française. Son aventure aux côtés de Bielsa n’aura duré que quelques jours. Avant de monter sur l’estrade, Bielsa lui a demandé s’il était capable de traduire cette lettre à l’avance. Quelque part, c’est donc lui qui a appris la nouvelle en premier. Quelques minutes plus tard, ils sont des dizaines à l’écouter religieusement. Le passage des joueurs a vite été déserté avec le bouche-à-oreille. Bielsa reste derrière pour répondre à toutes les questions des journalistes. Il ne dévie pas de sa ligne initiale : il n’a rien à reprocher aux joueurs, au recrutement de Vincent Labrune, et il n’a pas déjà signé au Mexique : c’est la modification de ce contrat à trois jours du début du championnat qui lui a fait voir rouge.

A-t-il hésité à l’annoncer déjà jeudi ?

Il n’a pas encore terminé qu’une porte s’ouvre sur le côté. Ce sont quelques joueurs de l’OM qui viennent écouter. Ils n’étaient pas au courant. À la fin du match, c’est Vincent Labrune qui est venu leur annoncer la nouvelle dans le vestiaire. Le président leur livre alors la version telle qu’il l’a reçue, via l’intermédiaire à qui l’Argentin a confié son courrier. Bielsa n’a pas accepté qu’on cherche à modifier son contrat, il s’en va. Les cadres, ceux qui savent faire le métier savent qui vont en avoir pour un moment face caméra, Mandanda et Alessandrini donnent à plusieurs reprises leurs réactions, pour contenter tout le monde. À la question « est-ce un manque de respect ? » , le capitaine répond par l’affirmative, il explique aussi que c’est Franck Passi qui va assurer l’intérim. Benjamin Mendy, lui, accepte de parler de la défaite mais pas de Bielsa. Mais la plupart ne veut pas s’exprimer. Certains se retiennent sur leur désormais ex-entraîneur, « qui, une fois de plus, ne pense qu’à sa gueule » . Les journalistes restent en place, à l’affût. Il y a de fortes chances pour que Vincent Labrune déboule donner sa version. En attendant, l’un d’eux interpelle tous les autres. « J’espère que vous allez dire à quel point ce mec n’a pas de figure, c’est votre devoir, il faut arrêter de le faire passer pour un dieu » . Deux ou trois rentrent dans le débat, les autres aiguisent leurs questions présidentielles. Pour rien, le service presse du club vient informer que VL communiquera ultérieurement.

Les suiveurs du club alors discutent en petits groupes. Ceux qui étaient présents deux jours auparavant à la Commanderie ne peuvent s’empêcher de repenser aux feuilles que Marcelo Bielsa avait sur son bureau au moment de répondre aux questions. Un journaliste se repasse même les bandes dans son coin, il voit que Bielsa lit sa feuille à un moment, lorsqu’on lui demande de comparer sa nouvelle équipe à celle de l’an dernier : « Nous avons remplacé Ayew par Sarr, Nkoudou remplace Gignac, Rekik remplace Morel, Manquillo remplace Fanni, Diarra remplace Imbula. L’absence de Payet n’a pas encore été compensée » . Une phrase qui, évidemment, a un goût en bouche différent tout à coup. Mais il avait aussi une deuxième feuille. Déjà la lettre de Labrune ? Dans les jours à venir, ce ne sont pas les versions qui vont manquer.

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Par Romain Canuti, au Vélodrome

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