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Ntcham : « Je pensais que les Italiens se la racontaient sur la pasta »

Propos recueillis par Valentin Pauluzzi
7 minutes
Ntcham : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Je pensais que les Italiens se la racontaient sur la pasta<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Âgé de vingt ans, voilà déjà plus de quatre ans qu'Olivier Ntcham a quitté la France. D’abord trois ans avec la réserve de Manchester City qui l’a ensuite envoyé en prêt deux ans au Genoa. International tricolore chez les jeunes, il retrace son parcours.

Tu as vécu un temps à Montréal, tu en as profité pour pratiquer d’autres sports ?Je suis parti deux ans avec ma maman pour son travail, de mes dix à douze ans. J’ai testé le basket et la boxe. Je continuais le foot, mais là-bas, il fait tellement froid que c’est surtout du futsal en fait. Je ne pense pas que cette interruption ait pénalisé ma formation, j’étais jeune, je n’avais pas trop conscience d’une carrière qui se dessinait, je m’amusais encore, quoi.

À ton retour, tu fréquentes plusieurs clubs de la région parisienne, puis tu passes deux années au centre de formation du Havre avant de signer à Manchester City à l’âge de seize ans.J’ai fait trois années complètes dans le championnat réserve. Quand je suis arrivé, ce n’était pas encore trop développé, mais le niveau s’est amélioré par la suite. Aujourd’hui, je ne peux pas encore dire si je regrette d’être parti si tôt, de savoir si cela valait le coup ou pas, mais au fond de moi, je pense quand même avoir fait le bon choix.

Tu as été entraîné par un certain Patrick Vieira…Il était très proche de nous les Français, mais aussi très proche de ses joueurs en général. Le conseil qu’il m’a donné, c’est quand on est sur un terrain de foot, il faut tout donner, mais surtout faire attention aux petits détails, car c’est là-dessus qu’on peut perdre ou gagner un match. C’est une très bonne personne, j’aime sa philosophie, sa façon de penser et je le vois parti pour faire une belle carrière de coach.

Comment expliques-tu le choix de venir en prêt au Genoa et passer d’un football à l’autre ?Ah ça, ce sont deux footballs très différents, évidemment, la grosse différence se situe du point de vue tactique. Les Italiens ne sont pas forcément plus spécifiques, mais ils y accordent une attention particulière. Ils savent exactement ce qu’ils veulent, où il faut se diriger selon la position du ballon, s’il faut suivre son bonhomme ou le laisser, etc.

Tu repartais un peu de zéro, non ?J’ai déjà connu une fois l’adaptation en passant du Havre à Manchester, une deuxième, je n’en ai pas eu besoin. En Angleterre, ce n’était pas évident. On me disait à gauche, je partais à droite, on me disait derrière, je partais devant. Je ne comprenais rien de l’anglais. Ici, je suis arrivé avec déjà des automatismes, des repères inhérents au foot en général. Et puis la langue, j’ai vite compris, j’avais un prof et des cours, mais le mieux pour apprendre, ça reste de parler avec les coéquipiers. Aujourd’hui, je comprends tout ce qu’on me dit, je fais juste quelques « bavures » quand je parle, mais rien de grave.

Lors de la reprise, il y avait le pain et le sel qui avaient été éliminés. Je m’en suis rendu compte en réclamant l’un des deux à table. Tandis qu’à Manchester, tu te levais, tu prenais le ketchup ou la mayonnaise, personne n’allait te dire quoi que ce soit.

Que connaissais-tu du Genoa ?Sincèrement, pas grand-chose, comme quand j’étais arrivé à Manchester City. Je m’intéresse au football, mais je ne suis pas un acharné qui regarde tous les matchs à la télé. Bon, je me suis renseigné quand même, je ne pouvais pas partir sans savoir où j’allais. J’ai donc appris que c’était le club le plus vieux d’Italie et avec un kop de supporters très actif.

