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Naples, cap au Nord

Par Adrien Candau
3 minutes
Naples, cap au Nord

Toujours dans la course au Scudetto, le Napoli a définitivement laissé dans le rétro le football épicurien des années Sarri, pour adopter le classicisme tactique de Luciano Spalletti. Et si c'est en jouant comme le faisaient jadis les grandes équipes du Nord que la bande à Insigne parvenait à remporter un championnat que ses tifosi attendent depuis 32 ans ?

Luciano Spalletti est toscan. Une région si belle qu’elle a valu à Stendhal son fameux syndrome, l’auteur du Rouge et le Noir ne pouvant plus composer avec la profusion de chefs-d’œuvre architecturaux et picturaux entrevus lors de sa première visite à Florence. Gageons donc que le Toscan moyen est né pour être esthète. Mais pas seulement. La ville de Botticelli, Léonard de Vinci et Michel-Ange est aussi celle de Nicolas Machiavel, dont l’ouvrage, Le Prince, érige le pragmatisme comme valeur cardinale d’un suzerain et d’un état fonctionnel. C’est d’ailleurs d’abord de la pensée politique de l’auteur florentin que semble s’inspirer ce Napoli cuvée Spalletti.

L’axe de la raison

Ne virons pas non plus dans la caricature. Cette équipe (3e, à cinq points du leader milanais, avec un match en moins) n’est pas vilaine. Elle ne refuse certainement pas le contrôle du jeu, elle qui revendique la possession de balle 58% du temps, soit plus que toutes les autres formations de Serie A. Reste encore à voir ce que fait précisément le Napoli du cuir. S’il opte parfois pour un 4-3-3 classique, Spalletti a souvent organisé le Napoli en 4-2-3-1, avec la volonté de densifier son milieu, pour s’assurer une domination axiale du jeu. À cet égard, c’est la doublette Fabian Ruiz-Zambo Anguissa (parfois suppléé par Lobotka) qui a été le plus souvent alignée devant la défense, alors que Piotr Zieliński s’est emparé du poste du numéro 10. Moins influents et percutants cette saison, Lorenzo Insigne et Matteo Politano s’attachent davantage à repiquer dans l’axe ou à donner un coup de main au milieu qu’à multiplier les débordements. En atteste le nombre de centres famélique des Partenopei – 149 – contre pas moins de 252 pour l’Inter.

Le Napoli y a gagné en solidité, mais a perdu en imprévisibilité offensive. Le choc disputé face au Milan le 6 mars dernier (défaite 1-0) est très illustratif du style adopté cette saison par le club d’Aurelio de Laurentiis. Ce soir-là, les Napolitains auront totalisé 60% de possession, mais se seront à la fois procuré moins d’occasions, de tirs et de frappes cadrées que le Diavolo. De fait, c’est une forme de contrôle par la possession que recherche souvent Spalletti, quitte à rendre sa formation moins mordante sur attaques placées. Quand ils se savent dominés dans la maîtrise du cuir, les Azzurri ont tout de même un plan B, qu’ils ont parfaitement exécuté face à l’Atalanta, le 3 avril. Les Bergamasques auront eu à la fois plus d’opportunités (13 contre 4), de tirs (19 contre 6) et de possession (56%), mais auront dû s’incliner au bout d’une partie remportée 3-1 par le club de Campanie. Pour ce faire, le Napoli aura délibérément accepté de souffrir, en défendant bloc bas pour placer des contres assassins.

Moins charmante Campanie

Rien de scandaleux, mais rien de grandiose non plus, pour un club qui nous aura habitués à souffler un vent vivifiant de romantisme sur la Serie A. Notamment lors des années dorées de Maurizio Sarri, qui avait fait des Partenopei la formation la plus chatoyante du championnat. Une équipe solaire, qui collait si bien au sud de l’Italie. Une équipe si différente, aussi, de la Juventus d’Allegri, grand avatar de la culture des clubs du Nord, ou le sens du résultat a presque toujours supplanté celui du spectacle. En rigorisant son approche, ce Napoli s’est tristement standardisé. Ironiquement, c’est plutôt vers le Nord, notamment vers l’Inter de Simone Inzaghi ou du Sassuolo d’Alessio Dionisi, qu’on a pu capter cette saison une volonté de jouer sans trop calculer, d’imposer sa patte sans s’adapter à l’adversaire. L’avenir dira si les Azzurri auront bien fait de troquer leur flamboyance d’antan, pour une approche plus sage. Ce lundi soir, c’est la Roma de José Mourinho qui se présente au stade Maradona. Un type qui, au vu de ses méthodes et de ses états de faits, a lui aussi bien dû potasser Le Prince de Machiavel.

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