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OL et PSG, le sens de la transition

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OL et PSG, le sens de la transition

Difficile de s'en sortir par le haut quand le sentiment qui domine est celui d'avoir tout perdu. C'est pourtant ce à quoi sont condamnés Lyonnais et Parisiens dans le duel à distance qui les rapproche autant qu'il les oppose pour le dernier ticket en C1.

En général, c’est en fond de classement que les équipes dépressives finissent par se retrouver. Elles s’y font oublier jusqu’à ce que se pointent ces derniers matchs de la saison, ceux à « six points » , qui permettent de sauver sa peau. Cette année, les règles ont visiblement changé en Ligue 1. Les bandes neurasthéniques du moment se sont filées rencard autour de la troisième place pour se disputer un strapontin, cette place en tour préliminaire de Ligue des Champions qui, de l’avis général, reste encore le meilleur moyen de plomber la saison qui suit plutôt que de sauver celle en cours.

La guerre d’usure

C’est donc dans cet état semi-comateux que Lyonnais et Parisiens se sont lancés depuis quelques journées dans un duel à distance qui manque de virer chaque fois un peu plus au pathétique. Le Paris Saint-Germain cale à domicile face à Nancy ? L’OL en profite pour sombrer à l’Abbé-Deschamps. Et quand les hommes de Puel concèdent dans la foulée un nul du côté de Brest, c’est l’offrande faite à Paris qui finit par se diluer dans le blues marine bordelais. A croire que la manœuvre n’a d’autre but que de relancer in extremis des Rennais pourtant donnés disparus dans ce sprint de l’ombre qui rassemble tout ce que le championnat compte d’équipes à bout de souffle.

Si l’on avait eu l’idée de céder à la psychologie de comptoir pour analyser ces deux trajectoires poussives, nul doute qu’il aurait été question d’actes manqués en forme de discours réussis. Mais comme Jacques Lacan est mort et qu’il n’a jamais manifesté de son vivant le moindre intérêt ni pour l’Olympique Lyonnais, ni pour le Paris Saint-Germain, on préfèrera s’en tenir pour tout discours à ceux lâchés par les deux camps ces derniers jours. Où les mêmes mots reviennent de part et d’autre : « l’usure, la fatigue et l’accumulation des matches qui font qu’à un moment on a un peu moins d’essence dans le réservoir » chez Christophe Jallet. Ce qui donne « une saison usante nerveusement et mentalement » du côté de Jérémy Toulalan.

Autant dire qu’à deux matchs de la fin, les gars ne se disent pas seulement rincés – ce que confierait n’importe quel joueur de L1 à ce moment de la saison, les Lillois en premier. Non, ce qui se joue en creux, c’est l’histoire d’une saison dont on a compris qu’elle se terminerait de la même manière de part et d’autre, sans le moindre titre. Le genre de situation qui vous oblige à tirer les 180 minutes restantes avec le poids d’une saison foirée et la perspective d’une nouvelle « saison de transition » . Le genre de situation surtout qui vous rapproche deux clubs, au point de se demander ce qui continue de les séparer aujourd’hui.

Un monde d’écart ?

Demandez à un supporter lyonnais, il y a des chances qu’il ne le sache pas lui-même. Jamais il n’a senti son club aussi proche de devenir un PSG comme les autres, à réclamer la tête de Claude Puel considéré comme le grand fossoyeur du club – on parle quand même d’un entraîneur qui pourrait qualifier pour la troisième fois de suite l’OL en C1 –, à invoquer le grand ménage à coups de sifflets, de banderoles et de manifs d’avant-match, à se demander si Aulas et Lacombe n’ont pas définitivement perdu leur mojo niveau recrutement, à traquer les signes d’un retour au bercail de Juni Guitar comme d’autres envoyaient des lamentos à l’adresse de Luis Fernandez. Autant de convergences qui en feraient pourtant oublier l’essentiel : un monde continue de séparer les Lyonnais et les Parisiens à ce moment précis, qui tient dans ces deux points d’avance des premiers sur leurs rivaux.

Aussi infime soit-il en apparence, cet écart n’en met pas moins en évidence deux différences de taille entre l’OL et le PSG. La première tient à l’histoire de la saison des deux clubs. Celle des Lyonnais se joue dans cette entame chaotique qui contraint Claude Puel à faire évoluer son équipe en configuration Ligue des Champions pour se sortir au plus vite des limbes du fond de classement. L’absence de turn over et les onze types assemblés en 4-3-3 canal historique les soirs de Ligue 1 ont sans aucun doute contribué à rendre leur parcours moins abouti sur la scène européenne et à les perdre dans ces instants décisifs où se jouaient la course au titre. Reste que c’est encore ce qui sauve la saison en cours. A Paris, la perspective d’un retour en haut de l’affiche n’a jamais tenu qu’à cette croyance en l’homme providentiel, en l’occurrence Nenê, capable de venir à bout des insuffisances offensives du duo Hoareau-Erding et du milieu parisien. D’accord, les Parisiens ont proposé un niveau de jeu bien plus consistant que la moyenne cette saison. En attendant, l’état de grâce d’un seul joueur s’accorde toujours aussi mal avec l’idée qu’on se fait d’une équipe taillée pour disputer la course au titre et toutes les autres compétitions qui vont avec – le compteur parisien affichera 64 matchs ce soir…

L’autre différence repose sur les rôles tels que ces deux points d’écart viennent les distribuer à deux journées de la fin. D’un côté, des Lyonnais qui restent maîtres de leur destin, quand bien même ils s’échinent à montrer le contraire une fois sur le terrain. De l’autre, des Parisiens qui doivent s’en remettre à un faux pas supplémentaire de leurs rivaux, en plus d’avoir à retarder le sacre officiel des Lillois pour une journée. Les Gones ont beau avoir confirmé à Brest qu’ils étaient bien partis pour traverser leurs derniers matchs en apnée, ils n’en ont pas moins cette solide expérience des fins de saison jouées sur la corde raide qui se terminent toujours par une qualification en Ligue des Champions. L’air de rien, c’est encore à ce genre de détail qu’on distingue une saison de transition globalement réussie d’une saison de transition de plus.

Par Serge Rezza

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