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Nigel Atangana : « Je ne saurais même pas dire comment sont les Anglaises »

Propos recueillis par Florian Cadu
Nigel Atangana : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Je ne saurais même pas dire comment sont les Anglaises<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

CFA 2, contrat amateur en Espagne, sixième division anglaise... Nigel Atangana a galéré avant de choper son premier contrat professionnel avec Portsmouth. À 25 ans, le milieu de terrain défensif originaire de Caen se fait plaisir en League Two. Et compte bien aller plus haut.

Commençons par tes jeunes années. T’as débuté en formation à Caen, pourquoi tu n’y es pas resté ?

Je devais y continuer à la base, mais je me suis un peu fait rouler. En 19 nationaux, un recruteur anglais vient me voir. C’était un ami de notre coach adjoint et je lui avais visiblement tapé dans l’œil. Le mec se pointe et me dit que j’ai le potentiel pour jouer en Angleterre. Quand t’es en centre de formation en France, c’est un peu un rêve d’aller en Angleterre. Après réflexion, je casse donc mon contrat avec mon club formateur et je décide de suivre ce gars. Mais ça s’est très mal passé, je n’ai signé nulle part.

Tu n’avais pas le niveau ?

Non, c’est à cause de l’agent ! Je fais des tests dans quelques clubs et à un moment, il me sort que West Bromwich est chaud pour me recruter. West Bromwich quoi, qui montait en Premier League ! Je donne mon accord, je suis censé reprendre avec eux et… plus rien. Du jour au lendemain, plus aucune nouvelle de l’agent, pas un coup de fil. Je suis rentré en France au bout d’un mois et demi, la queue entre les pattes. J’ai appris plus tard que l’agent demandait en fait trop d’argent.

Du coup, tu signes à Avranches et tu commences à bourlinguer en CFA 2.

Oui, j’ai signé plusieurs contrats fédéraux avec différents clubs. Mais j’ai rien lâché, j’étais toujours à fond avec l’espoir d’une carrière professionnelle. Je touchais un peu plus que le Smic donc je pouvais vivre du football.

Après, tu as atterri en Espagne.

Ouais, à Girona. Je m’entraînais avec l’équipe pro, mais je jouais avec la réserve, en amateur. En fait, j’ai jamais vraiment eu ma chance dans ce club. Car en Espagne, les contrats sont différents : moi, je n’avais qu’une simple licence qui me permettait de jouer uniquement avec la réserve. Si tu veux pouvoir jouer en équipe première, il faut que tu signes un contrat réserve / professionnel. Et ce contrat, je ne l’avais pas. On devait me le proposer pendant le mercato hivernal, mais le coach s’est fait virer et j’en n’ai plus entendu parler. J’ai refusé de signer une nouvelle licence. Donc retour en France et un nouveau contrat fédéral en CFA 2 pendant un an.

Vient enfin l’Angleterre. Tu as eu une opportunité où c’était vraiment une envie personnelle ?

Après mon retour en France, j’avais vraiment les crocs. Là, je me suis dit que je n’avais plus rien à perdre et que j’accepterais n’importe quel défi sympa. Mais en France, c’était compliqué vu mon âge (23 ans). Je n’avais pas envie de repartir en CFA et monter les échelons petit à petit. Donc j’ai choisi l’Angleterre. Mon agent m’a proposé Havant & Waterlooville en 6e division. J’ai foncé.

T’as fait une grosse première saison, là-bas.

J’ai été élu meilleur joueur du club par les joueurs, la presse, les supporters et les entraîneurs. J’avais quatre trophées ! En plus, le coach voulait qu’on joue au ballon, on avait un des plus beaux jeux du championnat. C’était top.

Comment t’expliques que ça marche enfin ?

Nouveau pays, nouveau défi : j’avais tout à prouver et la détermination qui va avec. J’avais la confiance du coach et j’étais ultra motivé. Et puis, je pense que mon jeu s’adapte bien au foot anglais.
Je suis bien passé de la sixième div’ à la quatrième en une année. Après, je suis pas dingue, je ne vise pas la Ligue des champions. Mais si j’accroche déjà la Championship…

C’est plus facile de faire son trou en Angleterre ?

Avant, tu pouvais débarquer avec ton sac à dos et trouver un club. Maintenant, il te faut forcément un agent. Il y a l’argent, les magouilles… Tout ce qu’il faut. Mais l’Angleterre reste plus accessible que la France parce qu’il y a une certaine forme de reconnaissance. Si tu joues bien et que tu apportes au club, peu importe ton âge, on te fera confiance et tu pourras évoluer à un plus haut niveau. Des mecs qui signent leur premier contrat pro à 28 ans, c’est courant. Contrairement à la France, où c’est très rare. C’est ça la vraie différence.

