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On a simulé Manchester City-PSG sur Football Manager

Par Julien Momont
6 minutes
On a simulé Manchester City-PSG sur Football Manager

Plus fort que Paul le poulpe, Football Manager avait prévu le bon score au match aller entre le PSG et Manchester City (2-2). Alors pour préserver vos ongles dans l'insupportable attente du match, on a remis ça pour le match retour. Avec quelques scénarios fantaisistes en bonus.

Le médecin Éric Rolland enfile sa chapka « PSG Fan » et ouvre la porte de la chambre froide. À droite, le stock de steaks de bison que Zlatan Ibrahimović s’enfile tous les jours au petit déjeuner. Mais aujourd’hui, ce qu’il vient récupérer se trouve sur la gauche, conservé précieusement dans une glacière sur mesure, coincée entre les bouteilles de champagne et les échantillons de sperme de Ronaldinho, Raí et Pauleta. Seul indice de son contenu : une petite étiquette sur le couvercle, « Marco V. »

19h45, mardi 12 avril. Les compositions tombent : Marco Verratti, par on ne sait quel miracle médical, est titulaire pour le quart de finale retour à Manchester City. Benjamin Stambouli voit la chance de sa vie s’envoler sous ses yeux. Alors que Laurent Blanc avait refusé de mettre Ángel Di María dans un frigo pour le préserver, il s’y est résolu avec son milieu italien. Aux grands matchs, les grands remèdes. Ou un truc du genre.

Au coup d’envoi, Verratti est là et bien là, pixels saillants et mine réjouie. Si si, on vous assure, ça se voit.

Javier Pastore est lui sur le banc, comme Kevin Trapp, insuffisamment remis de sa béquille reçue à Guingamp du nez protubérant de Layvin Kurzawa. Le sort de la saison du PSG repose donc en partie sur Salvatore Sirigu. Douce ironie.

Visiblement impressionné par les prouesses (ici et là) de Gregory van der Wiel à l’aller, Laurent Blanc a reconduit le Néerlandais côté droit. Se sentant conforté, l’ancien Ajacide s’est donc encore plus lâché. Une constante ? La passe incompréhensible en touche.

Van der Wiel nous a aussi offert un étrange moment de vide, comme s’il avait ouvert une faille spatio-temporelle. Football Manager a l’air de mal supporter autant d’absurdités, va falloir qu’on fasse attention.

« We Want More ! » , scandent mécaniquement les tweetos, bien rodés.

Côté City, Manuel Pellegrini a opté pour un 4-2-3-1 plus offensif que son 4-1-4-1 du match aller. Yaya Touré est bien là, Vincent Kompany, trop juste, est remplaçant. Parce que le technicien argentin est prêt à tout pour éviter de s’infliger quatre-vingt-dix minutes supplémentaires d’Eliaquim Mangala, il a titularisé Martín Demichelis en défense centrale. Prêt à tout, on vous dit. Yolo. Mais était-ce vraiment une bonne idée ?

Notez le face-à-face raté par Zlatan. On y reviendra.

Quoi qu’il en soit, le PSG fait un match de patron. Une grosse domination, de l’impact physique et des jeux en triangle parfaitement rodés.

On sent le travail réalisé à l’entraînement. La patte Laurent Blanc. Cette audace est récompensée juste avant la mi-temps.

Oui, Ibrahimović a marqué. On en était où, déjà, du débat sur ses performances dans les grands rendez-vous ? Ah oui, il l’avait rouvert au match aller après l’avoir clos suite au huitième retour à Chelsea après l’avoir alimenté pendant toute sa carrière… Enfin, on imagine, parce qu’on ne se souvient plus trop de comment il jouait en Coupe d’Europe au Barça ou au Milan, mais c’est bon pour l’audience, alors… Mais bref, là, flûte, fin du marronnier, il va falloir trouver d’autres angles. Pas vrai ?

Eh bah non, pas vrai. Merci Ibra, grand sauveur des médias en crise et des rédacs chefs en panne d’idées.

Ça fait un paquet d’occases ratées quand même, non ? Tenez, les chiffres, rien que les chiffres : huit tirs dont cinq cadrés.

Alors là, toute la France du foot se dit que le PSG n’a pas su tuer le match et qu’il va donc forcément être puni. « Tu vas voir, ils vont en prendre un en contre » , lâche même Roger, accoudé au bar.

« J’l’avais dit ! »

Oui, merci Roger, t’es vraiment un visionnaire, on se demande où t’es allé chercher ça, dans l’histoire du foot, qu’une équipe qui mène 1-0, mais vendange les occasions du break, se fait reprendre comme une conne en fin de match.

Un partout, score final. Le Paris Saint-Germain est éliminé en quarts de finale pour la quatrième saison consécutive. Conclusion : le quatre-quarts ne passe pas. Hu hu.

Vous noterez le coaching ultra-ambitieux de Laurent Blanc après l’égalisation de De Bruyne.

Combien de fois faut-il jouer le match pour que Cavani marque un but ?

On ne peut pas se quitter comme ça, sur cet échec retentissant. Alors on a mené l’enquête. Edinson Cavani est resté muet après notre première simulation. Il est resté muet après la deuxième. Après la troisième. La quatrième a même vu Hervin Ongenda qualifier le PSG. Les heures passaient, dimanche était devenu lundi, le jour pointait le bout de son nez, quand enfin…

La neuvième simulation était enfin la bonne. C’est pas trop tôt. Bilan : neuf matchs, 24 tirs de Cavani, 11 cadrés, et un seul but.

Sur cet échantillon, Manchester City s’est qualifié cinq fois, le PSG quatre. Score le plus fréquent ? Un partout. On prend 5% des gains de vos paris, merci.

Et si Pep Guardiola entraînait Manchester City dès aujourd’hui ?

La nouvelle est tombée ce matin : Manuel Pellegrini a été licencié. Il a oublié d’aller lire son histoire à Yaya Touré avant la nuit.

Stupeur : Pep Guardiola débarque à Manchester, bien avant le début officiel de son contrat. Le Bayern n’a de toute façon plus besoin de lui en Bundesliga, il en garde juste les rênes pour la Ligue des champions. Facile.

Mais la révolution tactique attendra. Avec un tel effectif, en même temps… Dans sa compo, Guardiola copie d’ailleurs le schéma de Pellegrini au match aller et renforce son milieu de terrain.

Au final, Manchester City n’a que 51% de possession. Décevant, mais on va mettre ça sur le compte de la découverte de la méthode Guardiola. City se qualifie tout de même, 1-0.

Et si Neymar jouait déjà au PSG ?

Autre univers parallèle. Ce mardi matin, sous la pression des Qataris, l’UEFA a ouvert un mercato spécial, et Neymar a signé au PSG. L’instance européenne, trop consciente des enjeux commerciaux, a également accepté que le Brésilien soit inscrit sur la liste des joueurs qualifiés pour la Ligue des champions. Pas la peine de vous pincer, amis parisiens, vous ne rêvez pas.

Un joueur et tout change ! Place au 4-4-2. Blanc estime que ça ne vaut pas la peine d’aligner Marco Verratti. Pire, il ose même titulariser Benjamin Stambouli. La confiance du type… Quant à Edinson Cavani, il est content, il retrouve l’axe de l’attaque.

Mais le match de Neymar n’est pas fameux. Il tire les corners. Ah, et il frappe une fois au but.

Au final, le PSG s’incline sans gloire, 1-0. Neymar est vraiment très très très déçu.

Le PSG ne pourra pas dire qu’il ne savait pas.

Par Julien Momont

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