Hors football, tu as plus accroché avec l’Italie ou l’Angleterre ?La France reste devant. L’Angleterre c’est cool, ouais, je dirais même que c’est paisible. L’Italie, ben c’est la nourriture… Moi, je pensais qu’ils se la racontaient sur la pasta, mais non, c’est juste incroyable. Et pourtant, niveau bouffe, c’est plus strict ici. Lors de la reprise, il y avait le pain et le sel qui avaient été éliminés. Je m’en suis rendu compte en réclamant l’un des deux à table. Tandis qu’à Manchester, tu te levais, tu prenais le ketchup ou la mayonnaise, personne n’allait te dire quoi que ce soit.

Le but, c’est de faire tomber l’option d’achat ou de rentrer à City ?Un retour à City est compliqué, il faut être honnête. C’est dur quand on est jeune d’avoir sa place de titulaire là-bas. Moi, je veux enchaîner beaucoup de matchs, réussier, en espérant que le Genoa lève l’option qui n’est d’ailleurs pas obligatoire.

C’est très difficile de définir ta place sur un terrain, tu peux nous en dire plus ?J’ai été formé en 8. Je peux être parmi les deux 6 si c’est un 3-4-3 comme on utilise souvent ici, mais aussi ailier gauche également. Cela a ses avantages et ses inconvénients. Arrivé à un moment, quand vous n’êtes plus trop en confiance sur le terrain, vous mélangez un peu tout, on vous met milieu, vous jouez comme ailier gauche et inversement…

Tu as eu des modèles ?Zidane que j’admirais vraiment, j’étais jeune, mais je me souviens très bien de la Coupe du monde 2006. Aujourd’hui, il y a Eden Hazard que j’aime beaucoup. Et puis à City, j’ai eu la chance de côtoyer Yaya Touré, c’était vraiment impressionnant.

Avec Cissokho et Gakpé, on traîne souvent à trois. J’ai aussi un super rapport avec Lucas Ocampos, on s’entend super bien. Avec Orbán qui est passé par Bordeaux, ça fait cinq gars qui parlent français, c’est pas mal.

Avec Gasperini, puis Juric, tu as eu le droit aux meilleurs professeurs tactiques ?Meilleurs, je ne sais pas, parce que je n’en ai pas connu d’autres, mais oui, ils sont au poil. Tout est huilé, coordonné. Au début, c’était un choc. Quand j’arrive ici, on me dit : « L’Italie, la tactique, etc. » Je me disais qu’ils en abusaient un peu, mais non, ils sont vraiment à fond dessus. Ce n’est pas mon point fort à la base, j’avais des lacunes que j’ai essayé d’éliminer déjà avec Vieira, et avec Gasperini et Juric c’est encore plus accentué.

On dit que le second est le fils du premier, qu’ils prônent le même football.Non, je pense que chacun a son identité. C’est mon point de vue en tout cas.

Tu portes le 10 cette saison, comment ce numéro symbolique t’a été attribué ?Il était libre depuis le départ de Perotti l’hiver dernier. C’est venu de moi, car on ne pouvait pas prendre le 6 retiré depuis la mort de l’ancien capitaine Gianluca Signorini. Je sais que cela signifie beaucoup de choses sur le terrain, mais je ne suis pas dans cette mécanique. Il ne faut pas avoir du tout de la pression pour un numéro, si j’avais le 19, ce serait la même.

Il y a un bon trio de francophones avec Cissokho et Gakpé, ça se passe comment ?On n’habite pas ensemble, car ils ont une famille et des enfants, mais on traîne souvent à trois. J’ai aussi un super rapport avec Lucas Ocampos, on s’entend super bien. Avec Orbán qui est passé par Bordeaux, ça fait cinq gars qui parlent français, c’est pas mal.

Tu as presque fait toutes les sélections de jeunes françaises des U15 jusqu’au U20, tes parents sont camerounais, tu as réfléchi à ta décision concernant les A ?Je reçois les pré-convocations avec les U21 français, je continue d’être suivi, même si cela fait un an que je n’ai plus disputé un match avec le maillot bleu. Moi, je n’ai que le passeport français, mes parents sont nés au Cameroun, mais je n’ai fait aucune démarche. Je suis concentré sur mon club, et si ça doit venir, ça viendra, mais je ne suis pas pressé.

Dans cet article :
Première victoire pour Patrick Vieira sur le banc du Genoa
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Propos recueillis par Valentin Pauluzzi

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