Toi, t’as signé à Portsmouth à 24 ans.

Après ma saison avec Havant & Waterlooville, plusieurs clubs anglais s’intéressaient à moi. Luton, Charlton, Cambridge… J’ai choisi Portsmouth parce que c’était juste à côté d’Havant, à cinq bornes. Donc je connaissais déjà l’environnement. Et puis bon, Portsmouth ça reste un club historique, qui m’attirait beaucoup.

24 ans, c’est pas un peu vieux pour un premier contrat pro ?

En fait, j’ai un peu de regrets, j’aurais pu gagner quelques années. Je me dis que j’aurais pu venir tenter ma chance en Angleterre bien avant. Mais ça va, je ne me sens pas vieux du tout !

Ça te ferait rêver de percer sur le tard, un peu comme Drogba ou Savidan ?

Grave ! C’est l’objectif. J’ai pas non plus la trentaine. Et ici, ça peut aller super vite. Je suis bien passé de la sixième div’ à la quatrième en une année. Après, je suis pas dingue, je ne vise pas la Ligue des champions. Mais si j’accroche déjà la Championship… Après, tu sais pas ce qui peut se passer.

Portsmouth, c’est terminé ou ça va revenir sérieusement dans le game ?

Un grand club ne meurt jamais. Ça prend du temps mais t’inquiète, on sera bientôt de retour.

C’est quoi votre style de jeu ? Du bon vieux kick’n rush ?

L’an dernier, c’était un peu ça. Mais cette saison, avec le nouvel entraîneur, on doit garder le ballon à terre et avoir la possession. C’est la philosophie du coach. C’est parfait pour moi : c’est un type de jeu qui me convient parfaitement.

Tu te définis comment en tant que footballeur ?

Je suis un milieu défensif plutôt box to box. Mes qualités premières, c’est mon niveau technique et athlétique. Mais il faut que je travaille sur mon agressivité : je n’ai pas encore celle des Anglais…
Pour l’instant, je n’ai aucune raison de revenir en France. Ici, j’ai trouvé une atmosphère qui me plaît.

Sportivement parlant, le niveau de la League Two (quatrième division anglaise) où tu évolues, c’est l’équivalent de quoi en France ?

La League Two, ça va vite, il y a pas mal d’intensité… Je dirais que ça correspond au bas du tableau de Ligue 2. Mais niveau supporters, c’est de la Ligue 1, largement !

Tu te verrais revenir en France ?

On me pose souvent la question. Pour l’instant, je n’ai aucune raison de revenir en France. Ici, j’ai trouvé une atmosphère qui me plaît. Les gens bouffent football, dorment football, vivent football. C’est de la folie. On a une affluence moyenne de 15 000 personnes par match. Alors qu’on est en quatrième division ! Portsmouth, c’est un club de football à l’état pur. J’ai des proches de Caen qui sont venus me voir jouer, et ils me disent que l’ambiance n’a rien à voir. Donc je préfère rester ici plutôt que d’aller en Ligue 2. Mais si je dois revenir, ce sera par la grande porte. Un promu de Ligue 1 par exemple. Ça, ce serait le pied.

L’argent, c’est pas la même non plus ?

C’est vrai que ce que tu touches en Ligue 2, tu peux le gagner en League Two.

Portsmouth, c’est une belle ville ?

Oui, une petite ville portuaire, calme… Ça fait trois ans que je suis ici et je m‘y sens très bien.

T’as trouvé une demoiselle ?

Non, je me concentre sur le football. Franchement, je ne saurais même pas te dire comment sont les Anglaises. Je ne sors jamais en boite. En plus, c’est un peu grillé car on te reconnait facilement. Donc je suis plutôt du genre casanier.

La rivalité avec Southampton, ça se passe comment ? Vous ne vous faites pas trop chambrer ?

Pas vraiment parce qu’on n’est pas dans le même championnat. Mais la rivalité, c’est clair que tu la ressens. Il m’arrive de tomber sur des fans de Southampton, et quand ils apprennent que je suis joueur de Portsmouth, ils ne veulent plus me causer (rires).

Pour finir, tu n’as même pas une page Wikipédia française, seulement anglaise…

Ah bon ? Je n’avais même pas fait gaffe. J’ai vu la page anglaise mais je ne savais pas que je n’en avais pas en France. Bah, désormais, c’est un peu tard…
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Propos recueillis par Florian Cadu

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