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Mourinho a-t-il perdu sa magie ?

Par Dave Appadoo
Mourinho a-t-il perdu sa magie ?

Pour l’heure, le retour du Special One à Chelsea n’est pas (encore ?) un franc succès. Simple retard à l’allumage ou perte de ses supers pouvoirs ? Toujours est-il que José Mourinho doit très vite retrouver son fluide d’antan s’il ne veut pas rentrer dans le rang.

L’émotion semble déjà loin. Pourtant, elle ne date jamais que d’un petit mois et demi, ce fameux jour où José Mourinho a enfin fait son retour à Stamford Bridge à la tête de Chelsea. C’était le 18 août dernier, un dimanche, plus que jamais jour du seigneur. Le peuple blue avait chanté à la gloire de celui qui, au fond, n’a jamais cessé d’être à ses yeux le véritable manager de leurs protégés. Sans esbroufe, The Special One avait salué le public, retenu une larme qui menaçait de couler et repris son fameux carnet pour y griffonner toutes ses notes. La tranquille victoire face à Hull (2-0) avait validé le come back de l’enfant prodigue et les Londoniens semblaient partis pour renouer avec les succès passés sous la baguette de l’homme de Setúbal. Sauf que très vite, l’affaire s’est gâtée. D’abord en perdant assez vite en championnat, dès la 4e journée chez Everton (0-1) puis en réalisant une énorme contre-performance, at home qui plus est, face à Bâle (1-2). Damned ! Bien entendu, jamais à court d’excuses, Mourinho ne s’est pas dégonflé pour justifier ce retard à l’allumage. D’abord en taclant son prédécesseur, Rafael Benítez, un de ses ennemis jurés : « Nous n’avons rien perdu. Nous n’avons pas encore terminé troisièmes en Ligue des champions pour être reversé en Ligue Europa et nous n’avons pas encore terminé troisièmes du championnat. Je n’aime pas la manière dont jouait Chelsea ces deux dernières saisons. Le club non plus et nous voulons changer ça. » En faisant la promotion de sa méthodologie ensuite : « Il y a des entraîneurs qui se contentent de reproduire ce qui était déjà en place. Et puis il y a ceux qui, comme moi, aiment déconstruire pour mieux bâtir. » Mouais, l’argument serait recevable si le passé mourinhesque n’indiquait le contraire. En 2004, le Portugais était resté invaincu dix matchs avec Chelsea avant de tomber. À son arrivée à l’Inter Milan en 2008, le Mou avait pris seul les commandes de la Serie A dès la 4e journée. Au Real Madrid en 2011, les Merengue avaient caracolé en tête jusqu’en novembre et la fameuse manita collée par le Barça. En clair, contrairement à ses explications avancées plus haut, le manager double champion d’Europe avait jusque-là pris l’habitude de partir tambour battant. Alors forcément on se demande : pourquoi diable Mourinho peine autant à retrouver ses standards passés ?

Pas encore « son » équipe

Car contrairement à ce qu’il laisse entendre, Benítez avait plutôt bien rétabli le navire bleu en débarquant à Stamford avec l’appellation officielle de « manager intérimaire » , alors que l’équipe était quasiment éliminée de la C1. Autant le dire, l’Espagnol a réussi un petit exploit de conduire ensuite Chelsea à la victoire en Ligue Europa, tout en le plaçant sur le podium final de Premier League. En pratiquant un jeu franchement pas dégueu qui plus est… Bref, Rafa avait plutôt laissé l’équipe en bien meilleur état qu’il ne l’avait trouvée. Et on s’était dit, à l’annonce du retour de Mourinho dans le Sud de Londres que le Portugais avait décidément le chic pour choisir les bonnes équipes au bon moment : en 2004 Chelsea 2e et demi-finaliste de la C1 sous Ranieri, en 2008 l’Inter triple championne d’Italie, et en 2011 le Real, 2e au sortir d’une saison à 96 points et 102 buts sous la férule du fantastique Manuel Pellegrini. À chaque fois à point nommé pour faire franchir un cap à des équipes sur des dynamiques ascendantes. Mais cette année, c’est vrai, pour la première fois, le Lusitanien se retrouve à la tête d’une équipe qui ne lui ressemble pas vraiment. Ce n’est un secret pour personne, avant le talent pur, le Mou aime les équipes très au point tactiquement et surtout animées d’une mentalité de guerriers. Demandez à Benzema. Or, ces Blues sont par-dessus tout portés par des vertus techniques, virevoltantes, papillonnantes. Pas vraiment la tasse de thé de leur nouveau manager, et ce n’est vraiment pas un hasard si José a fait un forcing incroyable pour choper Wayne Rooney avant de se rabattre, à défaut, sur un Eto’o plus tout à fait au niveau de ses grandes années, mais toujours raccord avec l’état d’esprit du chef. Mais au fond, faut-il s’étonner de ce décalage ?

Les stigmates de Madrid

En effet, en remontant quelque peu en arrière, on s’aperçoit que Roman Abramovitch a fait tout son possible l’an passé pour faire venir… Pep Guardiola. Et effectivement, à bien y regarder, cette formation de Chelsea obéit davantage aux canons du Catalan, aujourd’hui au Bayern Munich. Et cela dit quelque chose d’un changement d’époque. Ou quand José Mourinho, l’être élu des managers de la planète foot, se mue en vulgaire second choix. On croit rêver quand on se souvient de l’aura qui escortait le Portugais à son arrivée à Madrid en 2010 au sortir d’un triplé majuscule avec l’Inter. Un énième chapitre victorieux dans son immense saga, après Porto (deux triplés de suite !) et Chelsea (deux championnats, une FA Cup, une Carling Cup, deux demies de Ligue des champions perdues sur le fil). Oui mais voilà, à la tête de la Maison Blanche, les choses se sont un peu gâtées. Bien sûr, Mourinho y a ramené des trophées (Coupe du Roi, Liga, Supercoupe d’Espagne), alors que le club ne gagnait plus rien depuis 2008. Mais ses échecs répétés en Ligue des champions, la violence des premiers Clásicos et surtout la déconfiture complète de la relation avec ses joueurs la dernière saison, ont largement terni un bilan sportif qui était quand même loin d’être honteux. Et ce dernier élément pèse d’un poids fondamental dans l’appréciation de la réussite ou de l’échec du Special One. Car à chaque fois jusque-là, Mourinho avait quitté des vestiaires qui lui étaient totalement dévoués et qui, d’ailleurs, mettaient un certain temps à faire le deuil de leur mentor. Tandis qu’à Madrid, Cristiano Ronaldo et cie ont fait péter la sangria en apprenant le départ de leur coach. Et c’est ce fluide que le Mou doit impérativement retrouver s’il veut de nouveau marcher sur la concurrence. Et il y a urgence, car cette aura abîmée autorise même un André Villas-Boas à étaler sur la place publique ses embrouilles avec son ancien maître à penser, et ce, juste avant le duel face à Tottenham. Une polémique que n’aurait pas reniée Mourinho lui-même à ses meilleures heures. Mais pour l’heure, l’homme de Setúbal ne moufte pas vraiment, et s’est simplement contenté d’exprimer son bonheur d’être revenu dans son home sweet home, en bon Happy One. Oui, à l’image de son équipe, le Portugais n’a pas encore véritablement renoué avec l’esprit combat, le seul qui lui aille véritablement. Le seul susceptible de le faire redevenir special.

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Par Dave Appadoo

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