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Neeskens, bientôt un prénom ?
Turn-over oblige, Antoine Kombouaré devrait encore solliciter de la chair fraîche en coupe de France ce soir face au Mans (L2). Dont Neeskens Kébano, simple stagiaire mais déjà deux entrées remarquées avec la Une. Futur Sakho ou prochain Loris Arnaud ? Première prise de température.
Au commencement était un hommage. « Mon père était un grand fan du néerlandais Johan Neeskens, un joueur de la grande époque de l’Ajax d’Amsterdam qui a gagné 3 fois la Champions League et de l’équipe des Pays-Bas dans les années 70. C’était un des coéquipiers de Johan Cruyff lors des finales de Coupes du Monde 1974 et 1978. Mon père lui vouait une telle admiration qu’il a voulu absolument me donner son nom » . Un blaze lourd à porter pour le commun des footballeurs du dimanche. Heureusement pour son père, Neeskens a un talent inné au-dessus de la moyenne. Notamment balle au pied. « Il a un gros point fort : il est très technique et très à l’aise sur sa première prise de balle, complimente Bertrand Reuzeau, dirlo du centre de formation du PSG et coach de la CFA. Surtout dans les petites surfaces. Il a eu la chance faire de bonnes rentrées en professionnel de quinze minutes » . Entré à la 72ème contre le Bate Borisov, Kébano a été le quart d’heure américain d’une soirée aussi aguicheuse qu’un décolleté de Jane Birkin. Dribbles chaloupés, accélérations soudaines, centres cadrés et frappes qui partaient bien, le jeune attaquant de 18 ans a suscité plus de promesses en un bout de match que Jean-Eudes Maurice en 30 remplacements.
De là à le présenter comme le nouveau crack du PSG, il y a un monde. Un univers rempli de Rudy Haddad, Maxime Partouche, Youssouf Mulumbu, Larrys Mabiala, Yannick Boli, Franck Dja Djédjé, Boukary Dramé, David N’Gog, Ahmed Kantari, Younousse Sankharé, Granddi Ngoyi, Loris Arnaud, Tripy Makonda. Entre autres. Trop lucide sur la capacité de la presse à s’enflammer à la première esquisse de passement de jambes venue, Bertrand Reuzeau préfère tempérer : « Il ne faut pas s’enflammer car on a eu des exemples de joueurs qui après de bonnes prestations ont eu des difficultés à s’imposer. Jouer en Ligue 1 ok, mais y confirmer c’est une autre paire de manches » . D’autant que Neeskens a un pêché mignon : « Jouer pour la galerie » . C’est Philippe Bergeroo, sélectionneur de l’équipe de France U19 qui le dit : « ‘Arrête de jouer pour la galerie’, je lui dis. Parfois c’est du football spectacle. Et là il a énormément d’efforts à faire. Il a vu qu’en jouant simple, en première intention, il était plus efficace et plus performant. L’été dernier lors d’un tournoi, on a gagné 4-2 contre l’Espagne, les jeunes de l’équipe championne du monde, et Neeskens a été brillant dans ce match. Il sait donc faire mais il faut lui répéter constamment » .
Les clefs du camion, le natif de Montereau en Seine et Marne les a. Ne reste que le plus dur : assimiler la notice d’explication. Mais contrairement à beaucoup d’autres jeunes, Neeskens a deux atouts précieux. D’abord, aussi étrange que cela puisse paraître, il aime le foot. « Il ne se pose pas de questions, est joueur et adore le football pour le jeu de ballon, note son entraîneur en CFA parisienne. Lui a cette passion et ne voit pas le football comme un métier, et c’est ce qui peut faire la différence » . Deuxio, il a un père qui le suit de près et qui lui a transmis les principes de base du savoir vivre en société. « Question éducation, il est irréprochable, certifie Bergeroo, le coach des gardiens champion du monde 98.Humainement j’aimerais avoir plus de joueur comme lui. Il est boute-en-train mais très timide vis-à-vis de moi. Dans un groupe, il fait rire tout le monde et c’est un leader technique. S’il est bien entouré et a la tête sur les épaules, il a le potentiel pour aller beaucoup plus loin » . Peut-être pas aussi loin que son prénom le destine, mais au sein du Paris St Germain et vu la jurisprudence, ce serait déjà un bel exploit.
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