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Nasser al-Khelaïfi, l’éternel recommencement

Par Mathieu Faure
6 minutes
Nasser al-Khelaïfi, l’éternel recommencement

Dans son interview annuelle dans laquelle il distribue les bons et mauvais points, le président du Paris-SG Nasser al-Khelaïfi a déclaré la fin du bling-bling au sein du club parisien, annonçant, entre les lignes, le début d’un nouveau cycle qui ne sera pas incarné par Zinédine Zidane. Faut-il vraiment croire ce changement de paradigme quand, tous les ans, la direction parisienne déclare tout et son contraire dans ce bilan annuel de fin de saison pour faire plaisir à sa base ?

« Les exploits d’un chevalier solitaire dans un monde dangereux. Le chevalier et sa monture ! Un héros des temps modernes, dernier recours des innocents, des sans-espoir, victimes d’un monde cruel et impitoyable. » L’interview annuelle de Nasser al-Khelaïfi pourrait facilement être introduite par le générique de K-2000 dans lequel David Hasselhoff s’efforce de sauver le monde. Le patron parisien a, lui, une mission plus délicate : mettre son club sur le chemin de la victoire en Ligue des champions, le but ultime de QSI depuis le rachat du club parisien en 2011. La saison qui vient de s’écouler est sans doute la pire, sportivement, depuis ce fameux rachat. Un titre de champion glané sous les sifflets de son propre public, un coach boudé, piètre communicant et ennuyeux au possible dans le jeu, deux titres nationaux perdus (Trophée des champions et Coupe de France) et une liquéfaction rocambolesque sur la pelouse de Madrid en huitièmes de finale retours de la C1. Comme chaque année, pour remobiliser ses troupes et annoncer la couleur de la prochaine saison, le patron du PSG a pris la parole dans Le Parisien. À l’instar des années précédentes, l’entretien contient de très nombreux effets d’annonce. Extraits : « Les supporters déçus d’avoir Galtier et pas Zidane ? Le rêve est une chose, la réalité une autre.Dream Biggerc’est bien, mais aujourd’hui, nous devons surtout être réalistes, on ne veut plus du flashy, du bling-bling. Celui qui veut rester dans son confort, qui ne veut pas se battre, il restera de côté. Il faut créer une vraie équipe, retrouver un véritable esprit collectif. On veut des joueurs fiers de représenter le PSG. Les joueurs qui ne font pas partie du projet devront partir. Certains ont profité de la situation, maintenant c’est fini ! »

Comme tous les ans, des paroles, mais à quand les actes ?

Un an après s’être attaché les services de joueurs bling-bling par excellence (Lionel Messi et Sergio Ramos), NAK avance que cette ère est déjà révolue, alors que le club a ouvert il y a peu une boutique sur la 5e avenue new yorkaise. Quant aux joueurs invités à partir s’ils ne rentrent pas dans le moule collectif parisien, Nasser al-Khelaïfi avait déclaré la même chose lors de son entretien annuel de 2019 à nos confrères de France Football : « Les joueurs vont devoir assumer leurs responsabilités encore plus qu’avant. Il faut que ça soit complètement différent. Ils vont devoir faire plus, travailler plus. Ils ne sont pas là pour se faire plaisir. Et s’ils ne sont pas d’accord, les portes sont ouvertes. Ciao ! Je ne veux plus avoir de comportements de stars. »

Sans oublier qu’en 2016, à la sortie de l’élimination contre Manchester City, NAK avait également annoncé de gros changements dans les colonnes du Parisien : « De gros changements vont arriver, un nouveau cycle va commencer, vous verrez. En tout cas, si on continue comme ça à tous les niveaux, on ne va pas y arriver. Je fais juste un constat et j’analyse les résultats et les compétences de tous : les joueurs, le coach, le management. Il faut des évolutions. »

Trois ans plus tard dans France Football, il parlait encore et toujours de tout changer : « Je me suis rendu compte que des changements étaient indispensables, sinon on allait nulle part. » Dans la même interview, il confirmait que Leonardo devait tout changer : « Leo, c’est mon gars. Il est incroyable. J’ai une confiance totale en lui. Son autorité naturelle va faire du bien à tout le monde, notamment aux joueurs. »

Neymar, le bouc émissaire idéal

Finalement, rien n’a vraiment changé au Paris-SG. Les joueurs ont toujours autant de pouvoir et ne veulent pas quitter le club, même quand ils ne jouent pas. Le management n’a pas beaucoup changé non plus (la saison de l’équipe féminine est un modèle de mauvaise gestion à tous les niveaux). NAK porte trop de casquettes (beIN, les sports de raquettes au Qatar, l’UEFA) pour pouvoir se donner à 100% et au quotidien au Paris-SG, club pas franchement comme les autres. Au PSG, les années se suivent et se ressemblent. On laisse tout le monde faire sa vie pendant 10 mois et on annonce publiquement tous les ans, à la fin de saison, que tout va changer l’année suivante. Sauf que rien ne change vraiment. Les maux persistent. Toujours les mêmes. Chaque été, il faut trouver des coupables pour appuyer le raisonnement. Entre les lignes, pour cette sortie médiatique annuelle, Neymar est visé. Le joueur bling-bling par excellence qui ne se dévoue pas assez au projet. Le Brésilien a sans doute déçu dans son rendement vu l’investissement consenti en 2017 pour le déloger de Barcelone. Il y a les blessures, forcément, son hygiène de vie, sa préparation invisible. Mais Neymar est-il vraiment le souci majeur de ce PSG ? Il se dégage de lui, pourtant, une vraie envie de réussir dans la capitale et une forme de courage dans sa manière de constamment essayer de porter l’équipe. Parfois maladroitement quand son corps ne suit pas. Parfois brillamment. En cet été 2022, où tout doit changer, le Brésilien est devenu l’homme à faire partir, alors que Lionel Messi, venu pour les mauvaises raisons dans la capitale, passe entre les gouttes du grand patron. Pourquoi ? Parce que Lionel Messi est un produit marketing qui fait du bien aux finances du club. « On a réussi un deal incroyable, sur le terrain comme en dehors. Moins d’un an après, il est déjà rentabilisé », lance-t-il dans Le Parisien. Cocasse quand on lit, quelques lignes plus haut, ceci : « On veut des joueurs qui aiment le club, qui aiment se battre, qui aiment gagner. »

Cette fois, c’est la bonne ?

Attendue avec beaucoup d’impatience, mais aussi un peu de dérision, la sortie médiatique de fin de saison de NAK est toujours un grand moment. Un grand moment car elle lance les grands chantiers de l’été puisque Mauricio Pochettino devrait, sans doute, être congédié cette semaine. Cette prise de parole annuelle ouvre aussi la porte de l’espoir. L’espoir que ce PSG change vraiment, pas seulement dans les notes d’intention. Le peut-il ? Bonne question. Pour le savoir, on vous invite au printemps 2023 quand Nasser al-Khelaïfi fera le bilan annuel de sa saison à grands coups de déclarations. Voilà près de dix ans que la méthode marche et que, chaque été, les suiveurs du PSG y croient. « Cette fois, Nasser semble avoir compris », s’efforce-t-on de répéter à chaque fois. Mais le pire avec ce club, c’est que ça marche à chaque fois… Nous voilà donc repartis pour un tour. Parce que cette fois, Nasser al-Khelaïfi semble avoir retenu la leçon. Ou pas.

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