« Mon cœur va lâcher, il est tellement beau » , s’étrangle une collégienne. Une de ses amies nous avoue : « Je ne devrais pas être là, mon frère croit que je suis au McDo. Je vais me faire tuer ce soir. » D’autres enfants essaient d’escalader la barrière pour se rapprocher au maximum de l’idole des Bleus, pendant que les parents s’écartent rapidement devant la folie du moment. Certains en rient, comme Abdel, 57 ans et ancien footballeur de deuxième division marocaine : « Je suis là à chaque fois que Kylian revient. Aujourd’hui, je suis plus venu pour ma fille. Elle est fan de football et de musique, alors c’était la journée parfaite. »

Instant flûte
Lancé par Christian Jeanpierre, animateur du jour, Kyky n’a pas le temps d’ouvrir la bouche que la foule rugit. Un bruit à faire pâlir le Stade de France déjà bien tapageur lors des accélérations du joueur mardi contre l’Allemagne. De sa voix nasillarde, l’attaquant du PSG remercie tout le monde : « Vous êtes contents, mais je suis encore plus heureux que vous d’être là. » Des excuses rapides de ne pas avoir pu ramener la vraie coupe à la maison, et CJP lui demande de narrer quelques anecdotes de cette Coupe du monde. Il raconte avoir récupéré le maillot de Lionel Messi après le huitième de finale victorieux. « Un moment merveilleux » , selon le bonhomme de 19 ans. Un maillot qui vaudra quelques pesos d'ici quelques années, quand on sait que c’est peut-être le dernier maillot albiceleste que la Pulga aura jamais porté.
Après 30 minutes sur scène, le Bondynois a eu le temps d’arriver, de recevoir la citoyenneté d’honneur de la ville, des maillots du club floqué à son nom et... une flûte. Un rappel du maire de ses années au conservatoire, quand ses parents voulaient que le jeune Kylian fasse de la musique en plus de ses autres activités. Pas serein, il ne se risque pas à sortir l’instrument de l’étui pour lâcher un feat avec les LEJ ou Fianso, à ses côtés à ce moment-là. Dommage.

Cadres photo et Vegedream
En échange, le Parisien a offert plusieurs cadres photo de lui-même, célébrant la victoire au stade Loujniki. Il les dédicacera directement sur scène, pendant que le DJ lance un énième Vegedream, que toute l’assistance reprend avec force, en particulier lorsque les enceintes commencent à cracher « passement de jambes, crochet à droite, à gauche, Kylian Mbappé » . Il ne restera pas plus que ça sur scène. À l’aise avec un micro, il n’en est pas non plus à tenir une foule complète en haleine. Mbappé laisse donc sa place sur ce terrain à Fianso, Lartiste, Aya Nakamura et d’autres musiciens, tous du 93, qui maintiendront enflammée Bondy jusqu’à la fin de l’après-midi. À Bondy plus qu’ailleurs, la devise c’est bien : « Liberté, Égalité, Mbappé » .
Par Anthony Audureau, à Bondy
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