MU a la phobie des voyages
Chacun l'aura donc compris sans avoir besoin de faire maths sup : MU doit quasiment s'imposer à l'Emirates Stadium tout à l'heure. Même un nul serait une idée moyenne car en cas de succès de Chelsea à Old Trafford dans huit jours, Manchester, avec un minuscule point d'avance sur le champion en titre, vivrait une fin de saison sous pression avec l'interdiction du moindre partage des points lors des deux dernières journées (à Blackburn par exemple, un voyage toujours périlleux) sous peine de se faire culbuter à la hussarde par des Blues qui feraient carton plein dans le même temps (et on arrêtera là pour les métaphores salaces). Et dire qu'au matin du 1er mars, Manchester comptait quinze longueurs d'avance sur Chelsea... Le mal est identifié : la faiblesse mancunienne à l'extérieur qui aura compliqué l'existence de la bande à Sir Alex Ferguson (3 défaites, 9 nuls (!), pour 5 succès, seulement le 4e bilan de Premier League). À l'heure de se rendre dans l'antre d'Arsenal, ce n'est pas exactement la stat la plus encourageante et ne surtout pas se reposer sur la démonstration de Manchester à Gelsenkirchen cette semaine en demie aller de Ligue des champions (2-0) car Schalke s'est montré d'une faiblesse insigne et est bel et bien l'intrus du dernier carré. Heureusement pour le leader de Premier League, son hôte du jour est une gabegie ambulante.
Les Gunners entre fragilité et immaturité
Car si MU a éventré son matelas d'avance en deux petits mois, Arsenal s'est ingénié à tout foutre en l'air dans exactement le même laps de temps. Une finale de Carling Cup perdue au dernier jour de février face aux tâcherons de Birmingham (1-2), une élimination logique mais traumatisante en C1 des mains du Barça, une sortie de piste dans la foulée en FA Cup à Manchester (0-2) entre gueule de bois et grosse migraine, et un surplace total en championnat. Un seul succès lors des sept dernières journées, une guirlande de matches nuls (5), et voilà comment on rate quasiment tous les week-ends l'occasion de coller aux basques mancuniennes. Alors que jusqu'à leur succès face à Barcelone (2-1) en huitième de finale aller, les Canonniers donnaient l'impression d'être enfin mûrs pour de grandes choses, une sorte de promesse éternelle, ils ont fini par retomber dans leurs travers ancestraux, quelque part entre fragilité et immaturité. Et déjà on imagine Patrice Evra, boulard gonflé à l'hélium, débarquer en terre conquise pour une nouvelle fois administrer une leçon à ses Gunners préférés contre qui lui et ses potes restent sur une série de quatre succès de rang, sept matches sans défaite au total, toutes compétitions confondues. Mais méfiance Evra : on ne voit jamais les gosses grandir et on découvre un beau jour qu'en fait, ils sont adultes. Et ce dimanche, sur les coups de 17 heures environ, Manchester pourrait bien apprendre à ses dépens que les Arsénaux ont des couilles et qu'ils savent enfin s'en servir. Et flûte : on avait pourtant promis d'arrêter là avec les métaphores sous la ceinture. Oups !
Par Dave Appadoo
Vous avez relevé une coquille ou une inexactitude dans ce papier ? Proposez une correction à nos secrétaires de rédaction.