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  • Argentine/Équateur (4-0)

On a vu Messi et compagnie au Monumental

Par Léo Ruiz
5 minutes
On a vu Messi et compagnie au Monumental

Grâce à son trio d’attaque exceptionnel, avec un Messi au-dessus de tout, l’Argentine a écrasé l’Équateur dans un Monumental comble et sous le charme. La bande à Sabella avance, mais le chemin pour le Brésil est encore long.

Argentine 4-0 ÉquateurButs : Agüero, Higuaín, Messi, Di María

Un peu comme la France, l’Argentine traverse une période difficile avec sa sélection et tente d’en sortir tout doucement. Lassé par l’absence de résultats, par une vingtaine d’années sans titre, par une Copa América à domicile ratée et par une défaite historique au Venezuela dans ces éliminatoires, le public argentin avait en partie déserté le Monumental pour les deux derniers matchs contre le Chili (4-1) et la Bolivie (1-1). Cette fois, le stade de River Plate est bel et bien comble. Plein à craquer. Plus pour venir voir Messi que la sélection, en fait. Dans la nuit frisquette de Buenos Aires, un petit carré jaune illumine le stade. Les Équatoriens aussi ont fait le déplacement.

En tribune popular, les tickets à 70 pesos (environ 12 euros) se sont vendus comme des petits pains. Le placement est libre sur les larges bancs en béton, mais mieux vaut prendre un peu de hauteur pour ne pas se retrouver avec les barbelés réservés aux supporters adverses dans la tronche. Et voir effectivement le génie Messi. Il est 19h15 et seul Romero s’échauffe sur la pelouse du Monumental, les autres joueurs faisant ça sur un terrain annexe. Le jardinier décide donc d’amuser un peu la galerie. Une première lance à eau est soudainement ouverte et oblige policiers et photographes à un petit sprint improvisé acclamé par la foule. Un deuxième jet se déclenche, mais la lance est orientée vers le ciel. La piste d’athlé est inondée, la pelouse n’a pas reçu une goutte.

Les trois fantastiques

Le public se chauffe. « Celui qui ne saute pas est un Anglais ! » La guerre des Malouines, c’était il y a 30 ans et ici, personne ne l’a oubliée. Y compris ceux qui n’étaient pas nés. Ça y est, le match commence. Première touche de Messi. Frissons. Clemente, l’arrière gauche, a aussi les faveurs d’une partie du public. Joueur de Boca, il est le seul local de la sélection. L’Albiceleste campe dans la partie équatorienne, mais a du mal à se rapprocher du but. Ça manque clairement de relais entre l’attaque et la défense. Si Gourcuff était argentin, il aurait peut-être sa place en sélection. Messi sert Di María, superbe balle piquée du Madrilène pour Agüero, hors jeu, qui ouvre le score. Le match est ouvert. Messi est dans un bon soir, il s’amuse, passe des petits ponts gratuits.

En face, c’est assez pauvre. Valencia ne touche pas le ballon et toutes les relances des lignes arrières terminent en touche. Capitaine Messi est servi au milieu de terrain, accélération impressionnante, il résiste à deux défenseurs qui n’arrivent même pas à faire faute et décale sur Higuaín, qui double la mise. Le trio magique a fait la différence. Et ce n’est pas fini. Dans la minute qui suit, le Barcelonais repart de plus belle, tac-tac, une-deux avec Pipita et boum, missile sous la barre. 3-0, le public chante, danse, saute. C’est autre chose que le Stade de France. Si l’attaque régale, au milieu, ce n’est pas encore très clair. Mascherano n’a plus tous ses repères en 6 et Di María n’est pas toujours très à l’aise dans ce rôle plus en retrait. Gago, lui, s’en sort plutôt bien.

La sélection la plus déséquilibrée au monde

La deuxième mi-temps repart de la même manière. Un peu brouillon jusqu’à l’attaque, mais après, ca va très vite. Action superbe à une touche de balle entre les trois fantastiques et Agüero s’effondre dans la surface. Simulation. La Tri réagit et frappe enfin au but. Jefferson Montero, auteur d’une bonne saison avec le Betis, est entré en jeu à la mi-temps et emmerde sacrément la défense argentine. En surrégime en première mi-temps, Clemente montre toute l’étendue de ses limites et fait presque regretter Gaby Heinze. La défense centrale Garay-Fernández n’est pas non plus des plus rassurantes. Cette sélection est probablement la plus déséquilibrée du monde. Face à l’Équateur, ça ne pose pas trop de problèmes, mais il faudra voir face à du plus gros poisson. Sur le terrain et dans les tribunes, ça s’endort.

Le match s’est calmé. Messi prend donc le ballon dans l’axe et fait sa spéciale barcelonaise. Il fixe la défense centrale, part à gauche et grille tout le monde en contournant toute la défense, puis cherche le petit filet opposé, mais Domínguez claque en corner. « Mais c’est qui, putain, qui lui a donné des jambes comme ca ? » . Agüero et Higuaín sortent ovationnés, remplacés par Lavezzi et Sosa. Le joueur du Metalist Kharkov n’a franchement pas la cote, ici. « On a le meilleur joueur du championnat, Riquelme, qui est en train de tout faire gagner à Boca, et ce con nous sort ce Sosa dont on ne sait même pas où il joue ! » Messi, lui, s’en fout. Il sème une énième fois toute la défense, mais sa frappe est contrée. Di María, récompensé de ses efforts, est à la conclusion pour le 4-0. « Celui qui ne saute pas ne va pas au Mondial ! » . Ça chambre. L’Argentine a pris la tête de la zone AmSud et regagné un peu l’amour de ses supporters. Messi and co vont pouvoir passer leurs vacances tranquilles.

Voir : les buts en vidéo

Pardon d’avoir douté, Rayan Cherki

Par Léo Ruiz

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