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Nice-Rennes : éviter les derbys à tout prix
Après le Caen-Marseille de dimanche, place au deuxième choc entre équipes de Ligue 1 de ces 32es de finale de Coupe de France, Nice-Rennes. Deux poisseux de la compétition, qui ont la particularité de s'être trop souvent fait éliminer lors de derbys bretons ou de la Côte d’Azur ces dernières années.
« Gouel ar gelted » . Le 9 mai 2009, ces trois mots en breton s’affichaient chez tous les marchands de journaux de l’Hexagone, accompagnant la photo d’un immense Gwenn Ha Du, le drapeau de la Bretagne. Traduction, un « Festival interceltique » célébré par L’Équipe, transformé pour l’occasion en Ar Skipailh, et qui avait décidé de traduire l’intégralité de sa une en langue bretonne. Le petit monde du football français célébrait la première finale de l’histoire de la Coupe de France 100% BZH, et tout avait été fait – et même un peu trop – pour que ça se sache. Hymne breton chanté au stade de France, drapeaux régionaux distribués, matraquage médiatique… Guingamp et Rennes, les deux heureux élus de cette fameuse finale, avaient remporté la bataille du buzz. Cinq ans plus tard, rebelote, Rennes et Guingamp se retrouvent, toujours en finale de la Coupe de France. Et qui a dit que le filon était usé ? L’Équipe ressort son Google translate français-breton et balance un « Gouel ar Vretoned » (La fête des Bretons) dans les bacs. Les unes des lendemains de ces finales, elles, ont un autre point commun, celui d’annoncer la défaite des Rennais. Qui ont d’ailleurs presque toujours perdu lors de derbys bretons en Coupe de France ces vingt dernières années. Ça tombe bien, Nice, son adversaire de ce soir, a pris la même habitude face à ses voisins de la Côte d’Az’.
Pas de fête des voisins
Si les Rennais semblent fâchés avec Guingamp, les Niçois, eux, semblent carrément en froid avec la Coupe de France, compétition qui ne leur sourit plus depuis leur dernière victoire en 1997. Une campagne au cours de laquelle ils ont remporté la moitié de leurs matchs après la prolongation, poussant même le vice jusqu’à envoyer la finale en séance de tirs au but. La suite, c’est l’OGC Nice dégagé par Toulon dès les 32es de finale en 1998, puis par le Gazélec d’Ajaccio au même stade de la compétition un an plus tard. Des matchs entre voisins méditerranéens compliqués donc, comme a pu en connaître Rennes à la même époque face à ses copains de l’Ouest. Avec un goût prononcé pour les années paires, puisque les Rouge et Noir ont été raccompagnés vers la sortie par Nantes lors du vrai-faux derby breton en quarts de finale en 2000, puis par Lorient en 2002, puis à nouveau par les Canaris en 2004 – toujours en quarts -, et sont retournés perdre au Moustoir en 2008. Juste avant le chef-d’œuvre raté de 2009, année où Nice s’était fait éliminer par… Monaco. Et en 2014, année de l’autre finale bretonne perdue par Rennes face à l’EAG, contre qui les Aiglons étaient aller perdre leurs plumes ? Bingo, encore face à Monaco, alors que les gars du Gym pensaient avoir brisé le signe indien après avoir battu l’OM au Vélodrome au terme d’un match épique (5-4).
Un match en levant le pied ?
Alors qu’est-ce que ces deux équipes de chats noirs de la Coupe de France nous réservent pour ce soir ? Certains répondront pas grand-chose, si l’on se réfère au sombre 0-0 que Rennes et Nice avaient offert en 16es de finale 2012, avant que les Rennais ne l’emportent aux penaltys. En plus, les deux équipes sont actuellement aux portes des places européennes en championnat, et semblent avoir tout intérêt à privilégier la Ligue 1 dans cette deuxième partie de saison ouverte comme jamais. Les hommes de Philippe Montanier, privés de Ntep et de Mexer, veulent pourtant envoyer le message inverse, à l’instar de l’indéboulonnable Romain Danzé qui affirmait dimanche à 20 Minutes : « On a quand même vécu de grandes émotions et de grandes joies.(…)Si on peut revivre une nouvelle épopée, je prends volontiers. » La présence de Costil dans les cages, alors que Diallo avait eu le droit de jouer en Coupe de la Ligue, va dans le même sens. Moins de bruit du côté de la ville d’Estrosi, où Claude Puel n’a pas encore livré de commentaires et devrait s’appuyer sur son buteur de coupes Alexandre Mendy et sur son chouchou Hatem Ben Arfa, dont il « espère pour lui qu’il ne sera pas à l’OGC Nice l’an prochain » pour franchir le mur de Bretagne. Et commencer à se rapprocher de l’ivresse de 1997. D’ailleurs, lors de cette finale victorieuse, les Niçois s’étaient défaits de… Guingamp. Coucou, les Rennais.
Par Alexandre Doskov