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OL : Retour de flamme ou feu de paille ?
Un Real au tapis (1-0) et un Sochaux démoli chez lui (4-0)... Une semaine glorieuse pour Lyon qui pointe aujourd'hui à la 4ème place, à 5 points du leader bordelais (et un match en plus). D'aucuns commencent même à parler d'un championnat totalement relancé avec des Gones remis en selle pour la course au titre. Faut voir...
Par quoi on commence ? Par Villarreal ! Bob Pirès. Vas-y mon grand : « En voyant ce qu’a fait le Real Madrid, je me dis que Lyon ne doit pas venir jouer au ballon ici, comme nous l’avons fait ce soir, mais bien bloquer les Madrilènes, comme à Gerland. Je suis persuadé que Lyon peut passer » . Merci Bobby, on pense la même chose que toi. Quand on observe le 6-2 encaissé hier soir par Villarreal à Bernabeu, on se dit que y a des baffes qui se perdent. Le Sous-Marin Jaune aurait mieux fait de visionner OL-Real de mardi dernier. Parce que quand on joue en bloc à presque 40 mètres de ses buts, c’est vraiment donner le bâton pour se faire battre. Cristiano s’est régalé en faisant admirer sa pointe de vitesse mortelle sur contres, Higuain a encore frappé en rôdant à la limite du hors-jeu (2 buts) et Kaka en seconde lame a porté l’estocade (2 buts). Des espaces énormes derrière, des boulevards autoroutiers et surtout une couverture alternée déficiente de la part des défensifs jaunes. N’importe quoi. Que des erreurs tactiques que l’OL n’a heureusement pas faites…
Car l’un des enseignements majeurs de la victoire lyonnaise sur le Real, c’est le positionnement du bloc-équipe. Lloris au parloir ! Vas-y Hugo : « On a joué 5 ou 10 mètres plus haut. Cela nous a fait énormément de bien. On a récupéré le ballon dans leur camp et on a su se projeter vers l’avant. Parallèlement, on a su contenir les ballons dans notre dos » . Merci, Hugo. Les Villarreal auraient dû t’écouter, mardi soir. Bien fait pour eux. Ouais, donc : « On a joué 5 ou 10 mètres plus haut » … Combien de fois a-t-on reproché (et à juste titre !) à Claude Puel de faire jouer Lyon beaucoup trop bas ? Avec les dommages collatéraux bien connus : un OL qui subit trop sur ses bases et une projection vers l’avant pas assez rapide du fait des remontées de ballon qui partent de trop bas…
Lyon mord à nouveau
Alors CQFD ? Un OL qui renoue avec un positionnement plus haut, qui travaille mieux au pressing et qui reste super vigilant derrière ? Oui, ça en a tout l’air. En tous cas, vu le nombre d’actions offensives qu’ils se sont procurées contre Madrid, l’OL puélien n’avait rien à envier à ceux de Le Guen ou de Houllier. L’autre enseignement majeur de la belle semaine lyonnaise, c’est “l’état d’esprit”. OK, un terme à la con qui ne veut pas dire grand-chose. Mais il est indéniable que Lyon-Real a illustré ce qu’on avait constaté en L1 depuis 2010 : une équipe de plus en plus solidaire qui sait s’arracher pour vaincre, même petitement (1-0 contre Lens). On le répète ici : l’OL flamboyant septuple champion de France était certes talentueux… mais aussi très bagarreur. Dans les années de gloire, le maillot était blanc mais le bleu était de chauffe. On l’avait écrit ici : la saison passée, Bordeaux a autant gagné le titre que Lyon l’a perdu. La trop longue démobilisation d’après-Barça (2-5 au Nou Camp) a plongé l’OL dans une apathie qui a duré pratiquement jusqu’à aujourd’hui (malgré un bon début de saison 2009-10, certes).
L’OL n’avait plus faim ? On se souvient que les Gones étaient allés bousiller l’OM au Vélodrome 3-1 en mai dernier. Un OM à la lutte féroce avec Bordeaux. Preuve qu’en retrouvant sa combativité plus tôt, Lyon aurait pu jouer le titre face aux Girondins et Marseillais. Cette saison, Manu Petit ne disait pas autre chose en pointant après le Real les maux de l’OL : « En L1, je crois que Lyon a le sentiment d’avoir un effectif supérieur à la plupart des clubs. Les Lyonnais jouent comme des sénateurs au point d’oublier les fondamentaux qui font qu’on gagne des matches » . La victoire contre le Real apparaît pour l’instant comme le point d’orgue d’un état d’esprit “retrouvé”. “Apparaît” seulement parce que l’invincibilité lyonnaise de ce début 2010 en L1 masque des insuffisances dans le contenu et une “faiblesse relative” des adversaires battus (Nancy, Lorient, PSG, Lens, Sochaux et nul à Toulouse).
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Money time en mars-avril
Même si trop facile (bonjour la défense !), la victoire 4-0 à Sochaux a apporté aussi des petits enseignements intéressants. Toujours au niveau de “l’état d’esprit”, les absents de Gerland (Karlström, Ederson, Bastos et Gomis) ont avantageusement suppléé les titulaires restés sur le banc (Pjanic, Lisandro, Govou et Delgado). La palme pour Bastos, qui a su répondre présent en signant un triplé. Le cas Bastos apporte des indices favorables : la concurrence au sein du groupe lyonnais. Puel dispose maintenant au poste de milieu gauche de deux joueurs de talent, Bastos et Delgado. Or on sait que l’un des ressorts de la méthode Puel, c’est de créer l’émulation en plaçant ses joueurs dans l’inconfort des situations jamais acquises. D’où son turnover pas toujours compris. En tout cas, là, ça marche.
Pour peu que le reste de l’effectif suive et adhère (dans la joie et la douleur)… Reste que Bastos à gauche c’est bien mieux qu’à droite. On espère que Puel s’en souviendra. “État d’esprit”, toujours : l’OL n’encaisse quasiment plus de buts. Mieux : le rendement offensif révèle une efficacité trop passée sous silence : déjà 11 buts pour Bastos, 17 pour Lisandro et 13 pour Gomis, toutes compétitions confondues. Il y a des bilans plus honteux… Conclusion provisoire : l’OL va mieux. Ni plus, ni moins. C’est le calendrier de mars-avril qui apportera sa vérité vraie : match retour à Bernabeu le 10 mars et ensuite déplacements à Marseille, Rennes, Bordeaux et Montpellier. Ce sera autre chose que Nancy, Paris ou Sochaux…
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